Promouvoir l’égalité des chances dans le système éducatif

Les inégalités perdurent

28 juin 2004

Dans le prolongement de la convention interministérielle du 25 février 2000, autorités rectorale et préfectorale ont paraphé vendredi la convention régionale pour la promotion de l’égalité des chances entre filles et garçons, hommes et femmes dans le système éducatif. Un premier pas institutionnel pour valoriser la mixité dans les filières de formation d’avenir et le respect mutuel des deux sexes.

Les observations nationales et régionales sont unanimes : malgré des avancées notoires, les inégalités homme/femme perdurent face à l’emploi. À La Réunion, à formations égales, les femmes sont plus nombreuses à rechercher un emploi et se retrouvent plus souvent au chômage que les hommes. Elles occupent majoritairement les emplois précaires, à temps partiels ou subalternes (7% de cadres féminins en 2001). Et pourtant, "le constat des résultats scolaires dans l’Académie démontre que les filles réussissent mieux que les garçons, mais cela ne veut pas dire qu’elles sont présentes dans les différentes filières", souligne le recteur, Christian Merlin.
En effet, elles empruntent majoritairement des orientations littéraires, tertiaires ou de services, alors que les garçons rejoignent généralement des formations scientifiques, techniques et industrielles, porteuses d’emploi et offrant des développements de carrières supérieurs. Les particularités économiques réunionnaises visent à accentuer ces écarts : monopole masculin dans certains métiers, proximité du secteur tertiaire et éloignement des débouchés de certaines filières technologiques et industrielles.
Il apparaît nécessaire de remédier à ces disparités au plus tôt de la scolarité, afin, d’une part, de promouvoir le respect mutuel entre les deux sexes, et d’autre part, favoriser l’insertion des femmes dans les filières créatrices d’emplois. Telles sont les deux ambitions de la convention partenariale signée entre le Rectorat de l’Académie de La Réunion et la Préfecture.

Les bases de l’action

Cette convention offre une première légitimité des actions à venir et implique, au-delà des acteurs académiques et des professionnels de l’enseignement de tous les niveaux, les services publics, les familles, mais aussi les partenaires économiques et associatifs désireux de partager ces orientations. À noter que La Réunion est le premier département d’Outre-mer à signer cette convention.
Dans un premier temps, deux axes de travail sont privilégiés : "la valorisation des personnes et des pratiques", - en incluant par exemple une clause sur la mixité dans le règlement intérieur de tous les établissements, ou encore en favorisant la réussite des jeunes mères scolarisées -, et "le développement d’une éducation à la mixité se fondant sur la culture des jeunes", - développer un accueil privilégié des jeunes filles dans les filières techniques ou encore, créer un prix régional de la mixité.
Pour ce faire, trois mesures d’accompagnement ont pu être définies grâce au travail préalable du groupe académique de pilotage de "l’Égalité des chances filles-garçons", réalisés avec le concours de 70 établissements de l’île. Elles consistent à offrir des outils de communication modernes et adaptés, à former les personnels en matière d’égalité des chances et enfin, à développer la convention par la recherche de pistes de réflexions et d’actions.
Cette action partagée constitue, pour le recteur, "la clé de la réussite des filles et au-delà, celle du pays". Tous sont conscients qu’il reste beaucoup de travail à accomplir, car on est très loin de la parité voulue par le gouvernement qui constitue, pour le secrétaire général aux Affaires régionales de la préfecture, "un véritable enjeu sociétal".

Estéfany


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