Formation professionnelle

Esprit d’unité pour les ingénieurs des techniques agricoles

Remise de diplômes à la Région

22 novembre 2003

Ils étaient neuf hier, reçus solennellement au Conseil Régional pour une remise officielle de leur diplôme d’ingénieurs des techniques agricoles. La vice-présidente de la Région Marie-Andrée Joubert rappelait l’axe politique fort qui permet la formation professionnelle qu’ils ont suivie est de « permettre à des jeunes réunionnais salariés d’être les cadres de notre économie, dans les centres de formation, les organismes de recherche, pour encadrer les groupements de professionnels, tous types ». Ces ingénieurs sont avant tout des généralistes des techniques agricoles, familiarisés avec l’ensemble des domaines.
Pour cette deuxième session, 26 stagiaires se sont présentés en pré-sélection, dix étaient au démarrage de la formation et neuf en fin de formation pour un final de huit diplômés. C’est presque du 100% de réussite ce qui donne raison au Conseil Régional d’investir dans l’Homme réunionnais.
La formation suivie par ces ingénieurs est un vaste dispositif. Elle comprend un cycle préparatoire de 18 mois qui alterne formation à distance et des sessions de regroupement au lycée de Saint-Paul ainsi qu’un cercle terminal de 18 mois qui comprend une formation en centre à l’ENITA ou au CNEARC/ENGREF et des stages en entreprise à La Réunion, en Métropole ou à l’étranger. Le financement de cette opération est possible grâce à un partenariat entre l’État, la Région, le FSE pour les coûts pédagogiques, les employeurs et l’OPCA pour la rémunération des stagiaires avec complément de la Région pour certains stagiaires lors de la période en métropole (allocation complémentaire d’hébergement via l’ANT. Le goût global est de 281.736 euros, financé à hauteur de 129.434 euros pour l’État et 152.302 euros par la Région et le FSE.

Résultat d’un effort soutenu, long, difficile

Georges Gosset, directeur ENITA a félicité les ingénieurs : « c’est aujourd’hui le résultat d’un effort soutenu, long, difficile ». Il a dit que « leur présence au sein de l’établissement vient apporter un plus, vous apportez le recul, l’expérience, c’est bien de mettre en émulation les adultes et les étudiants ». Pour Dominique Bize directeur du LEGTA de Saint-Paul : « La Réunion manque d’Ingénieur en techniques agricoles, les Réunionnais ne peuvent répondre à cette demande parce qu’ils n’ont pas les diplômes alors qu’ils en ont la capacité. Ce dispositif a été mis en place pour leur permettre de répondre à des offres d’emplois sur un pied d’égalité ». Un dispositif lourd, qui mène à une valorisation professionnelle, à une promotion sociale et qui apporte une alternative au recrutement extérieur. Les besoins se font de plus en plus sentir, de nouvelles filières ouvrent de nouveaux créneaux, et les travailleurs réunionnais connaissent déjà les situations locales, ce qui est un atout recherché par les employeurs.
La Réunion compte aujourd’hui une cinquantaine d’Ingénieurs des techniques agricoles, il lui en faudrait une centaine. Dans le cadre d’une politique de co-développement durable, le Conseil régional souhaite ouvrir cette formation à des pays de la zone océan Indien par le biais d’un nouveau partenariat afin de s’affirmer comme « un moteur de la formation, utile pour tous les pays, une base de formation dans l’océan Indien ».

Impressions des nouveaux ingénieurs

Pour David Hoareau il n’y a pas eu d’adaptation difficile, mais un énorme effort familial. Père de famille il a été très difficile pour lui, pendant un an, de ne pas avoir sa femme et son enfant à ces côtés. Mais il est fier d’être « à La Réunion, pour La Réunion, nous voulons travailler pour notre île » tout en précisant : « nous ne sommes pas contre la venue des gens de l’extérieur pas contre le partage du savoir dans l’océan Indien ».
Gilles Debrunier confiait pour sa part des difficultés de remise à niveau. Sa famille a pu le suivre pendant cette année, ce qui lui a permis de bien enchaîner.
Eddy Cavillot, même célibataire avoue que ce n’est pas évident de quitter la famille. La première partie théorique lui a également causé des soucis. Ses regrets vont à leur camarade qui a échoué, il espère qu’une solution sera trouvée à sa situation.
Frédéric Moutama a éprouvé de très grandes difficultés pour le coté scientifique et à cause de la séparation familiale.
Pour Guillaume Rubin aussi la théorie a été dure, l’accueil parfait, cette formation correspond à un projet personnel qu’il avait longtemps mûri et attendu. Fabrice Boyer, le plus jeune, estime que l’équipe a bien travaillé : « on s’est bien soutenu, on a réussi., le meilleur reste à venir ». Il attend du futur la confiance des entrepreneurs et la confiance des partenaires politiques qu’ils remercient pour le dynamise engendrée par cette formation. Il remerciait sa femme aussi : « sans sa confiance je n’aurais pas pu réussir ».
Jacques Filatre a quant à lui saisi cette opportunité, la principale difficulté résidant pour lui dans l’inconnue que représentait la formation. Patrick Foureau, qui travaille au lycée agricole de Saint-Joseph et de Saint-Paul s’est lui aussi montré ravi.

Vers une association

En fin de formation chacun d’entre eux a pu commencer à approfondir un domaine particulier selon ses préférences. Ils se sont intéressés à l’aménagement et au développement Rural, à l’eau potable et à l’assainissement, à l’aménagement et au développement durable dans les régions chaudes, à l’aménagement et au développement local, à l’agroalimentaire, et aux forêts tropicales humides.
L’idée d’une association d’anciens élèves pour préserver et insuffler un esprit de corps des ingénieurs agricoles a été évoquée. Que des hommes cette fois-ci mais des femmes seront présentes à la prochaine promotion.


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