Après la mobilisation de la Région

L’Etat rétablit la moitié des crédits pour les formations culturelles en mobilité

9 août 2008, par Edith Poulbassia

La Région a eu la surprise de constater hier que l’Etat a rétabli les crédits pour financer les formations de 40 jeunes dans le domaine culturel et sportif à l’étranger. 40 sur les 80 jeunes déjà sélectionnés par la collectivité. Preuve que la mobilisation porte ses fruits. La Région s’engage exceptionnellement à accompagner les 40 autres jeunes cette année.

De gauche à droite, Radjah Véloupoulé, Wilfrid Bertile et Alain Armand.
(Photo René Carayol)

Au lieu des 700 euros de bourse mensuelle attribuée conjointement par la Région et l’ANT, les 80 jeunes ne pouvaient plus compter que sur la part de la collectivité, soit 395 euros par mois. Manquait ainsi le PIJ (projet initiative jeune), les 305 euros mensuels versés pendant deux ans par l’ANT
La demande de la Région a donc en partie été entendue. L’ANT va financer 40 projets de mobilité, dont 10 pour le sport et 30 pour la culture. Pour les 40 autres projets, il sera possible de bénéficier de crédits restants de la mobilité, au cas où les 1316 départs programmés ne seraient pas atteints cette année. Mais, précise Alain Armand, vice-président délégué à la culture, « pour les jeunes qui n’auraient pas droit au PIJ, tout sera mis en oeuvre pour que les 80 jeunes puissent partir avec 700 euros. La Région financera à cent pour cent l’allocation mensuelle ». C’est donc un engagement exceptionnel que la Région prend pour ces jeunes qui ne bénéficieraient pas de la contribution de l’Etat.

La population doit rester vigilante

Wilfrid Bertile, vice-président régional délégué à la mobilité rappelle en effet que les formations doivent être prises en charge par la collectivité et par l’Etat. « Il faut défendre e principe de co-gestion de la mobilité, la Région ne pourra pas pallier la carence de l’Etat à l’avenir », insiste t-il. Radjah Véloupoulé, président de la Commission de l’Epanouissement humain à la Région, se dit plutôt pessimiste à ce sujet. Il appelle déjà la population à se mobiliser pour l’année prochaine car le mal qu’il faut se donner aujourd’hui pour obtenir l’aide de l’Etat ne présage pas d’amélioration. « Il faut que la population reste lucide, mobilisée et vigilante. Il y a eu un précédent avec la mobilité au Québec, puis la culture, et après ? » interroge t-il. « Nous ne devons pas vivre sur les acquis même si le dispositif de mobilité a 10 ans. Si la demande augmente l’année prochaine, et le financement des formations baissent, quelle sera la situation de ces jeunes de 18 à 30 ans face au chômage ? »
L’Etat avait prétexté que les formations culturelles ne permettaient pas suffisamment d’insertion professionnelle. 20% des jeunes trouveraient ainsi un emploi six mois après les 3 ans de formation dans le domaine culturel, à comparer au 35% en moyenne pour les autres formations. « Au lieu de réduire les formations, l’Etat devrait se réfléchir à comment créer un contexte économique favorable pour augmenter le nombre d’emplois dans la culture ».
Les élus de la Région profiteront de la visite du secrétaire d’Etat à l’outre-mer, Yves Jégo, le 29 août pour aborder la mobilité, défendre un dispositif qui garantisse l’égalité de traitement entre la Réunion et la métropole.

Edith Poulbassia

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