Nathalie Gramgaud est professeure de SVT (Science de la Vie et de la Terre) au collège de Trois Mares au Tampon. Elle encadre également l’option “Découverte professionnelle” pour une classe de 4ème. Comme chaque année, c’est avec beaucoup de plaisir qu’elle participe à ces actions visant à découvrir d’une façon originale et réaliste le monde de l’entreprise. « Cette immersion en entreprise permet au public et au privé de se côtoyer et ainsi de mieux se comprendre. Cela apporte aussi une certaine crédibilité en tant qu’enseignant. Lorsqu’on parle de chantier, de terrain avec nos élèves, on sait de quoi on parle. Cela apporte une motivation supplémentaire à l’élève », explique la professeure. Pour Olivier Bastiani, conducteur de travaux à Omnium Fluides et chargé de l’encadrement de la journée, cette expérience permet surtout de nombreux échanges. Et les échanges avec une enseignante, c’est une nouveauté pour ce conducteur de travaux habitué à recevoir des élèves. « C’est une autre manière de voir les choses. D’habitude, on a le point de vue des élèves, aujourd’hui, nous avons celui du professeur. Cela nous permet également de faire découvrir ce qu’est le Bâtiment ».

Visites de chantiers et réunions au programme

La société Omnium Fluides, spécialiste de la plomberie, des sanitaires et fluides, travaille sur des gros chantiers, généralement du neuf. « En ce moment, nous avons deux gros chantiers dans le Sud : la nouvelle Maternité du GHSR et l’AFPAR. Donc aujourd’hui, j’ai adapté mon emploi du temps de sorte que le professeur puisse voir le maximum de choses ». Concrètement, la journée de Nathalie Gramgaud et Olivier Bastiani a commencé par « une visite du chantier de l’AFPAR, puis nous avons assisté à une réunion. Elle a pu discuter avec des ouvriers, etc..., enfin, nous avons terminé par une visite sur le chantier de la Maternité », explique le conducteur de travaux. Pour Nathalie Gramgaud, la journée a été très enrichissante : « on essaye de se faire petit, de ne pas trop déranger. C’est vrai que les réunions de chantier sont très techniques, mais d’une manière générale, ça se passe très bien. On peut discuter, nouer des contacts, etc… Par contre, en une journée, ça reste un peu superficiel, on n’a pas le temps de tout voir », regrette l’enseignante.

Les métiers du BTP trop souvent dénigrés

Dès son retour en cours de jeudi après-midi avec sa classe de 4ème, Nathalie Gramgaud pourra raconter à ses élèves tout ce qu’elle a vu, ce qui l’a marquée. « Je pourrai leur dire que vous pourrez réussir même si à l’école ça ne va pas ». En effet, « on a toujours tendance à dire que si tu ne réussis pas, tu iras dans le Bâtiment, dénonce Olivier Bastiani. Les élèves ont donc tendance à voir ça comme une punition ». Or, on peut très bien réussir, gravir des échelons dans ce secteur. D’ailleurs, des Journées comme celle-ci permettent également aux enseignants de découvrir des nouveaux métiers, aujourd’hui ceux du BTP, « trop souvent dénigrés ». Aujourd’hui, la filière du BTP souhaite aussi changer cette image et surtout changer les mentalités. Il est vrai que, encore aujourd’hui, les métiers manuels sont mal vus. Du coup, « beaucoup de jeunes ne choisissent pas réellement ce qu’ils ont envie de faire », et c’est dommage.

Sophie Périabe