
Mal-do-mèr dann sarèt
28 juin, parLo zour la pokor kléré, Zan-Lik, Mariz é sirtou Tikok la fine lévé, mèt azot paré. Madanm Biganbé i tir zot manzé-sofé, i donn azot, zot i manz. (…)
Débat au Sénat
2 juillet 2011
Sur la proposition de loi relative au développement des langues et cultures régionales en débat au Sénat avant-hier, Gélita Hoarau a apporté sa contribution pour souligner que le texte examiné avant–hier « ne cite, ni ne fait allusion à la diglossie, c’est-à-dire l’existence sur un même territoire de deux variétés linguistiques, l’une étant présentée comme supérieure à l’autre ». Le texte de sa contribution est à retrouver ci-après, avec des intertitres de “Témoignages”.
Dans le cadre de ce débat, permettez-moi d’insister sur la nécessité de reconnaître la situation de diglossie, c’est-à-dire l’existence sur un même territoire de deux variétés linguistiques, l’une étant présentée comme supérieure à l’autre. C’est la situation prévalant dans les territoires ultramarins. Dans ces départements, majoritairement, les citoyens ont pour langue maternelle ou co-maternelle une langue régionale ou dite “minoritaire”. Sur notre île de La Réunion, 90% des habitants sont créolophones. Pour la plupart, nos jeunes ne rencontrent la langue officielle de la République qu’à leur entrée à l’école maternelle. Cette langue leur est donc d’abord étrangère et le succès de son apprentissage dépend pour beaucoup de la place faite au créole réunionnais dans la classe.
« Notre langue maternelle est déconsidérée »
Malheureusement, souvent notre langue maternelle est déconsidérée, et tout juste tolérée au sein de l’enceinte scolaire. Tout jeune, l’enfant subit alors la violence inouïe du déni identitaire, responsable en partie de l’échec scolaire. Aujourd’hui, après des décennies de scolarisation massive, nous déplorons 110.000 illettrés, chiffre incompressible constaté année après année lors de la Journée défense et citoyenneté.
Peut-on se satisfaire d’une telle situation ? Ils sont pourtant innombrables les travaux démontrant l’importance de la langue première pour le développement intellectuel de l’enfant, pour sa capacité à exprimer idées et concepts. Le respect de la langue maternelle, sa prise en compte, son approfondissement ne peuvent que favoriser l’apprentissage d’autres langues, dont le français bien évidemment, permettant ainsi à l’enfant de maîtriser un réel bilinguisme.
« Les langues régionales : « patrimoine de la France » »
Mais, actuellement, l’enseignement de la Langue et Culture régionales n’est pas envisagé comme tel. En outre, son avenir est menacé à La Réunion en raison de la raréfaction de l’offre dans les établissements scolaires et de l’inadaptation des programmes aux besoins des Réunionnais.
Il revient à l’État et non — comme l’entend la proposition de loi, aux collectivités territoriales —, de donner un “statut protégé” aux langues régionales. À titre de triste exemple, citons le président de la Région Réunion pour lequel « la défense de la langue créole n’a aucun sens », déclaration ne reposant sur aucun fondement scientifique, mais sur un a priori dévastateur au vu du nombre d’illettrés.
Depuis juillet 2008, la Constitution reconnaît les langues régionales comme « patrimoine de la France ». L’État a donc des obligations et responsabilités quant à la sauvegarde et la valorisation de ce patrimoine. D’autant qu’au cours des dernières années, il n’a cessé de renouveler ses engagements dans ce sens. Ainsi, en mai 1999, la France a signé la Charte européenne des langues régionales s’engageant à appliquer 39 des 98 dispositions qui la composent, dont l’offre d’une éducation en langue régionale du préscolaire à l’enseignement supérieur.
En 2006 et 2007, sont entrées en vigueur deux Conventions de l’UNESCO pour la protection et la promotion de la diversité culturelle et pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel. Bien que la France en soit signataire, ces engagements n’ont pas été concrétisés.
Les notions de développement, d’épanouissement humain, de développement durable intègrent aussi celle du respect identitaire, notamment la reconnaissance, l’enseignement de la langue — ici le créole réunionnais — porteur de son histoire, de sa culture, d’un puissant ciment identitaire, construit dans des conditions bien particulières.
Ce respect identitaire est impératif si nous voulons un peuple véritablement acteur de son avenir plutôt que désemparé.
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