
Mal-do-mèr dann sarèt
28 juin, parLo zour la pokor kléré, Zan-Lik, Mariz é sirtou Tikok la fine lévé, mèt azot paré. Madanm Biganbé i tir zot manzé-sofé, i donn azot, zot i manz. (…)
Quoi de neuf dans la politique éducative en France ?
1er septembre 2007
Si la société change, la politique éducative française n’a quant à elle rien perdu de sa culture scolastique rigide qui fait fi des pédagogies alternatives basées sur le respect de l’enfant et le développement de son intelligence. Avec le socle commun de connaissances, l’Education nationale a instauré un minimum vital que l’élève théorique doit maîtriser avant l’âge de 16 ans et surtout institué une culture du résultat, de la performance, de la compétition autant pour les élèves que les professeurs.
Rentrée 2007. La Réunion. Question d’un professeur à ses élèves de 6ème : « Que pensez-vous du collège ? » Réponses : « C’est grand », « c’est propre », « c’est bien car on a plus de professeurs qu’en primaire », « c’est comme une prison », « on dirait in zol » ! Plus de la moitié des 24 élèves considèrent que leur établissement scolaire ressemble à une prison ! De quoi leur donner le goût des études.
« Contenu impératif de la scolarité obligatoire »
Mais qu’importe que l’élève ait finalement le goût des études, ce sont les résultats qui importent. L’obligation de résultat est de toute façon inscrite dans notre société à tous les niveaux, et l’échec, considéré comme une tare. L’élève ne va pas à l’école pour pavoiser, encore moins s’épanouir, mais apprendre et montrer qu’il sait. En fin de CE1, puis de CM2, et tout au long de son cursus, il sera régulièrement évalué pour voir s’il franchit correctement tous les paliers censés le conduire à maîtriser le socle commun au Brevet des collèges.
Oubli ou manque de matériel, comportement en classe, assiduité, participation... ces éléments inscrits à la fameuse note de vie scolaire, mise en place à la rentrée dernière, sont aussi des critères d’évaluations pris en compte dans la notation finale de l’élève. Même si Jean a 15 en mathématiques, on pourra lui enlever 1 point sur sa moyenne générale, car il oublie son équerre ou ses parents n’en ont toujours pas acheté, qu’importe.
Quant aux professeurs, formés à des situations de classes idéales face à des élèves théoriques idéaux, à charge pour eux de trouver la pédagogie adaptée à la réalité de terrain. L’Education nationale leur donne le « contenu impératif de la scolarité obligatoire », à savoir le socle commun, une note de vie scolaire pour faire respecter la discipline en classe, après à eux de se débrouiller pour atteindre les objectifs fixés. Avec la mise en place, là encore à la rentrée dernière, des Conseils pédagogiques (qui n’ont de pédagogique que le nom), ils n’échapperont pas, eux non plus, à l’obligation de résultat dans un système éducatif formaté à la mode anglo-saxonne. C’est lors des Conseils pédagogiques que tous les professeurs enseignant la même discipline devront fixer des objectifs communs à toutes les classes de l’établissement dans cette matière. L’enjeu est d’importance, car selon que ces objectifs ont été ou non atteints, dépendra le degré de financement dévolu à l’établissement. La responsabilité n’est pas mince et permettra de dégager les bons éléments de notre système éducatif. Bientôt peut-être les primes aux résultats ? Cela correspondrait parfaitement à la stratégie de division du gouvernement qui soutient que l’argent gagné sur les suppressions de postes d’enseignants sera reporté en faveur de ceux qui restent et qui sauront s’impliquer.
De l’école de l’élite à l’école de masse
« Le socle commun sera la base culturelle commune à tous les Français » pour Gilles de Robien, à l’origine de cette innovation qu’il qualifie également d’« acte refondateur pour notre système éducatif » qui répondrait à l’attente des parents qui ne s’y retrouveraient plus tant les programmes scolaires ont subi de modifications. Mais ce cadre rigide, qui répond à une certaine demande sociale et politique du retour à la règle en fer à l’image de la discipline prônée, aux blouses grises, aux internats pour les « têtes dures » qui n’accrochent pas avec ce système éducatif, parviendra-t-il à conduire les élèves à la réussite ? Sera-t-il en mesure de faire reculer l’échec scolaire à La Réunion, la sortie prématurée de l’école ?
