LA FAC... la Faculté des Autodidactes et des Cadres

22 décembre 2006

Une initiative originale et exceptionnelle vient d’être initiée. La création d’un Centre de Formation d’un genre nouveau qui s’adresse à tous, quel que soit leur niveau de qualification ou leur âge, pour leur permettre d’acquérir le savoir qu’ils désirent.

Si cette initiative répond à un besoin évident, elle est exemplaire par les acteurs qui participent à sa fondation. Tous les organismes importants de l’île ont répondu présents. On y compte aussi bien les représentants des Chambres consulaires intéressées par la démarche que les associations de formations ou l’Université ou les grandes écoles... La Chambre de Métiers, le CFA, la Chambre de Commerce et d’Industrie, l’AFPAR, le CEMEA, La CARIF-OREF, le GRETA, le Rectorat, l’Université de La Réunion, le CNAM, l’Ecole des Beaux-Arts, l’Ecole d’Architecture, l’ILOI ainsi que la Mairie du Port (qui accueille sur son territoire les murs de ce projet) ont été les premiers à répondre à l’appel pour former l’association dénommé FAC. En attendant d’autres organismes qui désirent rejoindre ce projet.

La FAC ne doit pas remplacer ce qui est déjà existant en matière de formation ou d’enseignement, mais elle doit mettre en réseau ce qui existe déjà. Et son ambition est d’élargir son champ d’intervention au-delà de notre île régionalement, sur la zone de l’Océan Indien (et des contacts ont déjà était pris dans ce sens).

Alain Séraphine, qui a piloté ce projet, a œuvré pendant plusieurs années pour faire émerger la FAC. Il fallait convaincre les différents acteurs de la formation de l’utilité d’un tel programme. Mettre en place une structure transversale qui ne se substitue pas à l’existant, qui soit une plate-forme partagée, complètement ouverte à tout à chacun. Le Directeur de l’Ecole des Beaux-Arts n’a pas manqué d’évoquer à ce sujet l’Abbé Grégoire, personnage visionnaire auquel il rendait hommage dans le même temps dans l’installation du CNAM Océan Indien. Il y voyait comme une filiation entre celui qui avait créé, il y a 2 siècles, le Conservatoire des Arts et métiers, institution qui a à son programme 1.200 formations pour la préparation de 700 diplômes. La nécessité de concevoir un CNAM à l’échelle de l’océan Indien est la même que celle de créer une FAC à la même échelle. Et la présence du Président malgache, du Ministre de l’Education malgache, du représentant du Vice-premier ministre mauricien et du Président de la République des Seychelles validait cette ambition.

L’enjeu principal est l’enjeu humain

En effet, la FAC est une structure qui doit répondre aux enjeux internationaux. Mais, et les initiateurs ne l’oublient pas, l’enjeu principal est l’enjeu humain. Aussi bien les jeunes que les personnes qui sont déjà entrées dans la vie active ou ceux qui sont restés, pour une raison ou pour autre, au bord du chemin social. Donner et redonner les moyens à chacun de se former par une offre de formation continue ou initiale, tels sont les principaux objectifs. « La FAC nourrit l’ambition de permettre à chacun de construire son propre projet de vie et de prendre conscience que c’est par l’éducation, la connaissance, l’action qu’il deviendra et redeviendra moteur d’un développement ouvert, solidaire et durable ».
Mais également, en mettant côte à côte aussi bien des instituts de formations que des entreprises, la recherche fera aussi partie des pratiques, car il va falloir inventer de nouvelles pédagogies et de nouveaux outils pour répondre aux besoins individuels et au marché de l’emploi. Avec la nécessité d’un « devoir de réussite ».

Dans FAC, le “F” pour Faculté peut aussi se lire comme Forum, un lieu de convergence où on vient se former. Pour le représentant de la Faculté des Lettres de La Réunion, quand la recherche rencontre la professionnalisation, l’entreprise et la formation dans un même lieu, ce véritable carrefour culturel ne peut être qu’un creuset enrichissant et productif. Le Sous-préfet Jean Michel Porcher soulignait l’utilité d’une telle initiative en disant que « la vie ne s’arrête pas à la sortie de l’école ». Et comme le précise la plate-forme de ce projet, « l’éducation citoyenne, la formation de qualité et la professionnalisation des métiers doivent accompagner l’individu tout au long de sa vie ».
Et citant une phrase de l’Abbé Grégoire : « Mettre la pensée au cœur de nos préoccupations », Alain Séraphine situait bien l’ambition de ce projet qui trouve un lieu d’accueil dans la plus petite commune de l’île « pour faire battre la ville au rythme de la pensée... ».

A.I.C.


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