Éducation et agriculture : coopération entre le Rectorat et la DAF

La filière agricole a un avenir

25 juin 2004

Le recteur et le directeur de l’agriculture et de la forêt (DAF) ont signé hier une convention de coopération visant à améliorer et renforcer le système éducatif et de formation agricoles.

Faire coïncider les offres de formation, guider et insérer la jeunesse, développer les échanges professionnels font partie des objectifs du partenariat entre l’Académie de La Réunion et la DAF. Il faudra attendre la rentrée prochaine pour que des propositions d’actions soient étudiées. Christian Merlin, recteur de l’Académie de La Réunion, se dit "réjoui" d’un tel partenariat qui démontre qu’"il est possible de travailler entre administrations de différents ministères". Il rappelle que "la constitution des pôles va structurer l’action de l’État à La Réunion", comme dans les autres régions françaises.
Et à ce stade de l’élaboration des pôles, le recteur dit avoir "bon espoir" s’agissant du pôle éducation et formation, "sans esprit de concurrence mais dans la complémentarité". Le secteur agricole réunionnais "a un passé, un présent et certainement un avenir très brillant" et il lui faut des professionnels formés pour parvenir à sa diversification, à l’exportation et à l’autosuffisance.
Cette coopération se situe dans une dynamique d’échanges et de partages des compétences afin d’arriver "à une cohérence entre les actions du ministère de l’Agriculture et celui de l’Éducation nationale". Les élèves des établissements publics qui souhaitent changer de parcours de formation, ou qui ont quitté prématurément le système scolaire, pourront être plus facilement guidés vers cette passerelle agricole qui offre de bons résultats d’insertion. C’est un des objectifs importants de ce partenariat pour qu’à travers la "concertation", "l’information", "l’harmonisation de l’offre de formation initiale et continue", une filière agricole innovante puisse se développer et se diversifier.
Vincent Le Dolley, directeur de la DAF, estime que pour l’heure cette signature est "symbolique". En effet, "les formations d’apprentissages dans les établissements publics en sont à l’état de projets à développer". Il estime que la DAF, forte de ses formations pour adultes (jusqu’à ingénieur), de "son ambition, son innovation, sa créativité et son expérimentation", peut enrichir ce partenariat et être un "relais solidaire pour les élèves en difficultés". Il reconnaît que le Rectorat n’assume pas toujours cette tâche de suivi dans le parcours scolaire des élèves réunionnais.

Estéfany


Les établissements agricoles à La Réunion

La Réunion compte deux établissements publics agricoles. Le CFA (Centre de formation agricole) de Saint-Joseph accueille les jeunes recrutés par l’Éducation nationale pour assurer leurs formations dans des Cycles d’insertion pré-professionnelle par alternance (CIFA). C’est sous la tutelle administrative de l’Éducation nationale que ces CIFA sont proposés à Saint-Joseph, Saint-Louis et le Tampon, souvent auprès de jeunes en rupture scolaire.
Le LEGTA de Saint-Paul (Lycée d’enseignement général et technologique agricole) propose des baccalauréats professionnels et différents Brevets de technicien supérieur (BTS) avec une offre de formation plus large : développement agricole dans les régions chaudes, gestion et maîtrise de l’eau.
Selon l’estimation académique, plus de 60% des élèves inscrits dans la filière agricole poursuivent soit leurs études dans le second cycle, soit dans l’apprentissage, ou encore aboutissent à une insertion professionnelle. La filière permettrait de "remettre en selle" plus d’un élève sur deux.
Enfin, Bertrand Isèbe, proviseur du Lycée professionnel agricole de Saint-Joseph, constate que la génération héritière des exploitations de canne à sucre des années 70 se tourne beaucoup vers l’horticulture afin de diversifier leur production, développant dans le même temps la filière du machinisme agricole.


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