L’humanitaire, un secteur en recherche de personnel qualifié

Devenir gestionnaire de projet humanitaire avec le CREPS

14 septembre 2006

Pour la quatrième année consécutive, le CREPS propose une formation professionnelle, mais non diplômante, à ceux qui veulent se tourner vers l’humanitaire. Devenir gestionnaire de projet, et pourquoi pas avec l’expérience acquise, chef de mission, c’est l’objectif des étudiants qui s’engagent dans cette voie. Pour l’an prochain, le CREPS espère une reconnaissance de la formation, avec la délivrance d’un diplôme d’État aux étudiants.

Pour travailler dans l’humanitaire, "le bon cœur ne suffit plus". C’est ce que remarque à juste titre Bernard Wisher, coordinateur de la formation de Projet de solidarité internationale dans l’océan Indien, une formation dispensée au CREPS depuis 2002. Pour le formateur, les ONG (Organisations Non-Gouvernementales) recrutent de plus en plus de professionnels.
"L’humanitaire offre rarement des métiers stables. Même les très grosses ONG ont l’habitude de proposer des missions de 6 mois, et en plus, le milieu se professionnalise. Sans formation, sans Curriculum Vitae, on ne vous prend pas", explique Bernard Wisher. En même temps, l’aide humanitaire est un secteur qui, malheureusement, est amené à prendre de l’ampleur dans les années à venir "à cause des catastrophes naturelles et de la misère économique des populations". D’où la nécessité de mettre en place des formations de plus en plus structurées, pour développer les savoir-faire.

Des formateurs de Bioforce et de la PIROI

La formation dispensée au CREPS depuis 2002 accueille ainsi chaque année, sur une période de 6 mois, une vingtaine d’étudiants attirés par l’humanitaire. "C’est le seul CREPS de France qui propose ce type de formation, souligne Bernard Wisher. Les gens croient souvent que le CREPS ne s’occupe que du sport, mais ici, il y a une volonté de développer aussi la dimension sociale". D’autant plus qu’avec les 230 petites associations qui existent sur l’île, l’humanitaire est un secteur actif.
La formation est assurée conjointement par l’équipe de Bioforce, l’un des meilleurs organismes de formation nationaux, et le PIROI (Croix-Rouge) qui informe les étudiants des moyens d’action pour répondre aux situations "d’urgentisme humanitaire", comme le problème de gestion de l’eau. Il s’agit donc d’une formation de qualité qui pour autant n’est pas validée par un diplôme. Ce que regrette Bernard Wisher : "Il est encore difficile de raccrocher la formation à un diplôme, mais la Jeunesse et Sports est en refonte de ses diplômes. On espère délivrer l’an prochain un diplôme d’État lié au secteur de l’animation".
Au cours de la formation, l’accent est mis sur l’apprentissage des techniques de conduite de projet, avec l’analyse des situations et la mise en place de moyens budgétaires. L’originalité du stage à La Réunion réside cependant dans l’importance donnée à la "connaissance socioculturelle des populations avec lesquelles les ONG travaillent". Des anthropologues interviennent au cours des 6 mois de stage. Les étudiants partent à la fin de la formation pour 2 mois de stage à l’étranger. "On essaie de se cantonner à la zone océan Indien, mais l’année dernière, des étudiants sont partis au Congo, au Vietnam, alors que d’autres ont privilégié Madagascar ou les Comores", raconte Bernard Wisher. Le stage de 2 mois à l’étranger constitue ainsi le moment fort de la formation. C’est, pour les étudiants, un test grandeur nature pour éprouver leur motivation, car les conditions de travail sont souvent précaires. "On a rarement la douche chaude", plaisante le coordinateur de la formation. "Le stage, c’est le moment de montrer qu’on est capable de tenir une mission face à un éventuel employeur".
Selon Bernard Wisher, beaucoup d’étudiants s’engagent dans cette formation avec une vision idéale de l’humanitaire. De plus en plus, ce sont des jeunes diplômés qui ne se trouvent pas à l’aise dans leur parcours universitaire. Ce qui représente environ deux tiers des étudiants. Un autre tiers arrive au CREPS avec une idée plus arrêtée de leur objectif. Ils sont déjà engagés dans le milieu humanitaire, par le biais d’une association ou une ONG. Le reste des étudiants s’inscrit à la formation parce qu’ils ont des savoir-faire à apporter et à mettre en valeur.
Les candidats à la formation sont chaque année de plus en plus nombreux, même s’ils viennent pour la plupart de Métropole. Les débouchés dans la zone océan Indien sont encore faibles à l’heure actuelle. Outre les Volontaires du progrès, des structures comme la Croix-Rouge et Handicap international recrutent. Il est aussi possible de s’engager dans la coopération régionale par le biais du Ministère des Affaires étrangères.


Formation “Projet de solidarité internationale dans l’océan Indien”

La formation se déroule sur 6 mois, avec 2 mois de stage à l’étranger, de préférence dans la zone océan Indien. Les candidats âgés de plus de 20 ans sont sélectionnés sur dossier, avec prise en compte du parcours scolaire et professionnel. Compter pour une année de décembre à mai, 4.500 euros pour les frais d’inscription et 500 euros de frais administratif. Le CREPS prend en charge le coût du déplacement pour le stage. Possibilité de bourses par le CREPS pour les moins de 30 ans et de prise en charge par l’ANPE. Pour cette année, la sélection des dossiers est close.
Contact :
CREPS 0262-94-71-94.


Farida Mohamed recherche une mission humanitaire

Travailler dans l’humanitaire, c’est son rêve depuis le lycée. Farida a terminé avec succès la formation du CREPS cette année, avec un stage aux Comores au sein d’une petite ONG “Cap d’Afrique”. Sa mission lors du stage : intervenir auprès de la population pour sensibiliser à l’utilisation de l’eau, polluée après l’éruption volcanique. Depuis, elle recherche une mission d’animation auprès des ONG présentes dans l’océan Indien, et plus particulièrement aux Comores.
"Je cherchais une formation qui me permette d’acquérir des outils de gestion dans ce domaine précis qu’est l’humanitaire. Beaucoup de gens se lancent dans un projet sans se demander s’il répond vraiment à une demande. Avec cette formation, j’ai appris à mieux organiser une intervention sur le terrain. Comment gérer les stocks, les personnes qui interviennent de façon efficace et organisée. Le Cap d’Afrique est une toute petite ONG qui s’occupe de la nutrition, de l’éducation et de la formation aux Comores. J’ai pu ainsi côtoyer pendant ma mission avec cette ONG des personnes de l’UNICEF qui construisent les citernes d’eau et des gens de la Croix-Rouge qui les nettoient. Lors de ma mission, j’ai réalisé que j’avais une idée un peu utopiste de l’humanitaire. Tu ne peux pas prendre toute la misère du monde, mais chaque mission est un moyen d’apporter un peu d’aide. J’ai bien l’intention de continuer dans ce domaine qui me passionne".


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Messages

  • bonjour,

    je m’appelle Hélène, j’ai 22 ans ,je viens d’achever mon master en économie et je souhaite suivre une spécialisation en gestion et conduite de projet humanitaire, malheureusement, je constate que toutes les inscriptions sont clos et je souhaite vous demander conseil à ce sujet car je ne me vois pas faire autre chose qui n’ait pas un lien avec l’humanitaire car étant originaire de Madagascar, je sohaite y travailler plus tard.
    bien cordialement


Témoignages - 80e année


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