"Utiliser et profiter des avantages du monde moderne, pour favoriser le développement de notre île", c’est une idée qui se tient. Parmi les avantages du monde moderne, Internet tient une place privilégiée aujourd’hui. Au point même que certains professionnels placent cet outil au même rang d’importance que la lecture et l’écriture. Tout s’informatise aujourd’hui. On parle de télé-médecine, de télé-travail, mais aussi de télé-enseignement.
Hier, la Région Réunion, l’Université de La Réunion, l’Institut universitaire de formation des maîtres (IUFM), la Préfecture, le Rectorat, le CROUS signaient un contrat d’objectifs de deux ans, pour la mise en place d’une université numérique en Région. "C’est un document qui marque une étape à La Réunion, celle de l’effort pour avancer de l’avant", note le président de Région, Paul Vergès. Il insiste sur le fait que les nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC) sont prépondérantes pour le devenir de la société réunionnaise. Notre pays accueillait 250.000 habitants, il y a 60 ans de cela, "dans un contexte de misère paysanne, avec plus de 90% d’illettrés et un seul lycée" pointille Paul Vergès. Aujourd’hui, La Réunion compte 250.000 élèves. D’où l’importance de composer avec cette jeunesse, en lui donnant les moyens d’avancer.

Chambres universitaires connectées au Wi-Fi

Cela commence par la démocratisation de l’accès à l’outil Internet. Pour la Région Réunion, il s’agît déjà d’éviter que ne se creuse un fossé numérique. Les objectifs de l’Université numérique en Région sont cohérents : "Faciliter l’accès aux ordinateurs pour les étudiants ; augmenter les ressources et les services pédagogiques numériques dans l’enseignement supérieur ; enrichir la documentation électronique dans les bibliothèques universitaires et de l’IUFM ; rapprocher, par un accès direct en ligne, les services administratifs des étudiants". En clair, les étudiants vivant sur le campus universitaire bénéficieront d’une connexion Internet directement dans leur chambre. Le câblage devrait être effectif dans le mois de novembre prochain. Mais d’une manière générale, tous les sites universitaires de La Réunion seront dotés de moyens informatiques importants, notamment le campus Sud, qui essuie un retard en équipement. Cela devra changer sous peu. Le contrat d’objectifs prévoit en effet d’équiper le campus Sud de deux classes mobiles, entièrement équipées. Il s’agit de réduire le déséquilibre entre les sites universitaires. À titre d’exemple, un ordinateur sert à 6 étudiants sur le campus du Moufia, alors qu’un ordinateur est utilisé par 10 étudiants sur le campus du Tampon.
On notera aussi la pertinence d’un rapprochement de l’administration à l’étudiant, via Internet. Ce portail étudiant devrait permettre à l’avenir d’effectuer les premières démarches administratives sur le Net. Un gain de temps !

Réduire le fossé numérique

Guy Jarnac jubile. Vice-président du Conseil régional délégué aux technologies de l’information et de la communication (TIC), il rappelle qu’il en relève d’une "ferme volonté politique de favoriser l’appropriation des NTIC par le plus grand nombre". Éviter tant que faire se peut le fossé numérique, en développant les savoir-faire et les compétences réunionnaises. L’île doit être un pôle d’excellence en matière informatique. Le haut débit est ici d’une importance capitale. "Nous avons multiplié par 5 le débit Internet", déclare Guy Jarnac, qui annonce par ailleurs le projet de création d’une école d’ingénieurs, en informatique, cela va de soi. Cela va même de l’intérêt économique de notre île, en passe à vivre ses mutations historiques.
La culture de la canne à sucre trépasse, mais la Région Réunion compte sur les potentialités technologiques pour faire de la jeunesse réunionnaise une force pour demain. Cela passe aussi par la formation. L’université numérique de Région (UNR), du coût total de 1 million 574.742,20 euros, tient un volet important pour la documentation électronique (dictionnaire, encyclopédie, etc.) et les ressources pédagogiques numériques.
Mais il faut avouer que l’heure est encore à l’équipement. 7,5 millions serviront d’ailleurs pour la plate-forme d’excellence dédiée aux TIC. La Réunion doit être en vue dans ce secteur, d’autant qu’elle est entourée de scientifiques de poids. "Il faut que la société réunionnaise accède à ce nouveau code", déclarait le président Vergès. Et de poursuivre "nous travaillons sciemment à la création d’une génération de mutants", qui a toujours su s’adapter à la modernité, aux nouvelles technologies.
Aujourd’hui, il faut savoir comment éviter la rupture numérique dans notre société, puisque nombre de Réunionnais ne se sont pas encore adaptés à ces changements technologiques. Disons que ce contrat d’objectifs servira à changer cela. Mais que les Réunionnais se rassurent. Ce projet est ouvert au plus grand nombre.

Bbj