Pôle de compétitivité de La Réunion

Des aides financières et fiscales pour la R & D

23 juillet 2005

Les conversations de ces derniers jours ont beaucoup tourné autour des Pôles de compétitivité et en particulier, du pôle de La Réunion. L’association Technopole de La Réunion, présidée par Richard Martorelle, nous a fait parvenir une synthèse sur l’intérêt de ce dispositif au plan stratégique, financier et fiscal. Les intertitres sont de “Témoignages”.

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"Placer l’innovation au cœur des stratégies de développement... en France comme dans les pays développés", c’est ce qui préside aux politiques économiques depuis les années 90 et qui a motivé l’appel à projets sur les pôles de compétitivité. 105 candidatures, 67 projets retenus par le CIADT (Comité interministériel d’aménagement et de développement du territoire). Et La Réunion en fait partie avec un projet centré “l’agro-nutrition en milieu tropical”. La Technopole vous en dit plus sur ce pôle, ses enjeux et son impact...

1,5 milliard d’euros sur 3 ans

Le Pôle de compétitivité de La Réunion s’organise autour de quatre grands thèmes : le végétal, l’animal, la mer et la nutrition. Sur chaque thème, des hommes et des femmes travaillent dans les entreprises, dans les centres de recherche, dans les laboratoires, pour développer, améliorer, créer, les produits de demain. C’est pour soutenir et développer leur travail, pour que d’autres projets aient les moyens de voir le jour, que la Technopole de La Réunion participe activement au comité de coordination du pôle de compétitivité Réunion.
En effet, ce dispositif impulsé par l’État en 2004 vise à mettre à disposition des entreprises des pôles labellisés, des structures formations et de la Recherche 1,5 milliard d’euros sur 3 ans au niveau national dont 750 millions de l’État français, de l’Agence nationale de la recherche (ANR) et de la Caisse des dépôts et consignation (CDC).
Les aides interviendront à plusieurs niveaux :

- des crédits pour le soutien à la R&D et pour l’animation des pôles

- des crédits mobilisés sur ceux de l’ANVAR et de la CDC

- le renforcement des fonds propres des entreprises du pôle (programme PME Innovation)

- le développement du très haut débit (équipement numérique du territoire)

- l’appui à l’immobilier d’entreprises et logements intermédiaires des chercheurs (politique de mutation urbaine et territoriale)

- l’engagement de l’ANR pour favoriser les partenariats entre les laboratoires publics et les laboratoires d’entreprises

- le développement de la R&D sur la base de projets financés à parité avec des fonds privés (Agence de l’innovation industrielle)

- le soutien aux PME (Oséo)

- des exonérations fiscales (exonération de l’impôt sur les bénéfices pendant 3 ans puis 50 % pour les 2 années bénéficiaires suivantes, exonération totale de l’IFA, si accord des collectivités, exonération de la taxe foncière et de la taxe professionnelle)

- des allègements de charges sociales

Priorité à l’innovation

Autant de mesures et de fonds dédiés au développement des activités à forte valeur ajoutée. Si sur le plan fiscal et social, les avantages des pôles de compétitivité s’inscrivent dans la même ligne que celle de la Loi Girardin pour les DOM, l’affectation des aides aux activités de R&D et la redistribution de certains fonds pour donner la priorité à l’innovation, constituent des atouts importants pour toutes les entreprises qui ont des projets, mais rarement les moyens et le conseil suffisants pour les mettre en œuvre.
Le pôle de compétitivité de La Réunion doit poursuivre la procédure qui devrait aboutir avant fin 2005 à la validation du contrat cadre et au zonage du pôle. La Technopole veillera, avec les partenaires, à ce que les intérêts de La Réunion soient ainsi défendus au mieux.

Pour toute information : www.competitivite.gouv.fr


Médias et politique

Un problème de cohérence

Une des conditions pour qu’un projet réunionnais de développement durable réussisse, c’est qu’il soit global et cohérent. C’est-à-dire d’une part qu’il prenne en compte toutes les dimensions et tous les aspects d’un développement solidaire et respectueux de l’environnement ; et d’autre part qu’il soit cohérent, autrement dit qu’aucune mesure ait une influence néfaste sur les autres mesures et sur l’ensemble du dispositif. Bref, qu’il soit logique.
Logique, c’est tout le contraire de l’attitude adoptée récemment par un journaliste politique dans l’île. Dans un premier temps, le 12 juillet dernier, il reproche à Paul Vergès d’avoir dressé un inventaire des principaux défis que La Réunion devra relever dans les années à venir et il accuse le président de la Région de provoquer la déprime. "Petit conseil, écrit-il : si vous êtes déjà dépressif, évitez les prédictions du président de la Région, car tentative de suicide garantie !". Bref, il ne faudrait plus dire la vérité aux Réunionnais sur les problèmes du pays et sur les solutions à envisager...
Cinq jours plus tard, le même journaliste rend compte des propos tenus par le nouveau préfet à son arrivée à La Réunion sur ses tâches prioritaires. On retrouve dans les préoccupations du représentant de l’État quasiment les mêmes problèmes que ceux exposés par le leader de l’Alliance. Mais cette fois, le journaliste se dit heureux de voir un préfet conscient de l’énorme travail auquel il lui faudra s’atteler. Et d’ajouter : "Laurent Cayrel n’aura pas le temps de bronzer"...
Quatre jours après, la contradiction est encore plus flagrante : le journaliste se félicite que les dirigeants du monde économique réunionnais aient porté devant le nouveau ministre de l’Outre-mer un regard lucide sur leurs problèmes et qu’ils n’aient pas tenu un discours "catastrophiste" à l’intention du gouvernement. Mais dans la même page, le même commentateur politique rapporte les multiples revendications des acteurs économiques de l’île en soulignant leur urgence pour sortir de la crise. "Faisons de La Réunion un véritable département d’Outre-mer et non un département oublié en mer", lance même un intervenant exprimant les "attentes du monde économique". Et l’on y retrouve de nombreuses pistes évoquées tant par le préfet que par Paul Vergès.
Si on peut se féliciter que les problèmes auxquels La Réunion est confrontée soient évoqués par notre confrère, on comprend plus difficilement qu’un journaliste puisse demander aux décideurs d’être cohérents quand lui-même manque à ce point de cohérence.

L. B.


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