L’évolution de la pratique artistique à l’école

7 mars 2013

L’enseignement de l’art et de la culture dans les classes en France a rapidement évolué ces dix dernières. Cette matière a pris une tout autre tournure jusqu’à devenir une épreuve obligatoire au brevet des collèges il y a trois ans.

Jusqu’au début des années 90, c’est souvent à la rentrée et sous la pression des parents d’élèves que les établissements se hâtaient de trouver le financement nécessaire pour engager un professeur d’arts qui, d’ailleurs, ne pouvait pas assurer les cours pour toutes les classes.

Mais la politique éducative a progressivement et positivement évolué. Depuis la rentrée 2008, l’Histoire de l’art est obligatoire au primaire, depuis 2009 au collège, puis au lycée (enseignement général et professionnel). C’est un enseignement transversal, donc vu à travers toutes les matières, et validé par des compétences à la fin de chaque cycle scolaire. L’ambition visée est de transmettre aux élèves « une culture artistique commune fondée sur des références précises, diversifiées et inscrites dans leur dimension historique » (circulaire du 3-11-11). Même si c’est une matière transversale, elle est sanctionnée par une épreuve au brevet des collèges, cela témoigne de l’importance accordée à cet enseignement.

L’école, vecteur essentiel de vulgarisation de l’art et de la culture

L’école est le vecteur essentiel de la transmission de la culture. Depuis 2008, une volonté politique très forte est affichée en faveur de la pratique de l’éducation artistique et de la transmission des connaissances dans ce domaine. Cependant, les moyens sur le terrain et les connaissances des enseignements sont des freins à la réalisation de cette volonté. Il faut enrichir les connaissances en amont via la formation initiale et continue des enseignants. Il faut aussi favoriser l’accès des musées au plus grand nombre, voire pour tous les enfants d’une tranche d’âge donnée. Cela est d’autant plus intéressant ici, à La Réunion, que nous sommes un département très bien doté en musées. De plus, les classes qui souhaitent faire une visite de musée ont droit à une aide du Conseil général à hauteur de 300 euros pour le transport. L’entrée est gratuite ou bénéficie de tarif préférentiel pour le public scolaire.

Le CLEA et la résidence d’artiste : les nouveaux dispositifs de la DRAC Réunion

Dans les académies, la DRAC (Direction régionale des Affaires culturelles) est chargée de coordonner et de mettre en œuvre les orientations politiques dans le domaine culturel.

A La Réunion comme partout, c’est cet organisme qui fait le lien entre les différents acteurs culturels et les établissements scolaires. Ces services du Rectorat organisent la formation des enseignants. La DRAC finance aussi une partie des projets. Avec les évolutions des orientations politiques, il a fallu adapter le financement des projets. Le Rectorat a dû mettre fin aux classes APAC. Désormais, la DRAC favorise deux types d’actions : la résidence d’artiste et le CLEA.

Politique artistique et culturelle dans les écoles : la Ville de La Possession première de la classe !

a) La résidence d’artiste avec 10 classes de La Possession.

A travers ce dispositif, il s’agit de faire découvrir aux élèves l’artiste et son art dans son milieu. Ainsi, les élèves font des séances en classe, mais aussi et surtout sur le lieu de travail de l’artiste. Les séances se terminent toujours par une exposition des œuvres permettant de finaliser et de mettre en valeur le travail des élèves. Actuellement, une résidence se tient au Musée de Villèle à La Saline avec l’artiste Alice Aucuit et dix classes de la circonscription de La Possession. Il s’agit d’un travail autour de la céramique. Une autre ouvrira bientôt ses portes à la Chaumière, quartier défavorisé de Saint-Denis.

b) Le CLEA : Transparence et mutualisation des apports financiers.

Le CLEA (Contrat Local d’Éducation Artistique) remplace désormais la « classe à projet artistique et culturel » . Il s’agit d’un partenariat entre le Rectorat, les collectivités ainsi que tous les partenaires financiers sollicités lors du montage des projets culturels et artistiques par les classes. Un référent culturel est détaché par circonscription afin de suivre les projets. Ce nouveau concept a pour but la totale transparence et la mutualisation des moyens financiers mis dans un projet scolaire.

A l’heure actuelle, 7 communes, dont Le Port et La Possession, ont déjà signé le CLEA. La Possession y a investi une somme considérable, plus du double de celle apportée par le Rectorat ! C’est remarquable et cela montre l’importance que la commune accorde au développement de la pratique artistique. Dans les autres communes, le Rectorat sera seul à financer les projets, ce qui rend très difficile l’aboutissement des demandes de projet.

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