Futurs étudiants réunionnais, venez vous renseigner sur votre orientation à l’ADPE

9 mars 2007

L’AURICOM (Association Universitaire Réunionnaise pour l’Information et la Communication) est à l’origine d’une excellente initiative : organiser quatre jours de salon destinés à informer les lycéens sur les possibilités d’étude après le baccalauréat. On ne peut que saluer cette rencontre créée par des étudiants réunionnais afin de permettre aux lycéens insulaires d’en savoir plus sur de très nombreuses filières universitaires, mais également professionnelles ou encore techniques. En effet, il s’agit d’une première à La Réunion. D’ailleurs, les filières post-bas ont répondu très largement de façon positive à l’invitation qui leur avait été faite par Auricom.
Les politiques avaient fait le déplacement : Raymond Mollard, vice-président de la Région, en charge de l’Éducation, le député-maire de Saint-Denis, René-Paul Victoria, ainsi que Gino Ponin-Ballom qui n’a pas hésité à citer le contre-révolutionnaire Rivarol. De nombreuses entreprises étaient également présentes afin de soutenir une telle initiative. Ayub Ingar, le directeur de la communication d’Air France à La Réunion, a expliqué le mécénat de sa compagnie pour deux raisons. La première réside dans des raisons éminemment professionnelles : les futures étudiants sont autant de clients potentiels. La seconde tient beaucoup plus à des raisons personnelles : il se rappelle qu’à son époque, les jeunes n’avaient pas autant de possibilités de déplacement que maintenant. Cependant, même s’il y a eu de nombreux progrès, de nombreux Réunionnais n’osent pas encore se déplacer du fait du coût des déplacements. Air France a souhaité montrer qu’elle était sensibilisée à ce problème.

Le représentant du rectorat jette le bébé avec l’eau du bain

En revanche, on ne peut que regretter que le discours du représentant du recteur, Michel George-Skelly, ait consisté à autant critiquer les organisateurs : « Un salon, ça se prépare au niveau des étudiants. » (sous entendu : « vous auriez pu le faire, vous, les organisateurs bénévoles de cette manifestation ») ou encore : « Un salon visant à l’orientation des jeunes devrait être placé plus tôt dans l’année. » Ce qui est étonnant, c’est que ce discours ne nous indiquait que très peu de choses sur ce que le Rectorat entreprenait comme actions afin de réduire le taux d’échec très élevé en première année de faculté par manque d’information en amont sur l’orientation.

Matthieu Damian

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Interview de M. Rassaby, président de l’Association Auricom, organisatrice du Salon Actufac

Bruno Rassaby, vous êtes en cinquième année de thèse, vous faites partie de l’association AURICOM, vous avez organisé, notamment avec Valère Lee-Ching-Ken ce premier salon “Actufac” des études après le baccalauréat. Pourriez-vous nous dire ce qui vous a poussé à entreprendre une telle organisation ?

- Depuis trois ans, Valère et moi sommes des étudiants élus à la faculté. Nous nous sommes rendu compte qu’il existait de grosses difficultés d’orientation. Arrivés en Bac + 5 (ou en M2 selon la nouvelle dénomination, soit la deuxième année de Master), ou en doctorat, nous nous sommes posé la question de l’insertion professionnelle. Or, à ce niveau, les choix auxquels les étudiants sont l’enseignement et la recherche. Le problème, c’est qu’il n’y a que deux ou trois postes à l’Université pour beaucoup trop de postulants. Donc, nous nous sommes posé la question de ce que nous pouvions faire avec nos compétences. Le gros problème, c’est que souvent, nous, étudiants, nous sous-estimons nos qualités.

C’est le premier salon de ce genre à La Réunion. Pourriez-vous nous dire les points positifs puis les difficultés que vous avez rencontrés lors de la préparation de cet événement ?

- En ce qui concerne les points positifs, les différents partenaires que nous avons depuis la naissance de l’association en novembre 2004 ont continué à nous suivre sur le salon, qu’ils soient publics (Conseil Général et Conseil Régional) ou privés (SFR, Caisse d’Epargne, Air France et Autrement). Quand on leur a proposé ce projet il y a sept ou huit mois, ils ont foncé avec nous.
Pour ce qui est des difficultés, nous avions une vision trop idyllique des choses et nous pensions monter l’opération beaucoup plus vite. Malheureusement, c’était sans compter les blocages de certains, mais je préfère taire ces noms.

Quelles sont les priorités de ce salon ?

- Il s’est focalisé sur quatre volets principaux. Tout d’abord, il y a la pédagogie avec un éclairage sur un système d’orientation ou de ré-orientation. Ce point-là est uniquement local. Puis, il y a la mobilité. Troisièmement, on peut citer l’insertion professionnelle. Enfin, il y a les aspects concernant les “à côté” de la vie estudiantine.

