Des jeunes partis étudier au Québec

Des Réunionnais à la Pocatière

9 septembre 2005

Parmi les possibilités de mobilité qui s’offrent aux Réunionnais, le Québec est un pays qui offre des possibilités intéressantes en termes de poursuite de formation et d’insertion professionnelle. 6 jeunes compatriotes viennent de s’installer récemment à la Pocatière, un village situé à 2 heures du Québec. Rencontre.

Ils viennent de Saint-Paul, Le Port ou Saint-André : au total, 120 Réunionnais sont venus faire des études au Québec dans les villes comme Rivière du loup, Matane, ou Rimouski. gés de 18 à 23 ans, 6 jeunes sont arrivés il y a 2 semaines à la Pocatière, village côtier de la rive sud du Saint-Laurent à 2 heures de la ville du Québec.
Après un Bac et parfois une année de Fac à l’Université de La Réunion, ces jeunes ont voulu s’orienter vers une formation pratique débouchant sur un métier. À la suite d’une annonce, ils ont assisté à une réunion d’information organisée par une délégation du Québec. Ils ont été séduits par les perspectives d’avenir offertes par cette province du Canada.
D’une part un panel de formations inexistantes à La Réunion ou limitées en nombre d’étudiants comme celle d’éducateur spécialisé. D’autre part des débouchés réels dans leurs secteurs respectifs, dans un pays où le taux de chômage est faible, avec des emplois à pourvoir.
Enfin, pour Emmanuelle, c’est aussi une vraie aubaine pour visiter New York, les États-Unis et améliorer son anglais. Vanessa, elle, penche pour Cuba et l’Amérique du Sud pour ses vacances.

Impressions

Même si beaucoup d’entre eux ont déjà voyagé en Europe, l’Amérique du Nord c’est un choc : "ici les routes sont larges, les voitures énormes, et les paysages grandioses, c’est un pays de démesure", commente Emmanuelle. En tous cas, tous unanimes, ils ont reçu un accueil très chaleureux des Québécois et n’ont ressenti aucune discrimination raciale, plutôt de la curiosité. Pour les filles du groupe, pouvoir sortir sans craintes après 22 heures est très rassurant, ce à quoi elles ne sont plus habituées dans les villes réunionnaises.
Nos étudiants, curieux, ont déjà goûté à la cuisine locale comme la poutine, le hambourgeois et les crêpes au sirop d’érable, mais rien ne leur fait oublier le carri poulet ou le massalé, car ils ont tous emmené avec eux les saveurs de notre île, et gardent jalousement des bocaux d’achards, piments et bouteilles de rhum arrangé !
La langue au Québec n’est pas vraiment une barrière car c’est la seule province francophone en Amérique du Nord, et même si le créole est très différent du québécois, certains d’entre eux ont déjà apprivoisé les expressions locales comme ’’c’est bien le fun’’ ou ’’tu veux-tu magasiner’’.

L’avenir semble plein d’espoir

Concernant les cours, ils sont au Québec pour un cursus de 3 ans, dans leur majorité pour passer un DEC (Diplôme d’études collégiales), l’équivalent du BTS français.
Emmanuelle suit une formation en transformation agro-alimentaire. Elle est surprise par les moyens importants qui lui sont offerts comme du matériel scientifique de pointe et même un incubateur. Dans sa classe, ils ne sont que 8 étudiants, et elle est très étonnée du degré d’égalité qu’il y à entre professeurs et élèves : "ici tout le monde se tutoie". Son sentiment est qu’au Québec, l’étudiant s’exprime librement, sans gênes.
Pour ces élèves, l’avenir semble clair, et plein d’espoir : terminer leur formation et trouver du travail au Québec ou à La Réunion.
Leurs principales inquiétudes ? l’hiver bien-sûr, car après l’été indien et ses couleurs chatoyantes, les premières neiges apparaissent en novembre.
Nous irons voir comment ces Réunionnais se seront adaptés aux rigueurs de l’hiver québécois.

Stéphane Benard


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