Leçons de l’épidémie - III -

20 février 2006

On aime taper indistinctement sur “les élus”, sur “les hommes politiques”, en les mettant tous dans le même sac. J’entends ce genre d’amalgame sur une radio de l’île, toujours à propos de l’épidémie de chikungunya, où l’on va jusqu’à dire sur les ondes : "n’invitez plus les hommes politiques, ils ne cherchent qu’à faire des annonces, ils sont menteurs génétiquement".
Or :
1 - sans l’action de certains élus, les pouvoirs publics ne se seraient pas souciés de cette épidémie ;
2 - sans ces élus, aucune mesure ne serait appliquée ;
3 - les élus sont... élus par les électeurs (cela semble être une telle vérité, mais il faut la répéter, semble-t-il) ; c’est-à-dire qu’à taper sur “les élus”, on tape sur les “imbéciles” qui les auraient élus.
Taper sur “les élus” en général dans une démocratie est un sport d’extrême droite ; c’est l’expression d’un populisme anti-parlementaire, qui encourage le “tous pourris, vive l’homme providentiel” ; ce dernier étant le plus souvent une personne qui veut tout contrôler, avoir tout le pouvoir puisque les gens sont trop bêtes à ses yeux pour partager les responsabilités.
Ce courant populiste a tout loisir de se répandre sur les ondes de l’île. On devrait s’en inquiéter.

Ginette Payet


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