
Mal-do-mèr dann sarèt
28 juin, parLo zour la pokor kléré, Zan-Lik, Mariz é sirtou Tikok la fine lévé, mèt azot paré. Madanm Biganbé i tir zot manzé-sofé, i donn azot, zot i manz. (…)
Projet éducatif de la circonscription de Bras-Panon
16 décembre 2006
Pour lutter contre l’échec scolaire, l’Inspection de l’Education nationale de Bras-Panon a réalisé, avec le concours des enseignants, 8 fiches actions qui, de la maternelle au CM2, priorisent le travail sur la lecture et l’écriture et prennent en compte la continuité et la complémentarité des apprentissages à l’intérieur de chaque cycle. Originalité du projet : 9 élèves du Master Info-Com de l’Université ont entièrement conçu le journal de la circonscription “Le Bertel” autour de la valorisation des projets d’établissements, des actions des parents d’élèves et de la municipalité.
Bernard Huet, Inspecteur académique de la circonscription de Bras Panon - qui regroupe les municipalités de Salazie, de Bras Panon et une partie de la commune de Saint-Benoît, soit 5388 élèves -, souligne que les derniers résultats d’évaluations 2006 sont « préoccupants ». En CE2, comme en 6ème, en français et en mathématiques, « les résultats sont proches de la moyenne académique mais bien au dessous de la moyenne nationale. Le défi pour l’Ecole réunionnaise est de rattraper ou se rapprocher de la moyenne nationale ».
Maillage des langues
Sur l’année 2005-2006, les 223 enseignants de la circonscription se sont attaché à analyser ces données de la maternelle au CM2. La premier constat qui se dégage est que les problèmes d’inter-langues des élèves réunionnais entravent leurs apprentissages : la maîtrise de la langue française, priorité académique, mais aussi la compréhension des énoncés dans d’autres matières comme en mathématiques. A l’oral comme à l’écrit, les élèves ont des difficultés à dissocier le créole réunionnais et le français. C’est pourquoi le projet de la circonscription place la lecture et l’écriture au coeur de ses priorités à travers une série de fiches actions concrètes. Les évaluations spécifiques engagées en classe de grande section et au CP sur la conscience phonologique révèlent des résultats de près de 8 points en deça des attentes. Dès la maternelle, à travers des exercices d’écoute et de production, le projet veut réhabiliter cette conscience pour permettre aux enfants de discerner les réalités sonores du langage à travers un découpage de mots, de sonorités, en complément d’un enrichissement lexical, à partir d’illustrations. « Ce travail fait à l’oral est une excellente prédiction pour la maîtrise de la lecture au CP et CE1 », commente Bernard Huet qui souligne qu’au début du CP, une nouvelle évaluation permettra de faire le point des acquis et de décliner des actions spécifiques par classe. En termes d’évaluation justement tout est encore à construire. Pour les cycles 2 et 3 la découverte de textes d’auteurs, la production d’écrits doivent permettre d’aider le jeune enfant à se constituer une première culture littéraire et lui offrir les outils d’analyse, d’interprétation, de synthèse et d’argumentation des textes. En favorisant les échanges et la mutualisation des productions pédagogiques, le travail des élèves, le projet veut préparer les enfants au passage vers de nouveaux cycles d’apprentissage sans rupture mais dans la continuité et la cohérence.