Comme le rappelait Raoul Lucas, maître de conférence en sciences de l’éducation, spécialiste de l’histoire de l’école réunionnaise, lors du débat organisé en mars dernier par la CCIR sur le thème “Identité réunionnaise et modèle de développement économique durable”, la politique éducative engagée dans notre département a fortement restreint l’accès à l’enseignement jusqu’au milieu des années 1960. « Pendant très longtemps, la colonie a tout fait pour que l’école ne se développe pas », alors qu’elle « s’est préoccupée très tôt de constituer une élite ». Cet héritage de notre histoire a selon lui des conséquences très négatives : « Au lieu de susciter l’émulation, la réussite est source d’envie, de ressentiments ». Combien d’enfants occupent aujourd’hui les bancs de l’école en se disant par avance qu’ils n’ont rien à y faire, car l’école ne leur apportera rien, si ce n’est le déni de leur culture, de leur identité, de leur langue ? Quand on passe de l’école de l’élite à l’école de masse, quand on parle d’Education nationale et plus d’Instruction nationale, quand la génération précédente est la première à avoir connu l’école et que les parents d’aujourd’hui se sentent aussi largués, quand se posent au système éducatif des enjeux inédits, ce sont bien les pédagogies qui doivent évoluer. Non ?
N’y a-t-il pas d’autres alternatives que la norme ?
Alors, bien sûr, il serait impensable de demander à un enseignant de s’adapter aux besoins de chaque élève, mais à quoi sert par exemple d’avoir une agrégation si l’on n’est pas en capacité de prendre en compte le niveau de l’élève, ses capacités initiales, dans son enseignement ? Va-t-on comme cela mettre, dès la maternelle, en classe RASED (Réseaux d’aides spécialisées aux élèves en difficulté) l’enfant qui ne colle à la norme, qui ne maîtrise pas la tenue de son stylo, l’écriture cursive, ou une autre des compétences scrupuleusement notifiées ?
Si le soutien et le suivi scolaires sont de bonnes choses, ils ne doivent pas servir à isoler les élèves, à les classer dans la catégorie “hors normes” de l’Education nationale, à les ficher comme les mauvais élèves qui n’iront pas loin dans leurs études. Le grand défi de notre système éducatif est de se mettre au niveau de l’élève pour le comprendre, l’aider réellement, lui redonner le goût à l’école au sein de laquelle il passe une grande partie de ses premières années d’existence. On ne peut pas travailler que sur ce qui les motive, mais peut-être partir de là pour les conduire à autres choses.
Plutôt que de remettre en cause si vite et si facilement le travail des enseignants, leurs capacités à mener à bien leur mission, c’est une réflexion en profondeur du système éducatif français qu’il faudrait opérer. Devant l’échec de plus en plus patent de l’enseignement “traditionnel” à intégrer tous les élèves, ne conviendrait-il pas de prendre enfin en compte les pédagogies alternatives déjà expérimentées, de se pencher sur ses méthodes actives qui permettent à l’enfant de construire ses connaissances en développant son autonomie ? À La Réunion, si un cours de LCR peut raccrocher l’élève à l’école, le faire se sentir reconnu, accepté, le raccrocher à des valeurs communes, il peut lui donner la confiance pour aller plus loin, pour avoir des objectifs. Si on veut vraiment la réussite des élèves, si l’école a pour objectif d’être un tremplin pour sa vie future, elle ne peut négliger aucune piste, à commencer par les plus évidentes. « Il n’y a pas de mauvais élèves, il n’y a que ceux que l’on a laissé devenir mauvais » ! (parole d’enseignante) ?
