Première rentrée... d’un professeur

L’enthousiasme comme moteur

18 août 2006

Comme tous les lauréats des concours d’enseignement, la semaine prochaine, c’est sa première rentrée. Francky Lauret qui a été notre journaliste, est désormais professeur stagiaire. Il prépare à la fois sa seconde année d’IUFM et son premier contact avec une classe de français et de créole.

Qu’est ce qui t’a guidé vers l’enseignement ?

- Francky Lauret : En poursuivant des études de lettres, je m’orientais assez directement vers l’enseignement ou la recherche. Finalement après ma maîtrise, j’ai commencé à travailler comme journaliste et photographe. Je me suis éloigné des bancs de l’université et je n’aurais sans doute jamais relevé le défi du CAPES s’il ne s’agissait pas de Langue et de Culture Régionale. Ce CAPES est bivalent et ma seconde matière a été naturellement le français. J’ai donc suivi les cours de première année d’IUFM, qui préparent au concours, c’était très dense, très lourd, mais aussi très captivant. J’aime aller en cours, j’espère pouvoir donner le même enthousiasme à mes futurs élèves.

Comment te prépares-tu à cette rentrée ?

- Après les résultats du concours, j’ai eu besoin de souffler un peu. Toute la pression devait retomber. Je ne sais pas encore exactement quelle classe je vais avoir alors je ne prépare pas encore mes cours. Disons que je mets de l’ordre dans toutes mes fiches de révision, surtout, je lis des romans, de la poésie, un peu de théâtre. Pour cette rentrée, j’essaie d’arriver totalement zen, d’autant plus que je serai encore en formation et que la deuxième année est aussi difficile que la première. Ce n’est qu’au bout de ce deuxième virage que je serai professeur.

As-tu acheté tes effets ?

- (Rire) Oui, ma trousse, mes marqueurs spéciaux pour le tableau, multicolores.

Comment appréhendes-tu le contact avec les élèves ?

- Je ne m’inquiète pas pour ça. D’abord parce que je suis intervenu en tant qu’écrivain dans de nombreuses classes pour des ateliers d’écriture ou d’expression. Ensuite, parce que j’enseigne à la fois le français et le créole et qu’un cours de créole, quoiqu’on en dise, c’est un cours auquel les élèves ont envie d’aller, c’est un cours qu’ils ont choisi. Il faut savoir qu’un cours de créole ne se construit pas comme un cours de français, il ne s’agit pas uniquement de langue et de texte, il y a une dimension culturelle et civique. C’est un enseignement qui peut renouveller l’intérêt et la curiosité du collégien ou du lycéen. Je pense que c’est une matière proche d’eux.

Tu ne vas pas regretter le journalisme ?

- Certainement. Mais on ne peut pas exercer deux métiers à la fois. Le journalisme a été pour moi une formidable expérience qui m’a fait rencontrer énormément de personnes, et c’est cet aspect de la rencontre que j’apprécie le plus. En tant que journaliste, on se doit de s’intéresser à tout, d’être fidèle à la réalité dont on est le témoin privilégié tout en essayant d’avoir suffisamment de recul pour livrer une bonne analyse aux lecteurs. Peut-être que je pourrais concilier les deux, si les élèves de ma classe veulent créer un petit journal.

Entretien Stéphanie Longeras


Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?


Témoignages - 80e année


+ Lus