La visite du Premier ministre conforte le pôle d’excellence réunionnais

De nouveaux moyens pour sortir de la crise

26 mai 2006

Ce mercredi, le Conseil régional tirait les enseignements de la visite du Premier ministre. Pour Paul Vergès, les décisions annoncées s’inscrivent dans la stratégie de la Région : sortir de la crise par le haut en faisant de La Réunion un pôle d’excellence créateur de milliers d’emplois.

Cyclotron, centre de recherche sur les maladies émergentes, préfiguration d’un Centre hospitalier universitaire : les annonces du Premier ministre confortent le pôle d’excellence réunionnais, avec à la clé des milliers d’emplois en perspective. C’est ce qu’a souligné la majorité régionale mercredi lors d’une rencontre avec la presse.
La visite de Dominique de Villepin les 18 et 19 mai derniers, accompagné par les ministres de la Recherche, de la Santé et de l’Outre-mer, a débouché sur des engagements. Impliquée dans les décisions annoncées par le chef du gouvernement, la Région, par la voix de son président, estime qu’elles donnent satisfaction. "Elles s’inscrivent dans la stratégie de la Région", souligne Paul Vergès.
S’inscrivant dans une démarche de co-développement régional, ce pôle d’excellence est créateur d’emplois à La Réunion pour les milliers de jeunes au chômage malgré leur haut-niveau de formation. Paul Vergès pense notamment aux milliers d’emplois-jeunes sans travail au terme de leur contrat précaire. Ce pôle est aussi une contribution réunionnaise au progrès des peuples de la région. Ces derniers pourront trouver à La Réunion des moyens humains et technologiques sur lesquels ils pourront s’appuyer afin de sortir de la crise du sous-développement.

Du travail pour les chercheurs

Le centre de recherche annoncé pour la fin de l’année par Dominique de Villepin se situe dans cette perspective. Implanté à La Réunion, "il répond à un caractère régional et international", précise Paul Vergès. Le président du Conseil régional relève que les emplois créés par cette structure de haut-niveau scientifique "ne peuvent pas être des emplois précaires".
De son côté, le Cyclotron en service à la fin de l’année prochaine permettra tout d’abord à 2.000 patients atteints par le cancer d’éviter de se déplacer en France pour utiliser cet équipement. C’est ensuite un outil de recherche au service notamment de la lutte contre le cancer, une cause de mortalité en hausse dans le monde. Il peut être alors un moyen de lutter contre le chômage des chercheurs qui n’arrivent pas à trouver un emploi à La Réunion.
Quant au Centre hospitalier régional annoncé par Dominique de Villepin, il sera à terme un Centre hospitalier universitaire au service des 30 millions d’habitants des pays francophones de l’océan Indien. En effet, dans le cadre de la loi, la Région a placé l’engagement de sa participation à l’équipement du futur CHR sous la condition que cet établissement soit la base d’un CHU.

Faire respecter ces engagements

Paul Vergès qualifie l’annonce du Premier ministre d’"un des événements les plus importants". Un Centre hospitalier universitaire, c’est en moyenne dès son entrée en fonction la création de 40 postes de médecins et de plus de 1.000 personnels soignants. Cela sera pour l’océan Indien un lieu de formation de médecins et de professionnels de santé.
Si pour la Région, l’implantation à La Réunion du centre de recherche sur les maladies émergentes, du Cyclotron et du CHU sont acquis, les moyens qui seront alloués à ces structures ne sont pas déterminés. C’est l’axe d’une nouvelle bataille. Il s’agit de lutter pour que ces équipements puissent être réalisés dans les délais et avoir l’ampleur nécessaire à leur double mission : créer des emplois et ouvrir La Réunion sur sa région et le monde. Paul Vergès appelle tous les Réunionnais à s’unir "pour que tous ces engagements solennels soient tenus".

Manuel Marchal


Chikungunya : des emplois durables pour lutter contre l’épidémie

Trois mois après sa première visite, Dominique de Villepin est venu faire le point sur la lutte contre le chikungunya. Et il a signé une convention avec les représentants des collectivités locales réunionnaises.
Sur le dossier urgent du chikungunya, la Région note que l’épidémie a mis en évidence d’une part l’absence d’un véritable service de prophylaxie, et d’autre part l’émergence de nouveaux besoins pour répondre aux attentes des personnes touchées par la maladie.
Ces 2 constats s’appuient sur l’analyse de la situation et par une nouvelle donne : pendant une période indéterminée, nous devrons vivre avec le chikungunya, car virus et vecteurs sont bien installés.
Pour le président de la Région, la première urgence est de reconstruire un véritable service de prophylaxie. Paul Vergès rappelle que la collectivité a mis à la disposition de la démoustication ses 800 “emplois-verts”. Mais l’objectif prioritaire est de faire diminuer suffisamment la population de moustiques pour que La Réunion ne soit pas à nouveau confrontée à une catastrophe sanitaire. Or, force est de constater que le nombre de personnes contaminées chaque semaine est 5 fois plus important qu’il y a 1 an. De 1.500 cas hebdomadaires en ce moment, l’objectif est de passer largement sous la barre des 300 afin que les conditions d’une flambée épidémique l’été prochain ne soient pas réunies. De leur côté, des centaines de personnes en contrat précaire font un travail de démoustication efficace, malgré la pénibilité de la tâche. Ne peut-on pas envisager d’aller vers des emplois permanents indispensables à ce service de prophylaxie ?
L’autre volet créateur d’emplois exprimé par le président de la Région est la création d’un Groupement d’intérêt public, avec pour vocation la réponse aux besoins formulés par les personnes touchées par la maladie, en particulier les personnes âgées, les familles monoparentales. C’est donc un service public de santé, capable de répondre à des besoins spécifiques qu’il faut créer.

M.M.


À suivre

Mercredi, le vice-président de la Région délégué à l’Audiovisuel et aux NTIC a fait 2 annonces importantes. Pour l’Internet à haut-débit, il a rappelé l’engagement du ministre de l’Intérieur à donner le droit aux Réunionnais de bénéficier des mêmes tarifs qu’en France pour la même qualité de service. Pour la TNT, il a annoncé que ce mode de diffusion permettra aux Réunionnais de recevoir l’intégralité de l’offre télévisuelle du service public dès l’an prochain.


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