Le français comme outil d’intégration régionale

18 décembre 2006

Des délégations de la SADC (Communauté pour le Développement de l’Afrique australe), du COMESA (marché commun d’Afrique orientale et australe) et de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) ont rencontré dans notre île des collectivités et des partenaires économiques (CCIR, Technopole) dans le cadre d’un programme tri-annuel dont le CIEP (Centre international d’études pédagogiques) est l’opérateur régional.

Le Centre international d’études pédagogiques de La Réunion a son siège dans le campus Sud de l’Université, où il mène une action de formation destinée à de nombreux acteurs de la zone de l’océan Indien. Son réseau de correspondants inter-régionaux en a fait un mandataire tout désigné pour porter une action de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), pour la formation des cadres et hauts fonctionnaires des organisations internationales africaines. Catherine Braun, de l’OIF, a rencontré à cette fin, samedi, le Directeur du CIEP, Laurent Pérez, pour faire le point sur l’élaboration d’un programme sur 3 ans pour renforcer la présence du français comme langue internationale des acteurs et décideurs des organisations multilatérales de l’Afrique orientale et australe.

Ce projet va concerner en premier lieu des membres de la SADC et du COMESA, mais le programme de l’OIF envisage d’y inclure aussi à terme des responsables de l’Union africaine et de la Communauté des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDAO) dont le siège est à Niamey. Il se déploie selon 5 axes qui sont : la langue, la culture, la démocratie, l’économie et la solidarité pour le développement durable.
« Le projet vise à renforcer la présence du français comme outil professionnel au sein d’organismes membres qui, tous, ont leur siège dans des pays anglophones et qui, tous, ont en leur sein des acteurs francophones souvent placés devant de sérieuses difficultés pour communiquer avec leurs homologues », expose Catherine Braun, en évoquant les longueurs de la préparation du dernier Sommet de Djibouti.

L’OIF est très attentive aux besoins de la communication avec les pays émergents d’Afrique australe, où le français est très présent et où sa maîtrise s’avère être un élément essentiel dans les prises de décision relatives aux programmes en préparation. Il s’agit donc, par ce projet, non seulement d’enseigner la langue française, mais aussi de renforcer les services de traduction, les centres de documentation et les outils de la communication, en particulier Internet.

L’équipement informatique et numérique du CIEP en fait un opérateur privilégié, du fait aussi de sa position géographique et de ses propres réseaux.
« L’intérêt pour le CIEP de participer à ce programme - en cours de validation auprès des organisations africaines - est de continuer à servir l’activité extérieure de l’Etat et les collectivités locales dans leur volonté d’œuvrer à l’intégration régionale de La Réunion », souligne pour sa part Laurent Pérez. Le programme réunit la présence physique d’un formateur avec les publics et l’utilisation de logiciels d’apprentissage des langues à distance, avec tutorat et pour des parcours individualisés étudiés sur la base d’une évaluation des niveaux de langue de chacun. A partir d’un certain niveau de langue acquis, des stages d’immersion sont prévus, et La Réunion deviendrait une des destinations pour les apprenants, qui seront répartis dans des entreprises ou des services de l’administration locale, pour y perfectionner leur niveau de langue.

La responsable de l’OIF et le Directeur du CIEP ont notamment pu exposer ce programme au Conseiller régional Wilfrid Bertile, auquel ils ont fait des propositions, pour favoriser l’exportation d’un savoir-faire et d’une ingénierie française et réunionnaise dans les pays concernés. A ce propos, la directrice de la Technopole et un élu de la Chambre de Commerce sont invités à assister au prochain Sommet du COMESA qui aura lieu au Kenya en mai 2007.
« La France a tout intérêt à décentrer sa vision de la coopération internationale pour mettre en valeur la coopération Sud/Sud. Nous mettons en relation des gens qui, auparavant, ne se voyaient pas et qui ont développé des compétences importantes. Il faut leur donner les moyens de s’exprimer dans leur champ de compétences », a ajouté Laurent Pérez.

P. David


Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?


Témoignages - 80e année


+ Lus