Vianney Denis, jeune docteur en Écologie marine
« La passion fait tenir »
23 décembre 2010
Quelles ont été les principales étapes de votre thèse ?
— Les trois premiers mois, j’ai déterminé les expérimentations que je voulais mettre en place. J’ai ensuite passé un an et demi à faire des manipulations sur le terrain, sur mes deux sites d’étude dans le lagon de Saint-Leu et de La Saline. Après j’ai analysé une partie des échantillons, puis étudié et comparé l’ensemble des données. La dernière phase est celle de la rédaction. Elle a duré environ un an pour moi, entrecoupée d’enseignements que j’assurais à l’université.
En quoi consistait votre thèse ?
— J’ai cherché à caractériser la résistance que pouvaient présenter les coraux face aux changements environnementaux, à la fois climatiques et anthropiques. Je me suis intéressé à deux espèces de coraux très différentes, le corail massif Porites lutea, et le corail branchu Acropora muricata, dans deux sites très contrastés aussi. L’objectif était d’analyser les capacités des coraux de tolérance aux fortes températures mais aussi leurs capacités à se rétablir.
Vous venez de finir votre thèse, qu’est-ce qui vous satisfait le plus après ces quatre années de travail ?
—
Je n’ai toujours pas réalisé que j’ai fini !... D’une manière générale, j’espère que mon travail pourra être utilisé pour poursuivre certaines recherches sur les coraux, et pour mettre en place des actions de conservation. Plus particulièrement, les meilleurs souvenirs que je garde sont les mois de terrain. C’était dur physiquement, on manipulait jusqu’à 2 heures du matin dans le lagon. Mais ce sont des moments que j’ai partagé avec mes stagiaires, mes amis et qui m’ont marqué.
Qu’est-ce qui a été le plus difficile ?
—
Le pire moment pour moi a été avant le rendu de ma thèse !... La rédaction a vraiment été le plus difficile, car il faut tout synthétiser. Au niveau personnel, c’est dur d’être loin de sa famille, de sa copine, et aussi de penser à la thèse tout le temps, sans jamais déconnecter. C’est la passion qui fait tenir. Il faut vraiment aimer ce que l’on fait pour faire le travail jusqu’au bout.
Qu’est-ce qui vous a poussé à vous lancer dans cette aventure ?
— J’ai toujours voulu travailler dans l’environnement. J’ai d’abord fait un BTS (brevet de technicien supérieur) Gestion et Protection de l’environnement. Dès lors que je me suis lancé dans des études de biologie à la Faculté de Lille, j’avais cette idée d’aller le plus loin possible. Ensuite, c’est la passion pour les récifs coralliens qui m’a poussé à faire une thèse sur ce sujet, passion que j’ai développée avec la plongée, et lors de mes premiers stages volontaires en Indonésie en licence et maîtrise. Après mon Master 2, j’ai travaillé un an pour le laboratoire Ecomar (écologie marine) sur la réserve marine. Mes responsables m’ont ensuite proposé la thèse. Le problème pour ceux qui veulent persévérer en recherche c’est de trouver une thèse financée. J’ai des amis tout aussi passionnés que moi qui n’ont pas eu la chance de pouvoir continuer.
Pourquoi les coraux ?
—
À l’époque j’étais plutôt sur les plantes, ensuite je me suis intéressé aux animaux, et finalement je me suis tourné vers les coraux qui sont à la croisée de tout. Ce sont des animaux mais ils vivent en symbiose avec des végétaux. Travailler sur les coraux c’est aussi pour moi l’occasion de plonger, activité que je pratique depuis 10 ans.
Quels sont vos projets pour la suite ?
— Dans un premier temps je vais me reposer ! Ensuite j’espère pouvoir appliquer ailleurs l’expérience acquise lors de ma thèse ici à La Réunion. Normalement, je pars fin janvier à Taiwan pour continuer à travailler sur les récifs coralliens.
Marie Trouvé pour www.ipreunion.com
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