Serge Svizzero, président de l’Université de La Réunion, se félicite du développement d’une Faculté de médecine à La Réunion. Il annonce en effet l’ouverture de 8 places supplémentaires pour le concours de médecine, par décret interministériel. L’Université de La Réunion assume la gestion et la responsabilité de ce concours, avec l’appui d’enseignants bordelais pour les matières spécifiques.
Pour l’année universitaire 2005-2006, 325 étudiants ont été préparés dans un contexte dit "de qualité". 30 places au lieu de 22, c’est 36% d’augmentation sur le nombre de places accordées. L’Université, par la voix de Serge Svizzero, se félicite de l’accroissement du taux de réussite au concours d’entrée de médecine, qui se rapprochera de la barre des 10%. Il y a encore beaucoup à faire, sous-entendait une consœur journaliste, qui relevait la faible différence d’augmentation, pour ne pas dire une stagnation dans les chiffres. L’Université note que les perspectives offertes par la politique gouvernementale pourront étendre les velléités de l’Unité de formation et de recherche chargée de l’enseignement aux lauréats réunionnais.

Du CHR au CHU

La filière médecine s’étend et l’intérêt que porte l’institution hospitalière locale se veut vif et solidaire. Emmanuel Bouvier-Muller notait que "augmenter le nombre d’étudiants, c’est augmenter la possibilité d’avoir plus d’internes à La Réunion". Et de poursuivre : "Ce seront peut-être les futurs médecins des hôpitaux de La Réunion". Pour sa part, Serge Svizzero déclare que "cela traduit 3 choses positives. C’est le signe que nos étudiants ont le niveau. Il y a de bons étudiants à La Réunion. Ensuite, la filière médicale à l’Université de La Réunion est bien gérée, les enseignants s’impliquent et le développement d’une filière commence à trouver écho à Paris". La première étape sera l’ouverture d’une deuxième année de médecine. "Avec 30 étudiants en médecine, cela pourra être possible", assure le président de l’Université. Jacqueline Smadja déclarait quant à elle que "c’est une filière de qualité". 18 de moyenne pour le major de promotion, 12 pour le dernier.
La future élite médicale réunionnaise planchait dans le gymnase universitaire jusqu’à 10 heures. Peut-être avec tout le rêve de pouvoir étudier au pays, dans un contexte de qualité, insérée dans le monde hospitalier, bénéficiant d’un avenir tracé. Toutes les parties notent que le devenir de l’hôpital réunionnais se construira avec les étudiants réunionnais, encadrés par un personnel compétent, à la pointe des technologies médicales. Il y a 21 ans de cela, le secteur médical réclamait la création d’un Centre hospitalier régional. Sans séparatisme, Emmanuel Bouvier-Muller indiquait que l’ensemble des centres hospitaliers réunionnais, CHD et GHSR, est engagé dans ce processus, qui mènera à la création d’un CHU. Avant la fin de l’année, nous disposerons d’un CHR, "projet médical commun mieux coordonné", assure-t-il. À moyen terme, par le truchement d’une convention entre le CHR et l’Université de La Réunion, les étudiants en médecine seront intégrés en qualité d’internes dans les hôpitaux réunionnais. "C’est positif du point de vue des étudiants", note Serge Svizzero. D’autant que les débats Université-Emploi achevés, cela traduirait une contribution notable à l’insertion professionnelle des étudiants réunionnais. La communication est rodée, et les étudiants s’impatientent.

Babou B’Jalah

Les propositions d’études médicales à l’Université de La Réunion

Ces études se classent en 4 sections : la section PCEM1, entendez Premier cycle des études médicales, est commune à médecine, odontologie et sages-femmes. L’année préparatoire aux concours d’entrée dans les écoles paramédicales de Bordeaux avec le choix pour les sections kinésithérapie, psychomotricité et ergothérapie.
Le concours se déroule en février et en juin. À l’issue de toutes les épreuves, les étudiants sont classés en rang utile en fonction de la moyenne générale obtenue sur l’ensemble des épreuves. La poursuite d’études se fait obligatoirement : dans l’UFR I (Unité de formation et de recherche) des sciences médicales de l’Université de Victor Segalen (Université de Bordeaux) pour médecine et odontologie ; dans les écoles paramédicales de Bordeaux pour masso-kinésithérapie, ergothérapie et psychomotricité ; dans l’école des sages-femmes de Saint-Denis de La Réunion.

Historique du PCEM1 à La Réunion

Il existe à La Réunion depuis 1976. De 1976 à 1984, il était une antenne de la Faculté de la Timone à Marseille, puis de 1984 à 2000 comme antenne de l’Unité de formation et de recherche (UFR) I des sciences médicales de l’Université de Victor Segalen (Bordeaux 2). Entre 1976 et 2000, les étudiants réunionnais lauréats au concours ont été comptabilisés tour à tour dans le numerus clausus de la Timone et de l’UFR I de Bordeaux. À partir de l’année 2000/2001, l’Université de La Réunion a obtenu son propre numerus clausus. C’est ainsi qu’en juin 2000, le département des sciences médicales a été créé au sein de la Faculté des sciences et technologies. Le premier numerus clausus attribué à l’Université de La Réunion a été de 6 en médecine, pour l’année universitaire 2000/2001. De 22 pour l’année universitaire 2004/2005, ce numerus clausus est passé à 30, conformément à l’arrêté ministériel en date du 19 avril 2006 et publié au Journal officiel du 23 avril 2006 ; ce qui représente un gain de 8 places, soit une augmentation de 36% du nombre de places accordées et porte à 9,2% le taux de réussite des étudiants réunionnais au concours d’entrée de médecine.
(Source : service communication de l’Université de La Réunion)