École maternelle... oubliée !

27 février 2008

La réforme de l’école primaire, présentée par le ministre Xavier Darcos, fait des mécontents, notamment chez les syndicats d’enseignants. Tour d’horizon des premières réactions.

• Gilles Mondrot, Secrétaire général du SNUipp-FSU (majoritaire) :

« L’enseignement à l’école élémentaire, c’est un équilibre, tout est important. De façon générale, les nouveaux programmes mettent beaucoup l’accent sur le "par cœur", l’apprentissage des règles, les automatismes... C’est très important, et les enseignants du Primaire ont à cœur de travailler dessus, mais on ne peut pas faire qu’un enseignement ne soit que ça. On prive l’élève de la joie de grandir, de découvrir, on vole leur enfance aux élèves ».
Xavier Darcos « dit qu’il n’impose pas de pédagogie, mais en réalité, il impose des choix, des règles. Par exemple, les consignes sur "la rédaction" sont détaillées sur seulement 5 lignes dans les programmes, tandis que l’étude de la grammaire et de la conjugaison occupe une page entière ».

• Luc Bérille, Secrétaire général du SE-Unsa, deuxième organisation dans le Primaire :

« C’est une vision très mécanique de l’apprentissage, qui ne prend pas en compte ce qu’est un enfant et comment il apprend. Cette vision de l’apprentissage, sur le modèle de l’éponge, était appliquée dans les années 1950. Depuis, on a appris des choses sur les mécanismes d’apprentissage, mais ces propositions n’en tiennent absolument pas compte. On revient plusieurs décennies en arrière ». Sur la publication des résultats des écoles primaires : « On met les écoles en concurrence entre elles sur leurs résultats supposés, dans une logique qui va flatter le consumérisme ».

• Le Sgen-CFDT (3ème organisation)

... a exprimé dans un communiqué son inquiétude quant à « un ordonnancement très disciplinaire des notions à aborder. (...) Sans (un) effort de transversalité, on risque d’aboutir non pas à un recentrage sur les fondamentaux, mais à un rétrécissement autour des compétences opératoires, générateur d’ennui, et donc d’échec ». « Pour la réussite de l’élève, l’ambition première des programmes doit être de développer la curiosité de l’enfant ».


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