Communiqué de la Cour régional des Comptes
L’enseignement supérieu et la recherche dans les Outre-Mer
13 novembre, par
Les chambres régionales des comptes de La Réunion et de Mayotte ont participé à une enquête menée avec la Cour des comptes et d’autres chambres régionales ou territoriales d’outre-mer sur l’enseignement supérieur et la recherche.
Répartis dans trois océans, les Outre-mer malgré l’hétérogénéité juridique, démographique, culturelle, économique et sociale demeurent confrontés à des difficultés communes à l’instar des taux de chômages et de pauvreté systématiquement plus élevés que dans l’hexagone. La formation des étudiants et le développement d’une recherche ambitieuse constituent donc un défi majeur pour ces territoires.
En matière de formation, le nombre d’étudiants est passé de 39 570 à 60 917 (+ 54 %) entre 2002-2003 et 2022-2023. Concernant la recherche, les principaux organismes nationaux de recherche (ONR) tels que CNRS, Inserm, Météo France, INRaé, IRD, Ifremer, Cirad, CNES et BRGM sont présents. Au regard des difficultés que connaissent les établissements d’enseignement supérieur dans ces territoires, il est important que l’allocation des moyens soit suffisante et répartie de manière équitable, ce qui n’est pas toujours le cas. Par ailleurs, s’il est pertinent que les politiques publiques portées par l’Etat se déploient de manière identique dans les Outre-mer, dès lors qu’il s’agit d’un service public national, il est toutefois nécessaire de prendre davantage en compte certains particularismes locaux et de mieux accompagner les établissements.
Cette offre d’enseignement est toutefois insuffisamment coordonnée avec l’ensemble des acteurs compétents. Le schéma régional de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation (SRESRI) qui doit être adopté fin 2024, doit être une occasion d’améliorer le recensement des besoins de formation du territoire.
Le soutien à la vie étudiante, notamment en matière d’accès au logement, doit constituer un axe prioritaire de l’action publique avec que La Réunion connaît 62,7 % de boursiers.
La recherche bénéficie du concours de nombreux organismes nationaux.
Le pilotage de l’Université a été fragilisé par une gouvernance défaillante et un manque d’accompagnement de la tutelle La gouvernance de l’UR a connu des difficultés majeures ayant abouti, en 2023, à la suspension du Président et, depuis mars 2024, à la mise en place d’une administration provisoire. Cette gestion défaillante, corrélée à une structuration des services peu lisible et à une direction générale des services relativement faible, constitue une fragilité majeure. Quant au dialogue social, il est pratiquement inexistant.
Cette situation exceptionnelle n’a pas permis la mise en œuvre d’un pilotage performant et prévisionnel des ressources humaines. Plusieurs chantiers stratégiques doivent être poursuis.
Il en résulte une gestion financière et comptable relativement fragile. La situation financière de l’établissement s’est dégradée depuis 2020.