Vie et étude lycéennes

L’UNL à l’offensive contre le « bordel » organisé par Luc Chatel

13 septembre 2010

Dans un communiqué diffusé le 9 septembre, sous la signature de son président Antoine Evennou, l’Union nationale lycéenne demande une amélioration des conditions de vie des lycéens.

« Alors qu’en cette rentrée scolaire, les conditions d’études et de vie des lycéens se dégradent toujours plus, l’UNL lance une campagne offensive pour obtenir de réelles améliorations de leurs conditions de vies et d’études. Cette campagne durera jusqu’à fin septembre.

Les conditions de vie des lycéens de plus en plus dégradées

Dans ce contexte de crise économique et sociale, les lycéens subissent de plein fouet l’augmentation du coût de la rentrée scolaire. Les fournitures, trousseaux professionnels et manuels scolaires, bien qu’indispensables pour étudier au quotidien, représentent un coût certain que certaines familles ont du mal à assumer. Paradoxalement, face à cette situation, le gouvernement refuse de faire augmenter les bourses et autres aides financières de l’État : cet investissement de rentrée marque ainsi de fortes inégalités entre les familles.
De plus, de nombreux frais pesants s’ajoutent au matériel éducatif, tels que la cantine et les transports. Après avoir financé ces nouvelles dépenses, beaucoup de lycéens se trouvent alors dans l’impossibilité d’accéder à des domaines aussi fondamentaux que la culture ou les soins.

En conséquence, l’UNL revendique :

- l’augmentation de l’allocation de rentrée scolaire,
- la prise en charge des fournitures scolaires, trousseaux professionnels et manuels scolaires,

- un accès aux transports gratuit à coût réduit,
- une cantine scolaire gratuite,

- un chéquier culture et santé.
Le gouvernement casse le Service public d’Éducation au détriment de la réussite de tous

Alors que nos classes sont déjà surchargées et que des options sont supprimées dans beaucoup d’établissements, le gouvernement continue sa politique budgétaire visant à toujours supprimer plus de postes d’enseignants. En cette rentrée, 18.000 postes de professeurs sont encore supprimés. L’année prochaine, ce seront 16.000 postes qui seront touchés. On peut ajouter à ce chiffre exorbitant les 62.000 postes supprimés depuis 2002.

Aussi, la réforme des rythmes scolaires, prévue pour cette année, ne peut être une excuse à toute forme d’économie budgétaire sur l’autel d’un libéralisme exacerbée. Les classes de 40 sont désormais monnaie courante pour pallier au manque de professeurs, mettant en cause le droit à la réussite de chaque élève.

Par ailleurs, la réforme de la formation des enseignants envoie dans le mur des milliers de nouveaux enseignants. Ils ont certes été formés à être de bons historiens, géographes, mathématiciens… mais ils n’ont pas appris à enseigner. Cette réforme a cassé toute forme de formation professionnelle pourtant essentielle à chaque enseignant. Comment vont-ils faire les cours ? Vont-ils permettre à leurs élèves de réussir ? Vont-ils réussir à gérer leurs classes ? Les éléments de craintes s’accumulent en cette rentrée. Pourtant, le gouvernement ne daigne pas répondre aux inquiétudes de l’ensemble de la communauté éducative.

Dans ce contexte, la réforme du lycée qui s’applique en cette rentrée se résoudra à être inutile, voire contreproductive. En effet, l’arrivée tardive des manuels scolaires dans les lycées, la formation des enseignants cassée, les classes de plus en plus surchargées, les options supprimées, le peu d’information et de débats dans les établissements scolaires autour de cette réforme ne peuvent la résoudre qu’à être un échec !

Le gouvernement doit ouvrir les yeux sur la réalité pour répondre aux attentes et besoins des lycéens. Ainsi, l’UNL demande :

- une limite de 25 élèves par classe maximum,
- l’arrêt immédiat des suppressions de postes et la mise en place d’un plan pluriannuel de recrutement de personnel de l’éducation,

- une nouvelle réforme de la formation des enseignants, théorique et professionnelle.

Luc Chatel : “la super Nanny” du Service public d’Éducation

Alors même qu’en juillet dernier, devant le refus unanime de la communauté éducative, Luc Chatel a dû retirer un texte modifiant les sanctions disciplinaires, voilà que nous apprenons par voie de presse que l’ensemble des mesures qu’il contenait sont considérées comme acquises.

L’automaticité de la sanction remet en cause l’individualisation du traitement des faits de violences ou d’incivilités ! Ce bouleversement profond de la logique de sanction éducative est une transposition aveugle du tout répressif qui caractérise la conception qu’a ce gouvernement de la justice. Il offre la possibilité aux chefs d’établissements de renforcer encore plus la ghettoïsation scolaire en “normalisant” les comportements en se cachant derrière l’automaticité de la sanction et la logique de récidive.

L’instauration d’une commission de vie scolaire dont les membres sont choisis unilatéralement par les proviseurs et dans laquelle il n’y a aucune garantie de représentation des parents et des élèves n’apparaît pas comme une réponse aux problèmes qui se posent dans les lycées. Au contraire, cette commission sera-t-elle composée des enseignants “préférés” des proviseurs ? Ne sera-t-elle pas qu’une chambre à sanctions disciplinaires automatiques sans réponses éducatives efficaces ?

De plus, il annonce sa volonté de voir les élèves se lever à l’entrée de leur professeur en classe. Feignant l’impuissance quant aux réels problèmes des lycéens, le gouvernement s’en remet à la réaction et au conservatisme. Il laisse transparaître une conception de l’École digne d’une époque révolue. Sachant, par ailleurs, que le véritable problème qui se pose aujourd’hui dans les classes est de savoir comment les élèves vont pouvoir s’asseoir. La surcharge des classes liée aux suppressions de postes massives mène à une impasse technique et éducative.

L’UNL rappelle au ministre de l’Éducation nationale qu’aucun texte règlementaire sur les sanctions disciplinaires ne masquera les carences en termes de moyens humains et financiers.

L’Union nationale lycéenne, le premier syndicat lycéen, appelle le gouvernement à répondre aux véritables problèmes des lycéens : à savoir leurs conditions d’études et de vie. La rentrée scolaire catastrophique que nous vivons met en évidence l’inutilité et la contre-productivité de la politique gouvernementale menée depuis 3 ans. Le gouvernement doit réagir instamment, sinon les lycéens sauront réagir en conséquence ».


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