Leçons de l’épidémie - II -

13 février 2006

L’épidémie de chikungunya à La Réunion révèle de nombreuses choses et il nous faudrait des sociologues de la rumeur et de la peur, des anthropologues de la santé et des psychologues de la souffrance pour analyser tous les phénomènes qui accompagnent ou marquent ce fléau.
En attendant, on peut faire quelques remarques. Par exemple, si l’épidémie n’avait pas touché les “riches” de l’océan Indien - les Réunionnais -, y aurait-il eu la moindre mobilisation ?
On sait que le chikungunya existe dans des pays de l’Afrique de l’Est et - un épidémiologiste le faisait remarquer sur une des radios de l’île - cela ne mettait pas le virus dans les dossiers urgents de la recherche.
Certes, on peut constater des défaillances des pouvoirs publics, et le public a droit d’exiger une attitude plus responsable de ces derniers, mais cela ne doit pas nous empêcher de penser à nos peuples voisins, chez qui nous renvoyons la maladie.
Les Réunionnais pourraient exiger que la recherche profite aux peuples voisins. Si un vaccin est trouvé, on espère qu’en tant que “riches” de l’océan Indien, nous saurons trouver une attitude de solidarité et faire en sorte qu’il soit distribué dans des pays plus pauvres.

Ginette Payet


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