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À propos d’un article du “Nouvel Observateur” sur les recherches sur le transport d’électricité sans fil
3 avril 2004
Récemment, l’hebdomadaire parisien “Le Nouvel Observateur” a publié un article sur les études menées par un chercheur américain, Jérôme C. Glenn, dans le domaine du transport de l’électricité dans l’espace. “Témoignages” a demandé au scientifique réunionnais Guy Pignolet, qui a déjà participé à des recherches sur un tel projet, de commenter cet article. On lira ci-après les remarques fort intéressantes du responsable du Centre Culturel Spatial Régional à Sainte-Rose, qui fait le point sur ces travaux. Il fait la part entre les fantasmes véhiculés par cet article et les perspectives sérieuses qu’offrent pour La Réunion et pour le monde les recherches sur le transport de l’électricité sans fil (TESF).
L’article du “Nouvel Obs” est un mélange de n’importe quoi, à un niveau qui est celui de la discussion de café. Mais on savait déjà que le “Nouvel Obs” n’est pas très observateur, à la lecture des conneries qu’il raconte sur La Réunion, année après année, en particulier dans leur "Atlas Eco"... pour les gogos, a-t-on envie d’ajouter.
Je ne connaissais pas Jérôme Glenn, et j’ai fait une petite recherche sur le Web, pour découvrir qu’avec son projet Millénium, c’est une personne a priori assez sympathique, plus versée dans la politique et le lobbying à l’américaine que véritablement technicien, mais je pense que c’est quelqu’un de sérieux qui ne doit pas trop raconter de bêtises.
Maintenant, entre ce que peut raconter Jérôme Glenn et l’interprétation que peuvent faire ceux qui commentent ses propos, il peut y avoir un monde, surtout quand un auditeur non averti veut en plus "expliquer" et "illustrer" pour ses lecteurs ce que lui-même n’a pas nécessairement véritablement bien compris... J’ai vécu ça des tas de fois... Je renvoie aussi à "Ainsi parlait Zarathoustra" et au bide de la première conférence publique de ce dernier après sa descente de la montagne (l’épisode du danseur de corde), et au film "Manhattan" de Woody Allen, où il y a une séquence savoureuse : dans une file d’attente devant un cinéma, un prof pédant raconte : "Marshall Mc Luhan dit que..." et le véritable Marshall Mc Luhan intervient en déclarant : "Vous n’avez rien compris, ce n’est pas du tout ce que j’ai dit...".
Alors, à présent, explication de texte. (nous avons souligné dans le texte les termes commentés ci-après par Guy Pignolet - NDLR)
- “matière première” ? C’est bien la première fois que j’entends parler de "matière première" de l’électricité, mais il n’y a pas d’âge pour se cultiver, n’est-ce pas ?
- “puits de carbone” ? Première fois aussi que j’entends cette expression, j’ai dû passer à côté sans la voir pendant toutes mes années de carrière, je confesse mon ignorance.
- “nano-ondes” ? Je travaille avec les micro-ondes, qu’on appelle aussi les hyperfréquences, mais c’est la première fois que je vois le terme "nano-ondes"...
- “envoyer via des satellites vers des téléphones portables, automobiles, machines à laver...” ? Oui, dans les films de James Bond, faits par des producteurs qui sont capables aussi dans d’autres films d’arrêter un astéroïde pendant 15 jours sur un parking qui se trouve là derrière la Lune, le temps que les cow-boys arrivent (“Ammagerdon”)... Tant qu’à faire, je préfère les invraisemblances féeriques de “Peau d’Ane”, où Catherine Deneuve est si merveilleuse.
Dans l’esprit humain, les fantasmes délirants et l’inspiration créatrice fonctionnent exactement de la même manière, et seule la confrontation avec l’expérience permet de faire la distinction entre les deux. Ici, dans l’article, avec les satellites et machines à laver, on est en plein fantasme.
Ce que l’on peut faire actuellement, ce que l’on sait faire, c’est envoyer un faisceau de micro-ondes vers une grande zone de collecte, un peu comme avec un projecteur de théâtre on est capable de faire une tache lumineuse sur la scène. Les dimensions de la tache dépendent des dimensions du projecteur et de la distance.
