"C’est un moment important, car la signature de conventions avec le secteur de l’entreprise n’est pas si fréquente", souligne en préambule Alain Cros, proviseur du Lycée polyvalent de Bellepierre à Saint-Denis. Vendredi dernier, deux conventions ont été paraphées, l’une entre le lycée et l’ADIE (Association pour le droit à l’initiative économique), l’autre, dite convention-cadre, entre le lycée, toujours, et Réunion Entreprendre. Grâce à ce partenariat entre le monde de l’éducation et celui des créateurs d’entreprises, trente jeunes en première année de BTS comptabilité-gestion vont pouvoir prendre le pouls des réalités du terrain et apporter leur soutien logistique aux jeunes créateurs d’entreprises. Un double intérêt pour une initiative constructive et enrichissante.

Trait d’union entre les jeunes et l’entreprise

Jean-Marc Ewald, directeur de l’ADIE au service Outre-mer, est satisfait : après dix années de création, son association, qui "œuvre pour les micros crédits alloués aux créateurs d’entreprises", participe à cette nouvelle expérience. Déjà réalisée l’année passée au Lycée Ambroise Vollard de Terre-Sainte à Saint-Pierre, ce partenariat s’est révélé très concluant autant pour les créateurs d’entreprises, qui ont pu bénéficier d’un accompagnement et d’un regard supplémentaires dans leur gestion et leur comptabilité, que pour les jeunes qui se sont confrontés à la réalité de l’entreprise. Les associations comme l’ADIE et Réunion Entreprendre représentent la passerelle pour le rapprochement des dynamiques, des expériences et compétences de chacun.
Hugues de Palmas, président de Réunion Entreprendre, considère que cette initiative s’inscrit dans le développement logique de son association qui, depuis près de douze ans, est celle "des jeunes, des anciens, des actifs, des retraités impliqués dans l’action de développement des entreprises réunionnaises". Il a tenu à remercier les professeurs d’économie et de gestion de la classe de BTS, Jack Lao-Thiane et Didier Onfray, à l’origine de l’initiative et qui, grâce à des études approfondies préalables associées à une forte dynamique, ont pu permettre la réalisation d’un tel projet.
"Tout a démarré voilà deux, trois ans", rappelle Jack Lao-Thiane, "lorsque nous avons, avec les élèves, constitué une association. Après s’être un peu essoufflée, nous l’avons redynamisée cette année. Partant du constat que nous sollicitions souvent les entreprises pour des stages en particulier, nous voulions offrir une contrepartie au monde professionnel qui, ne l’oublions pas, paie une taxe d’apprentissage. En tant que futur collaborateur, au-delà de l’aspect théorique de l’enseignement, montrer cet aspect pratique qui ne figure pas dans les livres est très intéressant".

"Formés pour devenir les collaborateurs de l’avenir"

C’est en ces termes, "formés pour devenir les collaborateurs de l’avenir", que Richard Martorelle, membre actif de l’ADIE, chef d’entreprise et élu de la Chambre de commerce, parlent des jeunes lycéens impliqués dans l’aventure. Les trois élèves, venus représenter leur classe, sont impatients de vivre cette nouvelle expérience, bien qu’un peu stressés par ces nouvelles responsabilités. Les dossiers seront au préalable filtrés par l’ADIE, répartis par groupes d’élèves, de même que les différentes visites en entreprises.
En effet, découvrir l’arrière du décor de la création d’entreprise, grâce aux chargés de missions des associations, est une chose fascinante. Proposer des conseils en gestion, guider le jeune chef d’entreprise pour qu’il adopte "les bonnes attitudes", l’informer des nouveaux textes législatifs, représentent une importante responsabilité pour ces jeunes désireux de bien faire. "Au début, il y aura un peu de stress, d’appréhension, mais c’est une opportunité pour nous permettre de mieux nous adapter à la vie professionnelle, un test grandeur nature", nous confie Ritchy. "Et puis, nous ne serons pas lâchés comme ça. Nous avons le soutien et l’appui de nos professeurs", rappelle Cindy. Quant à Natacha, elle avoue que "la démarche n’a pas pour but de trouver un emploi, mais bien de se faire une expérience".

Estéfany