Commission Bouchard-Taylor

De La Réunion à Saint-Georges-de-Beauce

Dans la Presse canadienne

5 novembre 2007

Une centaine de jeunes ont quitté leur île pour le pays du père Gédéon.
Saint-Georges — Il y a 105 étudiants de l’île de La Réunion au Cégep de Beauce-Appalaches.

« C’est une expérience d’intégration dont nous sommes très fiers », a expliqué devant la commission Bouchard-Taylor le Directeur de ce Cégep, Charles Garneau. 

L’île de La Réunion est une île isolée en plein Océan Indien, 1.000 kilomètres à l’Est des côtes africaines. Le Cégep beauceron accueille ces étudiants depuis 2003 et leur dispense une formation technique, notamment en génie civil et industriel. 


« Cela a permis à nos étudiants locaux d’entrer en contact avec d’autres cultures et de répondre à un manque de main-d’œuvre souligné par plusieurs dirigeants d’entreprises de la Beauce », a expliqué M. Garneau devant la commission. 


La plupart des étudiants réunionnais ont décidé de s’installer en Beauce par la suite et, une fois leur diplôme obtenu, de participer au développement économique et social de la région. 


L’adaptation n’est pas toujours facile. « Ces étudiants vivent un choc culturel, sans compter que notre système d’éducation est différent du leur », a commenté M. Garneau. 


Mais cette adaptation n’a pas l’air de troubler beaucoup Mickaël Gomard, un des étudiants réunionnais rencontrés au Cégep. Le jeune Gomard étudie en technique de production industrielle et semble déjà devenu un véritable Québécois et un authentique Beauceron. 


« C’est idéal, l’intégration ici. La culture québécoise est magnifique, et c’est un plaisir continu avec les Québécoises », a-t-il déclaré aux journalistes venus le rencontrer. Avec un sourire entendu, il ajoute qu’il ne craint même pas les rigueurs de l’hiver québécois : « Il n’y a pas de mauvaises températures, il n’y a que des mauvais vêtements. Les gens ici sont ouverts, et ma copine m’a pris en main »
.Il soutient que le Québec est un très beau pays et que « les Québécoises sont les plus belles au monde ». Il se réjouit aussi du fait que le taux d’embauche est très élevé pour les diplômés en techniques du Cégep. 


Les seules choses qui lui manquent : sa famille et la cuisine de son île natale, caractérisée par des mets épicés. 


Les autorités du Cégep confirment que le taux de placement des diplômés est parfait. Il atteint 100% dans les 8 secteurs techniques dont les cours sont dispensés dans l’établissement : sciences infirmières, génie civil, génie industriel, éducation à l’enfance, éducation spécialisée, comptabilité, informatique et communications graphiques. 


M. Garneau souhaiterait toutefois la mise en place d’un organisme d’accueil qui aiderait les jeunes Réunionnais à s’intégrer à la communauté beauceronne en dehors des heures de cours. 


La présence d’un si grand nombre de Réunionnais à Saint-Georges a causé quelques incidents désagréables « que l’on pourrait qualifier de racistes », a ajouté le directeur du Cégep. 


« Il y a encore du travail à faire et des gens à convaincre que l’immigration est importante, et même essentielle à notre développement économique », a conclu l’administrateur scolaire.


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Messages

  • C’est beau des textes comme ceux-là. Mais qu’en est il de la réalité des faits ?

    Pour faire parti de ceux qui reviennent d’une formation là-bas. Je peux vous dire que certaines choses sont réellement decevantes, et pas seulement sur le plan climatique !

    Par exemple, le niveau scolaire des étudiants Québecois est plutôt faible, en tous cas plus faible que celui des Réunionnais. Cela entraine pas mal de tension entre les profs et les éléves, car ils se retrouvent a devoir rendre des travaux en dessous de leur niveau, pour ne pas , je cite "destabiliser les Québécois".

    Autre chose, dans les filières techniques, les professeurs sont simplement des professionels, recruté pour enseigner. Hélas, il y a un fossé entre savoir, et savoir enseigner que toute la bonne volonté du monde ne peut combler. Il en découle des cours informes, sans contenu, ni logique pédagogique. Rien que dans la formation ou j’étais, j’ai vu quatre des meilleurs éléves tout laisser face à l’incompétence autoritaire d’un nouveau professeur !

    • Moi tout ce que je sais, c’est que même s’il est heureux aujourd’hui, ça m’a brisé le coeur que mon copain décide d’aller étudier là bas, alors que ça faisait quatre ans qu’on était ensemble.
      J’ai toujours le coeur gros en repensant à son départ et à toutes les larmes que j’ai versées !
      Peut être la mobilité c’est bien, mais ça nous a séparé et ça m’a brisé que l’homme de ma vie s’en aille dans ce pays froid et lointain et ne me donne plus de nouvelles.
      Je ne pourrai jamais tourner cette page qui m’a bouleversée et chamboulé ma vie !


Témoignages - 80e année


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