Parcoursup et accessibilité numérique

La Fédération des Aveugles de France dénonce l’inaccessibilité numérique de nombreux sites de l’enseignement supérieur en France

18 janvier 2023

A l’occasion de l’ouverture des inscriptions sur Parcoursup avec la formulation des vœux, la Fédération se réjouit de l’accessibilité de la plateforme, mais s’inquiète de celle des sites des établissements vers lesquels les étudiants sont redirigés.

Lors d’une étude [1] publiée en 2022, la Fédération des Aveugles et Amblyopes de France constatait qu’un trop faible nombre de sites web d’universités françaises respectait les obligations légales en matière d’accessibilité numérique [2]. Ce manque d’accessibilité constaté, au-delà du respect des obligations légales, compromet voire interdit aux étudiants déficients visuels des conditions d’études identiques à celles de leurs homologues voyants puisqu’ils n’accèdent pas aux outils pédagogiques indispensables.
Pour la Fédération, l’accès aux formations pour les personnes déficientes visuelles est un enjeu majeur pour garantir l’employabilité. Or, aujourd’hui, plus de la moitié des personnes handicapées visuelles sont au chômage.

En novembre dernier, la Fédération avait ainsi mobilisé les acteurs de l’enseignement supérieur et les universités lors d’un Webinaire pour échanger sur les bonnes pratiques et les actions prioritaires à mettre en place en faveur de l’accessibilité numérique dans l’enseignement. A cette occasion, Anne-Sophie, étudiante malvoyante à l’université de Marseille en master 2 Parcours Handicap et Dépendance, dont elle souhaite en faire sa thèse, a pu faire part de son expérience : « l’inscription est impossible à réaliser dans un environnement numérique innaccessible. Poursuivre ses études relève du parcours du combattant. ».
L’étudiante ajoute que « quand il faut 20 minutes pour un étudiant voyant pour lire un document, une personne déficiente visuelle doit y consacrer au moins 2h30. »

La Fédérération des Aveugles et Amblyopes de France, en première ligne dans le combat sur l’accessibilité des personnes déficientes visuelles, interpelle ainsi les pouvoirs publics pour faire évoluer cette situation de toute urgence. Pour Bruno Gendron, président de la Fédération des Aveugles et Amblyopes de France, « à l’heure des discussions autour de l’âge de départ à la retraite, nous nous battons pour favoriser l’accès à l’enseignement et donc à l’emploi. Nous restons ainsi fidèle à notre devise « la citoyenneté, ça nous regarde ! », et nous resterons mobilisés pour que les personnes aveugles et malvoyantes ne soient pas considérés comme des sous-citoyens. »

ParcourSup

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