« Respecter la culture et la logique de chacun »
Dans cette objectif de complémentarité, la mutualisation des moyens entre enseignants et le rapprochement avec les parents doivent favoriser l’ambition de réussite scolaire pour tous. Le partenariat enseignants/parents d’élèves est selon Bernard Huet « indispensable. Il faut qu’on apprenne à respecter la culture et la logique de chacun : les limites du système éducatif et les inquiétudes des parents quant à l’avenir de leurs enfants ». Pour tisser ce lien de proximité, et c’est la grande originalité du projet, la commune a confié à 9 élèves du Master Information et Communication de l’Université la conception et la réalisation de son journal “Le Bertel” qui sous le titre “Le projet, une course de relais” invite à l’engagement de tous les acteurs dans un travail en équipe pour lutter contre l’échec scolaire. À travers des interviews, des reportages de terrains au sein des écoles de la circonscription, le travail des enseignants, les actions des parents d’élèves ou de la municipalité en matière éducative y sont valorisés. La réalisation de ce magazine, dans toutes ses phases de conception, est une première expérience professionnelle très formatrice pour les étudiants qui se forment à la communication des organisations. « On a cherché à valoriser le travail de chacun en proposant un outil simple, attrayant et vulgarisé pour le rendre accessible à tous », commente Emilie Bonnet, étudiante en deuxième année. Tiré à 5.000 exemplaires, et financé intégralement par la commune qui marque un engagement fort dans le projet académique, le journal sera distribué à l’ensemble des parents d’élèves. Pour permettre aux étudiants de réitérer l’expérience réussie, il faudra trouver des fonds.
Stéphanie Longeras
« Le créole à l’école » : ti pa, ti pa !
« Pas une démarche militante mais pédagogique »
Le programme national ne serait-il pas adapté aux réalités sociolinguistiques locales ?
Pour Bernard Huet, le programme de l’Education nationale ne doit pas être remis en cause. « La difficulté est de trouver des situations pour atteindre ses objectifs et maîtriser les compétences demandées ». Chargé de mission Langues et Cultures Régionales (LCR) dans le 1er degré, l’Inspecteur académique tient à préciser ce que l’on entend lorsque l’on parle « de créole à l’école ». Dans les faits, ce sont seulement 2 fois 45 minutes consacrées à des actions d’enseignement et « très peu d’enseignants les entreprennent , une trentaine qui sont plus engagés dans la sensibilisation ».
« Pour atteindre l’objectif de maîtrise de la langue, et de façon scientifique, il faut le (le créole) prendre en compte. L’inter-langues et la diglossie sont là un problème pédagogique ». Et Patrice Georget, chargé de mission LCR, de rappeler qu’il existe deux approches : l’Enseignement du Français en Milieu Créolophone (EFMC) et la LCR qui concourre à valoriser le système de communication du pôle créole. « Ce ne sont pas deux approches opposées mais complémentaires. Il n’y a pas de choix ». 8 écoles de grande section et de CP de la circonscription, au sein desquels les élèves ont finalement très peu conscience du mélange créole-français, bénéficient de l’approche EFMC. 6 classes travaillent sur les faux amis pour le cycle 3 (les mots tels que roder, gagner, que l’on retrouver dans les deux langues mais qui n’ont pas le même sens) et la conscience phonologique pour le cycle 2. Et Bernard Huet de justifier que ce n’est « pas une démarche militante mais pédagogique ». Cela va de soit et c’est bien heureux enfin pour nos élèves. Encore 20 ans, est on y arrivera.
Témoignages
Joselito Danton, Directeur de l’école maternelle de la Rivière du Mat
« On a un problème de diglossie, il faut essayer »
Ce matin-là, à l’école maternelle de la Rivière du Mat, le Directeur Joselito Danton revoit quelques comptines avec ses élèves de moyenne section. Comptines en français mais aussi en créole réunionnais. A travers le chant et la gestuelle pour « Chut » en français, “Kuit-Kuit” en créole, les enfants apprennent à dissocier langues maternelle et nationale. Avec un support image, c’est d’abord le loup qui est mis en scène puis viendra le tour de Grand Mère Kalle, dont le nom même suscite l’enthousiasme des enfants, et c’est ainsi les mots de vocabulaire qui sont abordés de façon ludique.
Depuis qu’il a mis en place ces séances dans sa classe créolophone, en septembre, le directeur souligne que « les enfants commencent à sentir s’il s’agit de français ou de créole. Dans la mesure où ici on a un problème de diglossie, il faut essayer. On se rend compte que beaucoup d’enfants ont des problèmes langagiers, et qu’ils rencontrent des difficultés dans l’apprentissage du français ».
La difficulté reste selon l’instituteur, « la proximité des deux systèmes. Le créole s’est francisé et appauvri. Le créole parlé par mes grands parents n’a rien à voir avec celui parlé par les jeunes d’aujourd’hui ».
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