8 heures hier devant une école primaire du Port. Propres comme des sous neufs, cheveux passés au gel, serrés dans des rubans ou coupés courts, cartables (pardon, sacs), habits et chaussures neuves, les élèves entrent dans la cour. Certains, un peu timides, s’agrippent aux bras de papa ou de maman. D’autres, moins craintifs, discutent par petits groupes de leurs vacances trop vite passées. Les derniers, carrément moins sages, se livrent à de joyeuses bousculades entre copains et copines. Les enseignants, qui sont retournés à l’école dès lundi, comptent leur petit monde, saluent les parents, adressent les premières réprimandes aux plus dissipés des élèves. C’est la rentrée et chacun "l’a fait" à sa façon.

Collège "ambition réussite"

Pour sa part, le Recteur Paul Canioni était dans l’Ouest où il a commencé sa journée par une visite du collège Célimène Gaudieux à la Saline les Hauts. Regroupant 974 élèves, cet établissement est l’un des 19 de l’île à être classé dans le réseau "ambition réussite". Cette labellisation le place au premier niveau de l’enseignement prioritaire. Ce qui induit l’obtention de plus de moyens en matériel et en personnel. Le collège est ainsi doté depuis cette rentrée de 5 postes supplémentaires d’enseignants. L’établissement accueille aussi l’une des 3 nouvelles Unités Pédagogiques d’Intégration (UIP) réservée aux élèves souffrant de handicap mental (l’Académie compte désormais un total de 21 UIP).
Après le collège, Paul Canioni a visité l’établissement voisin, l’école primaire Jean Albany en l’occurrence. Répartis dans 14 classes dont une CLIS (Classe d’Intégration Scolaire), les 332 élèves sont également intégrés dans le réseau "ambition réussite". Essentiel pour cet établissement "regroupant un nombre important d’enfants en difficulté dans les tous les domaines aux évaluations de CE2", selon l’appréciation du Rectorat.
Plus tard dans la journée, le Recteur a également visité le lycée hôtelier de Plateau Caillou (Saint-Paul) et le lycée de La Possession.

Philippe Papet, Professeur des écoles

"Travailler en CLIS est un choix"

Au premier étage de l’école primaire Jean Albany à la Saline les Hauts, la classe est sage. Les 7 marmailles (ils seront 9 dans quelques jours) de cette CLIS (Classe d’Intégration Scolaire) sont tranquillement assis sur un banc. Ils font face à leur instituteur, Philippe Papet, et à leur "Tatie", comme ils appellent l’assistante maternelle. "Alors, qui peut me dire quel jour de la semaine nous sommes ?", demande Philippe Papet. Les petits doigts se lèvent. Plus impatient que les autres, Éric (*) lance "on est mardi". "Bravo", le félicite le professeur des écoles.

Au service des autres

Nul besoin d’être grand observateur pour remarquer que le courant passe bien entre ses élèves et lui. Sans doute parce que ce père de famille de 38 ans (il a 3 enfants), originaire de la banlieue parisienne, à la passion de son métier et que les enfants le sentent. Car si Philippe Papet enseigne en CLIS, c’est "par choix délibéré", dit-il. Il ajoute : "J’ai envie d’aider les enfants à entrer en apprentissage. Cela vient de ma formation". Ou plus certainement de sa vocation. Professeur des écoles depuis 2 ans, il a enseigné en CLIS à l’école Paul Legros du Port et vient tout juste d’intégrer cette école de la Saline les Hauts. Avant de rejoindre l’Éducation nationale, il a été éducateur spécialisé, pompier et, en tout début de vie professionnelle, Directeur de centre socio-éducatif. Une belle constance au service des autres.
Mais Philippe Papet n’en tire aucune fierté particulière. "J’aime travailler avec les enfants en difficulté, impliquer leurs parents dans le travail que l’on fait, créer avec eux des voies d’intégration à l’apprentissage, tout cela est passionnant", explique le professeur des écoles.
Il a beaucoup de projets pour cette année qui commence. Il est question de créer des albums, de faire du photo reportage, de jouer des pièces de théâtre...
Dans la classe, les élèves l’ont sagement écouté brièvement conter son parcours. Le cours reprend et il faut maintenant compter sur ses doigts. Les enfants sont tous volontaires pour le faire.
Bonne année scolaire à tous !

(*) prénom d’emprunt