Pour Grand-Bassin, à environ 700 mètres, avec des projecteurs couvrant une section de vingt à trente mètres de diamètre, on pourra "éclairer" une aire de collecte d’un diamètre d’une vingtaine de mètres.
Dans le projet de ballon stratosphérique sur lequel nous travaillons aussi, avec des projecteurs couvrant une zone d’environ deux cents mètres de diamètre sur La Plaine des Cafres, nous pourrions focaliser un faisceau sur un disque d’environ quarante mètres de diamètre situé sous le ventre d’un ballon stratosphérique positionné à une vingtaine de kilomètres d’altitude, et à partir d’un satellite situé en orbite géostationnaire, avec des projecteurs couvrant environ un kilomètre carré, nous serions en mesure "d’éclairer" une zone d’une dizaine de kilomètres de diamètre couverte de radiopiles, située à proximité d’une mégapole qu’elle serait chargée d’alimenter en énergie électrique.
Une dizaine de kilomètres de diamètre, ce n’est pas les dimensions d’un téléphone portable... Alors oui, bien sûr, si l’on porte le téléphone portable dans la zone de collecte et qu’on porte à côté une petite parabole vingt fois plus grande que le téléphone, cela pourra peut-être marcher, mais ce n’est plus la vision que l’on a généralement d’un téléphone portable, et cela ne marchera que dans cette zone de collecte. Fantasme.
- “nuisances” ? Je préfère parler de contraintes. Les contraintes peuvent être acceptées lorsqu’elles apportent des avantages notables au regard des petits inconvénients qu’elles imposent.
Un système de centrales solaires spatiales (CSS) apparaît comme un moyen propre et durable de résoudre en grande partie la crise majeure, vitale, d’approvisionnement en énergie qui nous pend au nez à l’échéance d’une ou deux générations, en se branchant sur le solaire de manière mieux contrôlée que ce que nous savons faire aujourd’hui.
Les CSS fonctionneront 24 heures sur 24, qu’il fasse beau ou qu’il pleuve. Mais elles ne dispenseront pas de fils pour porter l’électricité au cœur des villes, ni de super-tankers ou autres gazoducs pour transporter l’hydrogène qui sera produit pendant les heures creuses, ni de piles pour les besoins en énergie à la fois concentrée et mobile, même si ces piles seront peut-être, sans doute, des piles à combustible... Pour le reste, on peut rêver, cela reste des fantasmes.
- “1967” ? L’idée de transporter l’énergie sans fil a été évoquée par Nikolas Tesla (inventeur du courant alternatif) dès le début du 20ème siècle. Mais ce n’est qu’au début des années soixante que Bill Brown, un ingénieur de Raytheon, a fait les premières expériences pratiques, et en 1968, Peter Glaser a écrit dans "Science" un article historique où il proposait pour la première fois des systèmes SPS (CSS)...
Des études ont été faites par la NASA et par Boeing en 1979 - 1980, et après un creux dans les années 80, elles ont repris aux USA et au Japon avec de nouveaux projets de plus en plus réalistes, réalisables vraisemblablement à partir de 2040...
- “un village de La Réunion” ? À La Réunion, des travaux sur le TESF, l’une des composantes essentielles des CSS, ont été envisagés à partir de 1991. Ils ont effectivement commencé fin 1994, pour aboutir à la création d’un laboratoire de recherche (LGI-Actes) qui est actuellement leader en Europe dans ce domaine.
Une étude de cas, dans un contexte international, a été faite pour la fourniture de 10 kW d’électricité à Grand-Bassin par un système TESF, à partir du réseau EDF de La Plaine des Cafres. La faisabilité a été démontrée, et une équipe universitaire travaille actuellement, sous la direction du professeur Alain Céleste, à la mise au point de projecteurs de micro-ondes adaptés au TESF, qui pourraient être utilisés dans ce cadre.