Il s’agit aujourd’hui de la première des quatre journées que votre salon propose aux futurs étudiants réunionnais. Comment apprécieriez-vous le travail effectué et comment escomptez-vous poursuivre ?

- On pensait qu’on allait avoir entre vingt et trente stands. Finalement, on a aujourd’hui cinquante-sept structures présentes ! Notre priorité a d’abord consisté à faire en sorte que les grosses écoles comme l’Université, l’École de Commerce et de Gestion, certains gros BTS de l’île comme celui de Leconte de Lisle soient présentes. Bien entendu, il était également très important qu’Infosup, à Saint-Benoît, Formasup ou la filiale locale de l’École Supérieure de Gestion de Paris répondent présents.
Pour la deuxième édition, on espère bénéficier plus largement du réseau de ces écoles qui ont des attaches fortes en métropole. Cela serait en correspondance avec notre volonté, dans le futur, de relayer l’information de façon plus large et même de viser l’international car La Réunion est une passerelle au sein de l’Océan Indien vers l’Europe. Pour la deuxième édition, on souhaite renforcer les liens avec les structures présentes ou avec celles qui n’ont pas pu venir. Enfin, nous souhaitons, suite à une conversation en ce sens avec Michel Boyer, le Président de l’Agence Nationale pour l’Insertion et la Promotion des Travailleurs d’Outre-mer (ANT), renforcer l’axe “Mobilité” pour la seconde édition.

Propos recueillis par M. Damian

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Le Conseil Général se mobilise pour financer les études post-bac

Le Conseil Général était présent lors du salon Actufac. Yannick Ebran, le chargé de communication a pu nous indiquer les nombreux efforts accomplis par les services de l’éducation en faveur des lycéens ou des étudiants souhaitant prolonger leur scolarité à la Faculté. Cette collectivité territoriale propose trois grands types d’aide. Tout d’abord, il y a les bourses départementales. Depuis l’arrivée de la nouvelle équipe en 2004, celles-ci sont passées de 6323 à 8047, soit une forte hausse, concomitante avec la majoration des demandes d’aides qui fait suite à l’augmentation des personnes souhaitant poursuivre leur scolarité après le baccalauréat.
Le second type d’aide concerne les Allocations de scolarité. Le nombre d’étudiants bénéficiaires a doublé en deux ans passant de 581 en 2004/05 à 1187 pour l’année en cours.
Enfin, la dernière possibilité de financement réside dans les Allocations de mobilité. En ce qui concerne le transport aérien, la collectivité prend à sa charge quatre cents euros pour l’aller et la même somme pour ce qui est du retour définitif. Le Conseil Général permet deux allocations d’installation. En outre, des aides au parent accompagnant sont versées qui peuvent atteindre cinq cents à sept cents euros. Une attitude pro-active est également observée dans le cas de la facilitation des démarches à Paris puisqu’un contingent de chambres pour les étudiants réunionnais de niveau bac + 2 minimum a été fait, à la Cité Internationale Universitaire de Paris ainsi qu’à la Résidence des Lilas (représentant quatre-vingt-cinq logements en tout).
Les Allocations vacances permettent aux étudiants hors du département de rentrer à La Réunion, de se déplacer en Europe ou vers d’autres destinations pendant leurs vacances. Cette offre est réservée aux boursiers départementaux non-éligibles au passeport mobilité, et leur octroie mille euros par an après acception d’une demande faite en ce sens par l’étudiant.
Le Conseil général propose également aux étudiants une allocation de stage d’un montant de mille euros qui ne peut intervenir qu’une seule fois dans le cursus général de l’étudiant. Pour être éligible, la personne concernée devra répondre à des critères sociaux et réaliser un stage dans le cadre de sa formation initiale.
L’étudiant qui souhaiterait en savoir plus n’a qu’à appeler le numéro vert (appel gratuit depuis un poste fixe) info étudiants au 0800 217 217. Un interlocuteur le renseignera sur la préparation et l’accompagnement des étudiants.

Enfin, le Conseil général souhaite rendre son administration plus efficace en visant à terme à ne plus passer par la version papier des différentes demandes de bourses citées ci-dessus. Pour ce faire, cette collectivité proposera, très bientôt, une inscription en ligne pour les aides départementales. Il s’agit du projet NET BOURSES accessible depuis le site Internet du Conseil Général. Un Guide des Aides Départementales est disponible sous format papier. Il résume bien toutes les possibilités offertes par le Conseil général aux lycées ou aux étudiants dans le besoin.

M. D.


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