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Élaboration du nouveau Plan régional de développement des formations
26 août 2004
“Valorisons nos atouts” : ce slogan qui figure sur l’image de marque de la Région Réunion est à lui seul un credo, un axe politique. Et parmi les atouts de notre pays, il y a sa jeunesse. « Valoriser la jeunesse, c’est lui offrir une formation, lui donner la possibilité de devenir acteur du développement », expliquait Paul Vergès en ouvrant hier à Saint-Gilles, le séminaire préparatoire à l’élaboration du Plan régional de développement des formations.
Certes, ce genre de réunion peut prendre des allures de grand’messe, mais la formation de dizaines de milliers de Réunionnais, jeunes et moins jeunes, mérite sans doute une messe. À condition que tous les partenaires concernés par l’élaboration du PRDF s’impliquent et apportent leur contribution, en partant du principe que nul ne détient la vérité absolue. De ce point de vue, les discussions d’hier furent pour le moins intéressantes et augurent de la qualité du futur document, avec des points de vue qui laissent entrevoir une remise en cause de certaines certitudes sur lesquels semblaient camper bien des acteurs socio-professionnels depuis quelques lustres. Ainsi, pour Guy Dupont, intervenant en tant que président du Comité de Pilotage de l’Industrie, "on a fait jusqu’à présent de la formation à caractère technique, mais on a peu appris au plan humain. Aujourd’hui, on peut faire un doctorat des gestion sans jamais avoir mis les pieds dans une entreprise". "Ce qui manque", poursuivait Guy Dupont, "c’est le savoir-être pour faire évoluer des bases qui sont quelque peu anachroniques..."
Cette notion même de "savoir-être" sera longtemps au centre des échanges, chacun ne s’accordant pas forcément sur le sens qu’il convient de donner à ces mots. Pour sa part, Philippe Jean-Pierre, du service commun de formation permanente de l’Université de La Réunion, estime qu’il faudrait peut-être même aller jusqu’à revoir certaines notions jusqu’à présent bien établies. "Il ne faut pas confondre formation et qualification. C’est un problème de culture. Chez nous, on demande à quelqu’un son CV et on estime qu’il sait faire. Dans le monde anglo-saxon, ce qui ne signifie pas qu’il soit un modèle, on demande à la personne ce qu’elle a déjà fait et ce qu’elle sait faire, en plus de son CV". Cet aspect culturel, Philippe Jean-Pierre le voit également à différent niveaux, professionnel, mais aussi économique avec une difficulté, voire une "incapacité à se projeter dans l’avenir et à prendre des risques". Philippe Jean-Pierre y voit pour sa part, le résultats des avatars de notre histoire de l’esclavage à une période plus récente, "50 ans de transferts publics ont contribué à forger une mentalité qui préfère un tiens à deux tu l’auras", conclut M. Jean-Pierre.
Qu’il soit nécessaire de former, tout le monde en convient. Qu’il faille former mieux, autrement, là encore, une certaine unanimité se fait jour. "La formation est un vaste chantier dans lequel chaque partenaire doit prendre sa place", estime Giraud Payet, de l’UPA. La représentante du MEDEF ne dit pas autre chose et va même jusqu’à déplorer que le monde de l’entreprise ne soit pas suffisamment conscient de la nécessité de la formation : "l’entreprise considère la formation comme un luxe, on ne fait rien pour aider les entreprises à former, alors que la formation est aussi un investissement !". De son côté, Serge Payet estime que "la formation n’est pas une variable d’ajustement et qu’elle a toute sa place au sein de l’entreprise".
Même son de cloche chez les élus, et Denis Delorme, conseillère régionale, en charge de la formation à la Région, pose ouvertement la question : "Quelle formation pour quel développement ?" avec ce constat qui montre bien toute la nécessité d’une formation adaptée : "l’individu non formé est un handicapé à vie !"
Former, oui, mais il faut aussi, pour former, valoriser les métiers en général et non considérer certains secteurs comme des voies de garage. "Nos jeunes ne seront pas tous ingénieurs ou cadres, il faut aussi leur apprendre à découvrir des métiers et pour cela il faut un effort de valorisation", estime Giraud Payet. "Il faut faire preuve d’honnêteté vis à vis de ceux que l’on forme", répond en écho Philippe Doki-Thonon, restaurateur, intervenant au nom du CESR. Et d’ajouter : "Aujourd’hui, on a souvent l’impression que l’on forme pour former. Mais on ne peut pas ensuite proposer à un jeune qui a un bac pro une place de commis qui est de niveau CAP. Mais on ne peut pas non plus faire croire à un jeu fraîchement diplômé qu’il sera chef et qu’il va gagner quinze mille francs par mois !"