Cette équipe travaille aussi avec un groupe d’industriels dans le cadre des recherches prospectives de l’ESA (l’Agence Spatiale Européenne), et elle a des relations privilégiées avec une équipe de l’Université de Kobé, au Japon. L’équipe de Kobé est animée par le Professeur Nobuyuki Kaya, qui est déjà venu quatre fois à La Réunion et qui est citoyen d’honneur de la ville du Tampon.
En ce qui concerne précisément le projet de Grand-Bassin, il ne s’agit plus d’une expérience, mais de faire une première réalisation opérationnelle au service d’une communauté, ce qui est assez différent. L’étude de cas qui a été réalisée pourrait conduire à une réalisation effective assez rapidement, si nous arrivons à mettre en place les activités industrielles innovantes correspondantes.
Il ne faut pas négliger l’importance économique que cela peut avoir pour notre région, car derrière Grand-Bassin, il y a pour les équipes réunionnaises un marché mondial d’équipement TESF pour l’alimentation en électricité des sites d’accès difficile ou sensibles d’un point de vue environnemental.
- “une fortune” ? Un autre fantasme, car le coût estimé du TESF est aujourd’hui du même ordre de grandeur que celui d’autres techniques évoluées de transport d’électricité, comme les conduites enterrées (plus chères qu’une ligne aérienne avec trois fils qui pendent dans le paysage). Mais de là à dire que ça coûte des fortunes...
En conclusion provisoire, je dirais que l’article du “Nouvel Obs” n’apporte pas grand chose, si ce n’est un peu plus de confusion, et qu’il témoigne surtout du manque de culture scientifique et du manque de compréhension des phénomènes physiques dans notre société, qui se contente trop de parler avec des mots sans trop chercher à se confronter avec les réalités vers lesquelles ces mots sont censés pointer.
Il y a plus de trente ans maintenant que j’ai quitté les activités de production directe pour me consacrer à la tâche essentielle de l’éducation. Le dernier avatar, en ce qui me concerne, est le développement d’un Centre Culturel Spatial Régional à Sainte-Rose, pour lequel nous demanderons bientôt un statut de CCSTI (Centre de Culture Scientifique, Technique et Industrielle), et que nous comptons bien faire entrer dans le projet de Maison des Civilisations et de l’Unité Réunionnaise, comme représentant de la civilisation du futur...
Guy Pignolet
L’article du “Nouvel Observateur”
Jérôme C. Glenn : Transporter l’électricité dans l’espace
En travaillant sur l’idée à la mode de la séquestration du carbone, le pape américain de la prospective, qui dirige le Millennium Project, a redécouvert un projet pour transporter l’énergie jusqu’à l’utilisateur.
L’idée est de fabriquer de l’électricité sur le lieu même où la matière première est recueillie (un puits de carbone , une éolienne, des fumerolles de volcan...) afin de l’envoyer sous forme de nano-ondes via des satellites là où on en a besoin (téléphone portable, automobile, machine à laver...) .
Au passage, des nuisances seraient supprimées : fils électriques, super-tankers, piles... Ce n’est pas de la science-fiction puisque ce projet a été développé dès 1967 par la NASA pour capter l’énergie du Soleil et la renvoyer vers la Terre. Et une expérience de transport spatial de l’énergie a été menée dans un village de La Réunion , où le courant ne pouvait être acheminé autrement.
Cette performance technique coûte cependant une fortune . Les experts estiment qu’il faudra une bonne vingtaine d’années avant d’obtenir des résultats crédibles.
(Les mots soulignés par nous dans cet article sont ceux que commentent Guy Pignolet dans son texte - NDLR)
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Messages
18 novembre 2010, 18:13, par Florian
>Bonjour monsieur,
Je me présente Florian SCELLIER élève du lycée Germaine Tillion de SainBel proche de Lyon.
Je suis actuellement en année de première, et j’ai, dans le but de mon baccalauréat, une épreuve de ’travaux personnels encadrés’ (Ou TPE) . J’ai choisi comme thème l’energie thermique de la mer et j’aurais besoin d’une aide précieuse. Merci de m’indiquer si ça est possible en me répondant.
Merci d’avance.
Cordialement.