Résultats du Bac... et autres examens

Les candidats otages des sociétés privées !

6 juillet 2007

Les lycéens et leurs parents ne sont pas obligés de se laisser racketter par des services payants qui leur proposent les résultats du Bac et autres examens sur Internet : ils peuvent les consulter gratuitement au même moment sur le site du Rectorat au http://www.ac-reunion.fr.
Mais ils ont tous été contraints d’attendre que les privés soient satisfaits pour avoir accès aux résultats. Une “prise d’otages” potentiellement très lucrative pour les boîtes à examens, qui viennent de nous faire, en grandeur réelle, un “test A.G.C.S”.

Les lycéens et leurs parents ne sont pas obligés de se laisser racketter par des services payants qui leur proposent les résultats du Bac et autres examens sur Internet : ils peuvent les consulter gratuitement au même moment sur le site du Rectorat au http://www.ac-reunion.fr.
Mais ils ont tous été contraints d’attendre que les privés soient satisfaits pour avoir accès aux résultats. Une “prise d’otages” potentiellement très lucrative pour les boîtes à examens, qui viennent de nous faire, en grandeur réelle, un “test A.G.C.S”.

Le tribunal administratif d’Aix-Marseille, saisi par une société privée, a par jugement du 26 juin 2006, mis le Ministère de l’Education nationale et l’ensemble des Académies de France et de Navarre devant l’obligation de retenir toute publication des résultats d’examens - y compris leur affichage dans les lycées - jusqu’à l’envoi simultané aux sociétés privées et journaux ayant passé des conventions pour leur publication. La société France Examen s’était en effet prévalue de la Commission d’accès aux documents administratifs (CADA) et de l’ordonnance 2005- 650 du 6 juin 2005 relative à la liberté d’accès aux documents publics, pour exiger que la totalité des résultats soit bloquée jusqu’au moment où elle pourrait être transmise à tous au même moment. Et voilà nos très libéraux pourfendeurs de “l’égalitarisme” tous alignés comme un seul homme !
Cette disposition introduit une rigidité qui est source de pagaille, plus ou moins accentuée selon les Académies. Elle est aussi une cause de distorsions manifestes, en soumettant la publicité des résultats au seul mode de communication par Internet. Les résultats du 1er groupe (écrit) auparavant affichés dans les lycées à partir de 14 h en fonction des délibérations, ont tous été bloqués jusqu’à 18h à cause de cette décision judiciaire. Pour le 2e groupe (oral), les résultats étaient auparavant communiqués dans les huit centres de délibération, au fur et à mesure.
Mercredi 4, le Rectorat de La Réunion avait prévu d’afficher les résultats du 2e groupe (épreuves orales) à partir de 15h, mais un retard dans l’une des délibérations - à Sarda Garriga (Saint-André) - a tout bloqué jusqu’à 18 h 45.

À La Réunion où les jeunes, même lorsqu’ils vont dans un lycée de relative proximité, rencontrent des difficultés de transport, cette clause de publication bloquée est une pénalité supplémentaire. Aller voir les résultats sur Internet ? Tout le monde n’a pas l’outil informatique à domicile. Et lorsqu’ils l’ont, ils doivent aussi avoir le choix entre une mise en ligne gratuite et celle des privés. En théorie, ce choix existe. Mais dans une Académie de l’hexagone - dont le serveur “a planté” comme disent les informaticiens - les élèves ont été la proie directe des serveurs payants.
Cela sera-t-il une cause d’annulation d’un système introduit par pure allégeance à la logique de privatisation ? Que se passerait-il si plusieurs Académies avaient leur serveur saturé en même temps devant l’afflux des connexions ?

C’est en fait un exemple des contraintes que les privés sont prêts à imposer à tous pour pousser plus loin la commercialisation des services.
Il n’est pas nécessaire de démontrer que ces sociétés de préparation aux examens font d’énormes profits sur l’angoisse ou les ambitions des familles. En l’occurrence, si elles obtiennent de capter les appels ou connexions des candidats - le tout payant bien sûr : entre 3 et 4 euros, multipliés par le nombre de candidats “pris au piège” - elles multiplient du même coup les chances de les attraper au passage pour des séances de révision ou pour préparer la session de septembre.

Cette année, la polémique a pris de l’ampleur autour du marché très lucratif des boîtes à “bachotage”. Sans doute parce que cette façon de contraindre toute une communauté scolaire s’apparente à une manière de faire passer en douce une forme de validation de l’A.G.C.S (accord général pour la commercialisation des services), sur lequel pourtant les négociateurs du cycle de Doha n’ont pas réussi à se mettre d’accord avant le 1er janvier 2005 et qu’ils n’ont pas davantage adopté lors de la réunion de Genève du 24 juillet 2006.

Ce qu’une décision judiciaire a fait, une autre décision judiciaire ne peut-elle le défaire ? Il suffirait qu’un syndicat d’enseignants ou une organisation de parents d’élèves trouve la faille...

P. David


Bac 2007

Taux de réussite

- bac technologique : 79,7 %
- bac général : 84%


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