Évaluer la performance des lycées, c’est, pour l’Education nationale, s’intéresser à l’objectif final des établissements scolaires : l’obtention du Baccalauréat par le plus grand nombre d’élèves. C’est pourquoi, une étude est menée chaque année, ce qui permet d’obtenir une vision globale du “dynamisme éducatif” de l’Académie, mais également de chaque lycée public et privé sous contrat. Pour évaluer plus de 30 lycées de l’enseignement général, technologique et professionnel, le Ministère a pris en compte 3 indicateurs : le taux de réussite au Baccalauréat, qui calcule le pourcentage d’élèves reçus par rapport au nombre d’élèves présentés à l’examen ; le taux d’accès au Baccalauréat, qui calcule le nombre d’élèves en Seconde et en Première qui sont susceptibles d’obtenir le diplôme ; et enfin, la proportion de bacheliers parmi les élèves qui sortent du lycée.
Précision importante, pour juger de l’efficacité d’un lycée, l’étude doit tenir compte de l’âge et de l’origine sociale des élèves. Les lycées n’ont donc pas tous le même taux de réussite attendu au Baccalauréat, selon qu’il accueille des élèves jeunes et de milieu très favorisé, âgés et de milieu défavorisé, de milieu moyen et jeunes, etc... Ainsi, le lycée Saint-Charles de Saint-Pierre a un taux de réussite attendu de 87%, alors que le lycée Duparc de Sainte-Marie a un taux de réussite attendu de 67%. Chaque lycée doit donc comparer son taux de réussite au Bac à son taux de réussite attendu, afin d’évaluer sa propre efficacité. Difficile donc d’établir un classement des lycées en fonction de leur performance.

Les séries générales et technologiques : Bouvet, Levavasseur, Louis Payen et les autres

Sur la base des 4 indicateurs définis, 9 établissements de l’enseignement général et technologique ont dépassé les objectifs : le lycée Amiral Bouvet de Saint-Benoît, Sarda Garriga de Saint-André, Le Verger de Sainte-Marie, le lycée privé Levavasseur, (Bellepierre) de Saint-Denis, le lycée de La Possession, Louis Payen, le lycée hôtelier La Renaissance de Saint-Paul et Ambroise Vollard de Saint-Pierre. Le lycée catholique Levavasseur obtient 99% au taux de réussite de Bac 2006, alors que le taux attendu est fixé à 90%. Amiral Bouvet obtient 86% pour un taux fixé à 81%. Le lycée hôtelier La Renaissance obtient le taux attendu, soit 95%. « A ces établissements qui font preuve d’un dynamisme éducatif indéniable, précise le rapport, peuvent se rajouter 6 autres », qui affichent des résultats satisfaisants sur 3 des indicateurs : le lycée de Bras-Panon, Mahatma Gandhi de Saint-André, Evariste de Parny de Saint-Paul, les Avirons, Saint-Charles à Saint-Pierre et Roland Garros au Tampon. « Parmi ceux-ci, les lycées Evariste de Parny (70% pour 62% attendu) et Mahatma Gandhi (75% pour 65% attendu) présentent un taux d’accès de la Seconde au Baccalauréat bien supérieur à celui attendu, ce qui s’explique par le souci permanent de garder la plupart des élèves qu’ils accueillent ».

Les sections professionnelles : Bel Air, Stella, Rolland Garros et les autres

Pour les sections de Baccalauréat professionnel, l’étude distingue le secteur de la production et celui des services. Trois critères ont été retenus : le taux de bacheliers parmi les sortants de Première et Terminale ; l’accès de la Première au Baccalauréat et un taux de réussite au Bac supérieur ou égal au taux attendu. 9 établissements sur 16 ont de bons résultats : le lycée Patu de Rosemont de Saint-Benoît, Jean Perrin de Saint-André, Bel Air de Sainte-Suzanne, Isnel Amelin de Sainte-Marie, Georges Brassens de Saint-Denis, La Renaissance de Saint-Paul, Stella de Saint-Leu, le LP de Saint-Pierre et Roland Garros du Tampon. Les chiffres ne sont pas communiqués. Dans le secteur des services, ils sont 8 sur 17 à obtenir des résultats positifs : on retrouve le lycée Patu de Rosemont, Bras-Fusil, Jean Perrin, La Renaissance, Vue Belle à Saint-Paul, le LP de Saint-Pierre, Saint-Charles et Paul Langevin à Saint-Joseph.

Edith Poulbassia

An plis ke sa

Le taux de réussite au Baccalauréat
Le taux de réussite au Baccalauréat (Baccalauréat général) dans l’Académie est passé entre 1995 et 2006 de 57,7% à 82,4%. Dans le même temps, en Métropole, il est passé de 74,8% à 86,7%.
L’écart était donc de 17,1 points en 1996, de 4,3 points en 2006, soit une diminution de plus de 13 points.
Pour les Baccalauréats technologiques, l’écart était de 11,4 points en 1995. En 2006, le taux de réussite au Bac technologique est plus haut à La Réunion qu’en Métropole (78,9% contre 77,4%).
La courbe est également ascendante, malgré quelques fluctuations (2002, 2005) pour le Baccalauréat professionnel, pour atteindre 75,8% en 2006, alors que ce taux n’était que de 56,6% en 1995.

Part d’une classe d’âge ayant le Baccalauréat
En 1995, la part d’une classe d’âge ayant le Baccalauréat était, à La Réunion, de 42,3%. En 2006, elle était de 51,8%.
La progression est de 9,5 points sur la période ; en Métropole, cet indicateur est passé, durant la même période, de 62,9% à 64,2% (soit un gain de 1,3 point).
Pour cet indicateur, l’écart se réduit également, permettant de conclure que l’évolution de l’organisation du système scolaire accroît les chances des jeunes Réunionnais d’obtenir le Baccalauréat.

Quelques chiffres à retenir
1995 : 4.817 bacheliers (2.473 en séries générales, 1.615 en séries technologiques et 729 en séries professionnelles)
2006 : 7.108 bacheliers (+47,5%) (3.659 en séries générales (+48%), 2.139 en séries technologiques (+32%) et 1.312 en séries professionnelles (+80%).