Expo “péi” à Gifu au Japon

’L’avenir n’est plus aux nations mais aux régions’

18 avril 2005

Du 9 au 17 juin, une dizaine d’acteurs réunionnais participera à l’exposition “péi” organisée dans le centre artisanal de la ville de Gifu, au Japon, afin d’y présenter quelques-unes des facettes de notre savoir-faire local. Une façon d’inciter les Japonais à venir à la rencontre de notre région française et européenne, et l’opportunité de développer de futurs échanges dans des domaines variés.

(Page 7)

C’est en 1992, lors de la Campagne mondiale de lancements de fusées de jeunes à Mourmelon, que Guy Pignolet, ingénieur au CNES (Centre national d’études scientifiques) et président de Science Sainte-Rose, se lie d’amitié avec un autre passionné des sciences, Kenji Ogimoto. C’est au fil des visites et échanges entre les deux hommes, que les similitudes entre la province de Gifu et La Réunion leurs sont apparues comme évidentes et que s’est développée "une prise de conscience de l’intérêt partagé d’établir des relations dans tous les domaines entre nos deux régions", explique Guy Pignolet.

"Mise en synergie des réseaux et des hommes"

Depuis 2002 et la rencontre entre le président de la Région Réunion, Paul Vergès, et des représentants de la région de Gifu, des relations d’échanges et des coopérations de recherche entre les Universités des deux régions ont permis d’organiser des rencontres annuelles entre Réunionnais et Japonais de la province de Gifu. Au même titre que les liens tissés avec le Québec, l’Inde, le Mozambique, Guy Pignolet soutient que le développement des relations inter-régionales permet "une meilleure mise en synergie des réseaux et des hommes (...). L’avenir n’est plus aux nations mais aux régions". L’exposition “péi” organisée sur 240 mètres carrés dans l’espace du Musée de Takumi, est l’opportunité de présenter quelques pôles d’excellence de notre île. Si Guy Pignolet reconnaît qu’elle ne constitue "pas une fin en soi", cette manifestation qui devrait drainer quelques centaines voire milliers de Japonais, servira surtout de support médiatique à La Réunion, au Japon comme auprès des communautés japonaises installées en France.

Pas de retombées immédiates mais...

Pour Benjamin Elma, président de "Colis Réunion", "notre présence est à la fois symbolique, pour faire connaître La Réunion, et c’est un moyen de se désenclaver un peu, d’être présent physiquement à l’extérieur pour toucher, par ricoché, les communautés japonaises de France". Si pour lui, comme pour les autres partenaires de l’opération, ce déplacement représente un investissement important qui n’offrira pas de retour immédiat, cette exposition sera l’occasion de démultiplier les échanges entre les deux régions. Pour Vincent Sablé, gérant des plantations de fleurs et de fruits tropicaux "Mélissa", ce voyage est l’occasion de développer des stratégies commerciales, de chercher des relais commerciaux en France. "Fasciné par cette idée d’échanges", Peter Mertes, monsieur "Pardon", voit là l’occasion de tester directement le marché du textile japonais qui offre des produits de très bonne qualité, très recherchés pour leur design et leurs emballages. Peut-être reviendra-t-il avec un graphiste pour renforcer les illustrations de sa marque ? Josiane Even de l’"Atelier des Margouillats" à l’Eperon, compte en apprendre beaucoup sur les techniques japonaises de poterie et espère trouver des correspondants pour des stages résidentiels.

... des échanges variés en perspectives

Correspondants pour organiser des expositions pour la Chambre de métiers et de l’artisanat, contacts pour des échanges technologiques pour l’Institut de l’Image de l’océan Indien (ILOI), correspondants pour organiser la tournée de ses spectacles pour le Théâtre Talipot, partenaires pour des échanges éducatifs pour Science Sainte-Rose, partenaires pour la recherche et le développement des NTIC pour la Technopole de La Réunion, relais commerciaux pour RéuniFruit, partenaires pour le développement et la recherche du transport d’énergie sans fil pour l’Université de La Réunion... tous les acteurs réunionnais présents à Gifu, grâce au soutien du Comité de Tourisme de La Réunion, sont demandeurs d’échanges, disposés à tisser des liens avec la Japon. Tous cherchent quelque chose, à commencer par la rencontre, l’intégration d’un style de vie, et nous espérons qu’ils le trouveront, pour l’ouverture de La Réunion au monde.

Estéfany


Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?


Témoignages - 80e année


+ Lus