Synthèse des débats Université-Emploi

L’université pour le travail

1er juin 2006

Hier, on profitait de la synthèse des débats Université-Emploi, tenus entre le 18 et le 22 mai derniers. Ce qu’il en ressort : l’université a, soit, des lacunes à pallier, mais elle reste un vecteur pertinent d’insertion professionnelle, à améliorer cependant.

Il faut certes relever des problèmes, mais pourquoi s’étaler ? L’Université française enregistre un taux d’échec, notamment pour les premières années. "Deux tiers inscrits en L1 (première année) à l’Université n’atteignent pas le niveau L3 et abandonnent donc leurs études universitaires sans diplômes. Près d’un cinquième des étudiants nouvellement inscrits à l’Université déclarent s’inscrire par défaut", note le compte-rendu des débats. Peut-être est-ce une déficience au niveau de l’information et de l’orientation en amont de l’Université. Les administrateurs et enseignants constatent que les nouveaux inscrits s’inscrivent par défaut, faute d’une orientation réfléchie, d’un projet universitaire construit.
Par ailleurs, les relations entre l’Université et le monde économique. À La Réunion, le chômage des jeunes connaît une croissance consternante. Points positifs : l’Université de La Réunion, dans le cadre du schéma LMD (Licence, Master, Doctorat), a su harmoniser ses propositions de formations, plus généralisées pour la Licence, entre recherche et professionnalisation pour le Master, et la spécialisation pour le Doctorat. Les journées portes ouvertes et les forums académiques des enseignements supérieurs et de la mobilité permettent aux nouveaux étudiants de s’informer sur les potentialités d’études. Bref ! L’Université fait de son mieux !

Orientations futures et propositions

Pour Jean-Claude Gatina, professeur à l’Université, il importe d’améliorer l’accueil des étudiants et leur intégration. L’Université compte développer davantage ses liens avec le tissu économique réunionnais. Les étudiants devraient profiter d’une meilleure approche des métiers en relation avec les filières de formation existantes, alors que la qualité de l’encadrement des stagiaires en entreprises appelle à être améliorée. Le professeur sollicitait un accompagnement politique, à l’échelle régionale, de la professionnalisation des études. Encore faut-il mettre en œuvre une synergie pertinente entre les acteurs, la Région Réunion, l’Université de La Réunion et les instances représentatives du monde professionnel. Peut-être faut-il conforter l’immersion des étudiants dans l’univers de l’entreprise. Le chercheur note l’importance d’une analyse et d’une évaluation des études et de l’insertion professionnelle. Comment intégrer les étudiants dans l’emploi ? Telle est la question. Les axes de progrès sont divers, et l’Université compte mener à bien ce chantier. Ces débats devaient déboucher sur un certain nombre de propositions opérationnelles. Les congressistes n’en manquent pas. La Réunion est un laboratoire où des idées peuvent être mises en expérimentation. Les étudiants ne demandent que cela. Rares sont ceux qui obtiennent un travail dans les premiers mois après l’obtention du diplôme. Des jeunes docteurs “émérites” souffrent des affres du chômage. Dans les propositions, on note avec intérêt la place que l’Université compte donner aux étudiantes surtout dans les filières scientifiques, en les incitant à s’orienter vers ce secteur. Dans nos prochaines éditions, nous nous étendrons davantage sur les comptes-rendus des trois thèmes traités lors de ces débats. Les étudiants attendent beaucoup de ces forums et ateliers de “discussions”.

Babou B’Jalah


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