Stéphanie Longeras
Les pédagogies alternatives
Marie-Laure Viaud, “Des collèges et des lycées différents” (“Le Monde”, 2005), a réalisé une étude visant à recenser le nombre d’établissements qui ont adopté des pédagogies alternatives. Il y en aurait quelques dizaines en France et quelques milliers de par le monde. Toutes s’inspirent du courant de l’« éducation nouvelle », mouvement né au 19ème siècle et réunissant des philosophes, pédagogues, médecins et psychologues souhaitant réformer l’école. Leurs priorités sont le respect de l’enfant et le développement de son intelligence obtenu par des méthodes actives lui permettant de construire ses connaissances en développant son autonomie.
Célestin Freinet et son projet d’éducation populaire, le Russe Anton Makarenko et son projet d’« homme nouveau »... toutes les expériences engagées qui ont conduit à la création d’écoles existantes encore aujourd’hui ont toujours attiré la méfiance en raison de leur caractère novateur et de la liberté qu’elles laissent aux enfants.
Pour en savoir plus sur les pédagogies alternatives, nous vous invitons à consulter le mensuel “Sciences Humaines” de février 2007 qui leur consacre un excellent dossier (www.scienceshumaines.com)
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Messages
1er septembre 2007, 06:36, par Vincent Breton
Bonjour,
Il me semble utile d’apporter quelques précisions à cet article qui témoigne d’un réel contresens relativement à l’ambition du socle commun.
Tout d’abord, si G de Robien a mis en oeuvre le texte (décret de juillet 2006), ce socle, voulu par la Loi d’orientation et de programme pour l’avenir de l’école de 2005, était déjà annoncé lors du débat national sur l’école deux ans plus tôt. D’autres pays ont des approches semblables et dès 2000, lorsqu’ils furent réunis pour élaborer ce qui allait devenir le processus de Lisbonne, les chefs d’Etats européens se sont engagés avec des objectifs forts pour 2010 (dont celui de réduire à 10% les sorties du système sans qualification).
L’élaboration du socle part d’un double constat : chaque année 150 000 élèves (20% d’une classe d’âge) sortent du système éducatif sans qualification et par ailleurs nous creusons le déficit dans les filières universitaires scientifiques.
Le socle propose donc un ensemble de compétences nécessaires à tous pour ne pas sortir du système sans qualification et surtout pour pouvoir poursuivre sa formation tout au long de la vie. Le socle propose également "un patrimoine commun" contribuant à créer du lien social et culturel entre les citoyens.
Il est organisé en 7 piliers ou grands domaines et décliné en compétences qui combinent connaissances, capacités et attitudes.
Du point de vue de l’évaluation, il s’inscrit dans l’idée de parcours individuel, avec certes des moments d’évaluation mais qui se refusent justement à la note moyenne globale : il s’agit de déterminer les besoins de l’élève et de tout faire pour répondre le plus tôt possible aux exigences du socle.
C’est celà aussi que l’on appelle la "performance". C’est à dire rechercher à améliorer l’efficience du système en recherchant les meilleures solutions possibles. Du point de vue de l’égalité des chances, il ne s’agit plus de donner "la même chose à tous", mais de donner "autant à ceux qui en ont le moins".
Une lecture a minima du socle pourrait en faire un catalogue sec, mais ses intentions sont autres. Elles exigent à la fois la construction de repères solides, mais que l’on donne du sens aux apprentissages, que l’on développe l’estime de soi de nos élèves, que l’on fasse preuve d’une réelle attention à leur parcours en recherchant des réponses adaptées.
Aujourd’hui les maîtres qui ont vu leur liberté pédagogique réaffirmée par la loi de 2005 ont le choix des méthodes, mais ils doivent tout faire pour améliorer les résultats de leurs élèves, ce qui passe par une meilleure formation, une professionnalisation accrue des enseignants. Celle ci évolue également et un nouveau cahiers des charges de la formation des maîtres vient d’être défini.
Les lecteurs qui souhaitent en savoir un peu plus sur le socle commun, sont invités découvrir le site présenté plus bas.
Voir en ligne : Le socle commun