Echange linguistique avec l’Inde

13 octobre 2008

C’était hier le jour du départ pour le groupe d’élèves indiens reçus par le collège Juliette Dodu. Ils sont repartis pour Bangalore, où se rendra en mars prochain la classe de 3ème E du collège dionysien. Un échange à vocation linguistique, culturel et humanitaire...

Les dix adolescents indiens qui ont passé la semaine dernière au collège Juliette Dodu viennent de l’Ecole internationale de Bangalore (The International School of Bangalore), dans le Karnataka, au Sud de l’Inde. Ils sont âgés de 12 à 17 ans et fréquentent en internat cet établissement de réputation internationale, qui accueille des enfants de milieux aisés venus de tous les États de l’Inde, et aussi de la diaspora.

Photo de groupe avec les élèves réunionnais.
(photo PD)

C’est la première fois qu’ils ont fait le voyage vers La Réunion, accompagnés de deux professeurs de français, M. Gopinathan et Melle Suzan Ellison, qui pratiquent les échanges avec le collège dionysien depuis cinq ans.
C’est donc la première fois cette année que l’échange se fait dans les deux sens, grâce au soutien du Conseil régional qui, au titre de la « mobilité éducative », peut intervenir pour de tels projets, même en collège, et qui a financé le voyage du groupe indien. Chaque enfant indien a été accueilli dans une famille, ce qui leur a fait voir autre chose que la stricte discipline de leur internat.
Dix-neuf élèves de la classe de 3ème E (qui en compte 29) se sont déclarés partants pour un séjour de 12 jours en Inde, qui aura lieu en mars. Ayant pris le parti de rechercher autant que possible l’autofinancement, ils multiplient les actions, avec le soutien du collège et des parents, pour financer leur départ, et l’établissement peut compter par ailleurs sur des aides de la CAF, une subvention du Conseil général et un engagement fort du Conseil régional. Les collégiens voyageront en compagnie de trois de leurs professeurs, Lynda Vidal, Sarah Parak et Michèle Marimoutou. Ils passeront une partie du temps à l’internat du TISB et l’autre partie dans une découverte du Kerala voisin. Outre l’intérêt linguistique et culturel, ces échanges ont aussi une dimension de solidarité. Lors des précédents voyages, les jeunes Réunionnais ont apporté divers objets utiles, tels des vêtements, que leurs correspondants du TISB se chargeaient de répartir auprès de familles moins bien loties. Cette année, l’action de solidarité va consister en l’achat de vaches pour soutenir des familles pondichériennes qui ont tout perdu dans le tsunami. La vague géante du 26 décembre 2004 a fait 15.000 victimes en Inde, dont environ 600 à Pondichéry, majoritairement des familles de pêcheurs des villages voisins, car la ville elle-même a été épargnée. L’achat des vaches est destiné à soutenir économiquement des familles sinistrées.

Mercredi, la Principale, Mme Gavrama, et les enseignants ont organisé une réception dans la cour du collège, après la dernière matinée que les élèves indiens ont passée en cours. Jeudi, un circuit les a conduits de Salazie, à la Saline Les Bains, puis au volcan, pour leur faire découvrir les différents attraits touristiques de l’île. Les allocutions, en anglais et en français, ont présenté le cadre de cet échange devant l’inspecteur d’Académie - qui a souligné le pas franchi cette année par ces échanges initiés il y a cinq ans - et un représentant de la Région.
Raymond Mollard, vice-président de la Collectivité régionale, revenait de Saint-André où était inauguré le même jour (mercredi dernier) le lycée Mahatma Gandhi, en présence de la petite-fille du Mahatma, Ela Gandhi. « Aimer son pays, cela consiste parfois à savoir le quitter », a-t-il dit aux enfants en leur donnant en exemple la vie de Mohandas Karamchand Gandhi, parti se former en Angleterre, puis avocat en Afrique du Sud avant d’entreprendre, de retour dans son pays, l’œuvre de libération qui lui reste à jamais attachée. Dans la perspective de la « mobilité éducative » promue par la Région, ces échanges pratiqués dès le jeune âge restent un moyen sûr de s’ouvrir à d’autres cultures, d’autres langues et de vérifier la solidarité qui unit les peuples dès lors qu’ils s’engagent dans la construction d’un monde meilleur.

P. David


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