Formations sur l’ouverture à l’entreprise

Les chercheurs réunionnais à la distillerie de Savannah

3 juin 2004

Dans le cadre des formations sur l’ouverture à l’entreprise, l’École doctorale interdisciplinaire (EDI) organisait hier une journée visite de l’entreprise, à la Société Distillerie de Savannah, à Bois-Rouge (Saint-André). Une dizaine de jeunes chercheurs réunionnais, ainsi que des futurs docteurs de la zone océan Indien, visitaient une structure, où un jeune docteur réunionnais travaille à « mener sa recherche ».

C’est Laurent Broc, directeur de la distillerie de Savannah, qui guidera le groupe de visiteurs à travers cette bâtisse. L’objectif de cette rencontre vise l’échange sur la vie de l’entreprise, mais aussi le dialogue sur la place des docteurs dans l’entreprise au quotidien. Plus spécialistes que généralistes, il n’est pas rare que certains jeunes chercheurs, doctorat en poche, éprouvent des difficultés à s’insérer professionnellement. En fait, le constat reste le même, les étudiants établissent difficilement le lien entre leurs études et le monde du travail. L’Université forme une élite intellectuelle, "l’élite française", selon Laurent Broc, mais il importe de réfléchir à son insertion dans le monde du travail.
Selon Jacky Simonin, directeur de l’EDI, il incombe également aux jeunes chercheurs de s’interroger sur l’orientation à donner à leur future carrière professionnelle. Certains seraient tellement plongés dans leurs recherches, qu’ils en oublient la finalité première : pouvoir en vivre.

L’insertion est possible à La Réunion

L’exemple de Thierry Grondin, aujourd’hui docteur en chimie, chargé de la recherche et du développement à la distillerie, témoigne qu’un étudiant réunionnais peut poursuivre ses études sur sa terre natale, tout en assurant son insertion dans la vie active. Lors de sa thèse, une convention Formation-Recherche-Entreprise avait été signée entre l’Université de La Réunion et la société saint-andréenne. Il y mènera des recherches, afin d’avoir une meilleure connaissance des arômes. Il fait aujourd’hui partie du personnel “scientifique” de la société.
Aujourd’hui, il souhaite faire part de son expérience aux futurs docteurs, notamment afin de montrer que l’enseignement n’est pas obligatoirement une fin en soi. Il existe d’autres issues “professionnelles”.
Pour les futurs docteurs, présents lors de la visite, ce genre d’initiative doit être pérennisé. Une doctorante en droit insiste sur le fait qu’il est important de se consacrer entièrement à ses études. Elle ne cache pas cependant que l’emploi est primordial, en terme de valorisation du travail fourni, des recherches effectuées. Mais, chaque chose en son temps.
Chaque parcours doctoral diffère l’un de l’autre, mais garde un point commun inaliénable. La recherche doit, en plus d’enrichir la connaissance scientifique, démontrer la capacité de travailler du chercheur. Tout est fonction de la qualité des travaux, et non pas seulement le nombre d’expériences acquis. Les futurs docteurs y travaillent. Mais, avec un autre regard sur le monde du travail.

Bbj


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