Dans la lettre l’Université de l’océan Indien

Former des ingénieurs TIC à La Réunion

6 janvier 2006

Dans son dernier numéro, “Échanges”, la lettre de l’Université de l’océan Indien, dresse un bilan du réseau d’établissement d’enseignement et de recherche de notre région. Elle évoque en particulier la création d’une école d’ingénieur TIC à La Réunion lors d’un entretien avec Guy Ancel, responsable du centre multimédia de l’Université de La Réunion. Nous reproduisons ci-après cet entretien.

Les stages en TIC et TICE ont été l’objet d’une activité importante de l’UOI dans les différents pays de la COI. Qu’ont-ils apporté de concret ?

- Guy Ancel : Nous avons formé, dans le cadre de l’UOI, les ingénieurs informaticiens en charge des réseaux des universités de la zone. Nos stages ont par ailleurs été ouverts au secteur privé pour des remises à niveau, des formations de formation de formateurs, tant dans le domaine des réseaux, de la formation universitaire que de la formation d’ingénieurs.

Est-ce que l’on peut dire qu’à l’occasion de ces actions de formation a mûri l’idée de l’école d’ingénieurs en TIC de l’océan Indien ?

- Le projet était dans les cartons de l’IREMIA depuis quelque temps. Mais il est vrai que lors de ces stages, nous avons pu faire avancer l’idée de cette école d’ingénieurs et surtout de sa dimension internationale. Oui, on peut dire que nous avons été le moteur de cette participation internationale.
Cette idée a d’ailleurs été confortée lors du séminaire de Maurice à laquelle participait notamment Pierre Gigord, chargé de mission pour ce projet. L’UOI a également été l’animatrice du réseau d’experts fort d’une quarantaine d’experts représentant la quasi-totalité des universités de la région. Aujourd’hui, ils se connaissent bien et se consultent sur telle ou telle question. Il serait souhaitable que ce réseau continue à fonctionner ; et sans une structure du type de l’UOI, nous aurons du mal à le faire vivre.

Au-delà de cette école d’ingénieurs, existe-t-il un champ de coopération possible dans le domaine des TIC/TICE, tant du point de vue de la formation que de la recherche ?

- La coopération de développe à partir de l’Université de La Réunion. Tous les ans, des Malgaches viennent suivre les cours de DESS. Quatre enseignants-chercheurs de l’IREMIA forment des doctorants issus de 3 universités malgaches (Tananarive, Fianarantsoa et Diego-Suarez) où existent des formations informatiques. On peut d’ailleurs penser que c’est l’UOI qui a permis de générer cette formation. Elle a insufflé un dynamisme et une coordination très forts dans la région.
Du point de vue de la recherche, l’IREMIA compte une quarantaine de chercheurs. Nous envisageons la création d’un laboratoire-réseau qui pourrait développer des recherches communes à l’échelle du Sud-Ouest de l’océan Indien. C’est un peu un laboratoire de l’océan Indien où la coopération régionale serait plus forte et plus visible.


UOI : un réseau de 35 centres d’enseignement et de recherche

L’Université de l’océan Indien (UOI) est une association de droit français (loi 1901). Elle rassemble 35 institutions d’enseignement supérieur et de recherche du Sud-Ouest de l’océan Indien, dont 16 de Madagascar. Créée en janvier 2003 pour pérenniser les acquis du projet pilote financé de 1999 à 2002 par le 7ème FED, elle est basée à l’Université de La Réunion. Son président est le vice-chancelier de l’Université de Maurice.
Elle s’est donnée pour objectifs de désenclaver la communauté universitaire et scientifique ; de donner plus de visibilité internationale aux institutions de la région ; de faciliter les échanges par l’organisation de colloques, séminaires et rencontres, et de regrouper les institutions et les chercheurs dans leurs domaines de référence.
Elle est sans lien organique avec la COI, et ses frais de siège sont à la charge du pays hôte. Ses frais de fonctionnement sont financés par les pays membres de la COI selon la clé de répartition en vigueur. Son budget opérationnel est constitué des cotisations de ses membres et d’appuis externes.
De nombreux contacts ont été noués par l’Association des institutions d’enseignement supérieur et de recherche des pays de la COI-UOI depuis 2003. Ils concernent des organismes s’intéressant à l’enseignement supérieur et à la recherche : l’UNESCO, l’Institut des Nations-Unies pour la Formation et la Recherche (UNITAR), l’AUF, l’EEPF, le FASES de Madagascar, la Banque mondiale, la Coopération française, l’Inter University Council of East African regroupant des universités de l’Ouganda, du Kenya et de Tanzanie, l’Association pour le développement de l’éducation en Afrique (A.D.E.A.), la Banque africaine de développement (B.A.D.)...
Certains ont été fructueux. Par exemple celui de l’UNITAR avec lequel l’UOI a signé, le 14 avril 2004, une convention. Cette dernière a débouché sur l’inscription d’étudiants au programme “droit international de l’environnement” de l’UNITAR (Genève). D’autres restent à concrétiser comme le contact avec le département du développement social Nord, Est et Sud de la B.A.D. pour qui, "l’appui sollicité est conforme à la fois à la politique d’intervention de notre institution dans le secteur de l’éducation et à sa stratégie d’appui à l’intégration régionale".
D’autre part, les très nombreuses réponses à des appels d’offres auxquelles l’UOI a consacré de très longues heures n’ont pas toujours porté leurs fruits. Cependant, elles constituent autant de prises de contacts qui devraient être productives à terme, pour peu qu’elles soient poursuivies.

(Source : “Échanges” - Lettre de l’Université de l’océan Indien)


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