Enfin, si l’on parle souvent de l’inadéquation de l’offre de formation à la demande des entreprises, du secteur marchand ou non, Philippe Jean-Pierre met les pieds dans le plat : "il n’y a pas une réelle connaissance du marché du travail à La Réunion", du moins dans sa globalité. D’où cette suggestion, à l’heure ou tous les invités de ce séminaire planchent sur le futur PRDF : "évitons de nous engager dans des chemins de traverse qui ne mènent nulle part".
Former qui ? Former pour qui, pour quoi ? Emmanuel Lemagnen, conseiller régional et militant associatif estime quant à lui qu’il ne faut pas négliger le vivier d’emploi que constitue le monde associatif, constitué de 10 à 13.000 associations qui génèrent de 15 à 20.000 emplois stables. "Un secteur incontournable", souligne Emmanuel Lemagnen. Mais il tempère aussitôt ses propos : "Le monde associatif est un force d’équilibre pour la société, et joue souvent le rôle de roue de secours. Mais s’il existe de gros besoins en matière de formation, on reste encore dans le flou, faute d’avoir une photo exacte de ce secteur". Et Emmanuel Lemagnen de conclure par ces mots : "On sait à un près le nombre d’artisan. Mais on ne sait pas à 1 000 près combien il y a d’associations..."
S.D
Ki sa lé la ?
Elus de la région, représentants du département, du Conseil économique et social, organisations syndicales et patronales, Université, direction du travail, ANT, missions locales.... Durant deux jours, tout ce petit monde va cogiter et échanger sur ce que devra être la formation dans les prochaines années à La Réunion. Le fruit de ce travail de réflexion contribuera à alimenter l’élaboration du Plan régional de développement des formations que le Conseil régional sera amené à mettre en œuvre une fois le document validé par les différents acteurs.
Paul Vergès, président du Conseil régional :
"Des décisions lourdes de conséquences"
Pour le président du Conseil régional qui a ouvert hier les travaux de ce séminaire qui durera deux jours, il s’agit avant tout de rassembler "tous ceux qui sont engagés directement ou indirectement pour élaborer des solutions aux besoins de formation". "Ces discussions, ces échanges", poursuit Paul Vergès, "doivent aider à voir plus clair sur l’état de la réflexion quant aux besoins et aux moyens de la formation dans les années à venir", sachant que la formation est un "axe stratégique" d’autant qu’il s’agit là d’anticiper parfois sur des besoins qui n’existent pas encore.
Ainsi, explique Paul Vergès, dans la perspective de la route des Tamarins, la Région, avec l’AFPAR et la CCIR, entre autres, a formé 300 jeunes Réunionnais pour en faire des professionnels ayant toute compétence pour conduire des engins exceptionnels, et travailler sur un chantier tout aussi exceptionnel. "Quand Air Lib disparaît que nous nous positionnons pour une liaison entre Paris et La Réunion, il nous faut, en même temps que la procédure administrative avance, procéder au recrutement à la formation de tout le personnel nécessaire...", explique encore le président de la Région.
Cette capacité d’innovation, d’anticipation, n’est pas une fin en soi. Elle doit également s’imbriquer dans la volonté d’ouverture de La Réunion sur le monde, sur son environnement immédiat et plus lointain. Cette formation sera non seulement une manière de répondre à nos propres besoins pour notre développement, mais nous pouvons aussi, grâce à cette formation, contribuer aux besoins des pays de la zone. "Et si les projets de partenariat, de joint-venture avec la Chine et l’Inde se concrétisent, sachant que les entreprises de ces pays visent le marché européen, les besoins de formation seront alors encore plus grands...", conclut le président de la Région pour qui les décisions à prendre dans le cadre de ce futur PRDF "seront lourdes de conséquences pour ceux qui auront à diriger les affaires du pays dans quinze ou vingt ans et qui pourront alors se féliciter de nos décisions ou au contraire s’en mordre les doigts".
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