Le grand absent de cette rentrée sera le maire de Saint-Benoît, récemment destitué de son fauteuil de député au Palais Bourbon. Cela passe vite comme une anecdote, alors que l’on voit arriver le Député de Saint-Benoît, Jean-Claude Fruteau, l’élu municipal et régional Paul Fotse-Njomgang, le représentant associatif Jean-Hugues Ratenon, l’élu régional et général Yvon Virapin, le 11ème Vice-président délégué à l’Éducation, Raymond Mollard, l’Inspecteur d’Académie, et surtout le Président du Conseil régional Paul Vergès. Au lycée de Bras Fusil, c’est la fierté qui se manifeste. La nouvelle équipe dirigeante débute fort avec cette visite des élus. C’est là une belle occasion de mettre en avant un lycée si longtemps recalé au rang de quartier Far West, comme le révèle la page d’accueil du site web du lycée de Bras Fusil.
Depuis 2001, date de son ouverture, aucun problème ne sera signalé, et chaque année, le lycée accroît son nombre d’élèves. 969 élèves reprennent leurs cours à Bras Fusil, dont 70% de filles. 50% de ces lycéens sont en secteur d’Education prioritaire. La Région Réunion, par la voix de Paul Vergès, assure de son soutien à l’éducation et à la formation des jeunes Réunionnais. L’année dernière, l’aide financière de la collectivité régionale s’élevait à 441.885 euros pour ce lycée, 1 des 8 que compte la micro-région Est.
En 2009, un autre établissement ouvrira ses portes à Sainte-Anne, un lycée polyvalent flambant neuf, avec un pôle médico-social mis en synergie avec l’IRTS et la clinique de Saint-Benoît. Pour l’heure, les yeux sont fixés sur un lycée qui propose une carte de formation axée sur les métiers du tertiaire. Le lycée de Bras Fusil s’ouvre également à l’enseignement supérieur, avec un BTS Management unités commerciales et un DTS Imagerie médicale et radiologie thérapeutique dont le transfert est prévu pour la rentrée 2009 au nouveau lycée de Sainte-Anne. La visite se voulait studieuse...

Accéder aux livres

La démocratisation de l’éducation passe par l’accès aux livres scolaires. La Région a profité de cette rentrée au lycée de Bras Fusil pour représenter son dispositif Primo’Livres, au service de l’égalité des chances entre tous les lycéens. Chaque année, et là, sans vouloir rouvrir le débat sur l’Observatoire des prix et des revenus, les parents doivent beaucoup débourser pour la rentrée scolaire de leur enfant. La cherté de la vie touche tout le monde. C’est la raison pour laquelle la Région accorde une aide forfaitaire et unique de 50 euros à destination des familles de chaque lycéen inscrit en lycée public ou privé. Cette aide est disponible sous formes de dotations aux Associations agréées de Parents d’Elèves (APE), qui appliquent une déduction lors de la location des manuels. Cela est valable pour tout le cursus au lycée, de la Seconde à la Terminale, dans toutes les filières enseignées.
Une fiche bleue a été remise aux lycéens lors de l’inscription. Mais si ce n’est pas fait, il vous suffit de vous procurer la précieuse fiche à l’administration du lycée. Demandez la bleue, on comprendra. La même fiche complétée sera présentée lors de la location des manuels scolaires auprès des APE. Le montant du Primo’Livres est automatiquement déduit du montant de la location des manuels. Bref, c’est un dispositif rodé.
Pour ceux qui préfèrent acheter leurs manuels, procurez-vous la fiche verte auprès des antennes de la Région Réunion, au bureau de la vie scolaire des lycées ou directement auprès des librairies agréées. Les fiches déclaratives et les pièces justificatives devront être renvoyées à la Direction de l’éducation et de la mobilité de la Région. Mais les plus avisés parents d’élèves rappellent que mieux vaut louer les manuels, à moins que vous conserviez les ouvrages pour d’autres enfants. En tout cas, le dispositif soulage les familles réunionnaises. Beau geste pour cette rentrée, comme pour les autres à venir !

Le rendez-vous de la responsabilité

La jeunesse ne peut se former sans appréhender les défis qu’elle devra relever. « C’est l’avenir de La Réunion qui est entre vos mains », rappellera Paul Vergès aux jeunes lycéens. Sans refaire l’Histoire, le président de la Région Réunion précise aux lycéens que l’effectif total du public scolaire réunionnais représente exactement la population totale de 1946. Arrivés à la fin de la transition démographique réunionnaise, nous assisterons à l’accroissement de notre population active. Comment notre jeunesse s’insèrera-t-elle dans le monde du travail ? Se soucie-t-elle du problème du chômage ? Espérons que l’intervention du Président Vergès l’aura fait réfléchir. Notre jeunesse n’avance plus les mains liées.
L’instance régionale mise sur l’enseignement et la professionnalisation des jeunes filles et jeunes gens de notre île, afin de ne pas subir le chômage des diplômés. Mais est-ce vraiment possible ? En tout cas, un message fut transmis, un message de responsabilité. « C’est votre génération qui doit s’apprêter à prendre en main l’avenir de La Réunion », déclare Paul Vergès aux jeunes lycéens, devant quelques élus socialistes surpris par la formule. Notre île a connu ses grands changements, la lutte pour la liberté qui aboutit à l’abolition de l’esclavage en 1848, la bataille pour l’égalité marquée par la départementalisation en 1946. Le Président Vergès rappelle « le rendez-vous de la responsabilité » à ces jeunes, invités à devenir responsables du destin de notre île. Certains auraient crié au discours nationaliste, alors que c’est la parole d’un visionnaire, qui appelle les jeunes générations à croire en elles, à sa capacité d’adaptation. Bientôt, il faudra s’ouvrir au monde le plus proche, dans notre zone Océan Indien. Quand La Réunion portera son million d’habitants, elle vivra dans un contexte mondial bouleversé, où la Chine et l’Inde seront respectivement deuxième et troisième puissance mondiale. Nos jeunes feront-ils le choix de travailler dans cette zone Océan Indien porteuse d’emplois ?

Willy Técher