Le SNES et les perspectives de l’école publique

Décentralisation Raffarin : catastrophe pour La Réunion

6 octobre 2004

Le Syndicat national de l’enseignement du second degré (SNES) tient depuis hier un stage syndical pour ses nouveaux militants, en présence de Frédérique Rollet, co-secrétaire du SNES national. Au programme, les enjeux du syndicalisme, mais aussi les attentes des enseignants, sur fond d’actualité sociale chargée.

Hier se déroulait au lycée hôtelier de Plateau-Caillou un stage de formation syndicale animée par Frédérique Rollet, co-secrétaire générale du SNES. À cette occasion, la dirigeante syndicale a rencontré la presse, pour évoquer plusieurs sujets : les problèmes d’effectifs, le manque d’encadrement à La Réunion, la décentralisation de l’Éducation nationale et l’égalité de barème.
"Le feuilleton de l’été continue", selon Dominique Lucas, secrétaire académique du SNES. Malgré la lutte menée contre la décentralisation des TOS, il semble dit que le gouvernement maintiendra sa casse des équipes éducatives, ce que déplore le syndicat. Pour l’heure, un constat : la décentralisation, dans l’état où elle se présente, est une catastrophe pour La Réunion. Les deux collectivités locales s’y opposent formellement, soutenant ainsi les revendications de l’intersyndicale, dont fait partie le SNES. Aujourd’hui, un sérieux doute plane sur le sort réservé aux techniciens et ouvriers de service (TOS).
On sait, à l’échelle nationale, que le gouvernement poursuit son idée de décentraliser l’éducation en se débarrassant de 90.000 TOS auprès des collectivités locales.

Quelle place pour les Réunionnais ?

Autre problème, celui de l’égalité de barème au sortir de l’Institut universitaire de formation des maîtres (IUFM). Ainsi, les nouveaux
titulaires du Certificat d’aptitude au professorat du second degré
(CAPES) se verront attribuer mille points au barème, quelque soit leur lieu
d’origine, au détriment de l’affectation des étudiants de l’outre-mer, donc des Réunionnais car auparavant, ce bonus les concernait uniquement. Cela aura des répercussions dans la place occupée par les Réunionnais dans les postes d’enseignant dans le secondaire, car le bonus de 1.000 points était un moyen de bénéficier plus facilement d’une mutation vers son pays d’origine.
"L’originaire de La Réunion devra ainsi effectuer 15 à 20 ans de carrière pour pouvoir regagner son île. Le ministère remet en cause un acquis, qui va toucher 100 à 200 professeurs réunionnais", déclare Dominique Lucas. Et de poursuivre, "avec l’égalité de barème, c’est l’ancienneté qui prime, ce qui ne va pas pour encourager les jeunes Réunionnais à préparer le CAPES".
Dominique Lucas entend préciser que son syndicat n’entre pas dans le houleux débat de la préférence régionale ou de la créolisation de l’Éducation nationale. Il soulève néanmoins l’impertinence de cette remise en cause. Pourquoi ne pas recruter des Réunionnais, alors que cela est possible ?
Aujourd’hui, une réunion avec l’intersyndicale devrait aboutir sur un ordre de mobilisation, principalement sur le dossier du transfert des TOS.

Bbj


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