Le SNEP-FSU craint pour l’avenir de l’éducation physique et sportive

’Les neurones ne s’arrêtent pas au bas du cou’

15 décembre 2004

Le Syndicat national de l’éducation physique de l’enseignement public (FSU) entre dans une campagne d’information et d’explication pour faire face à la mise en cause de l’éducation physique et sportive (EPS) que sous-tend le projet de loi Fillon.

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L’idée générale du projet Fillon est de recentrer l’apprentissage sur des disciplines jugées indispensables : écriture, calcul et langage. Ce projet de loi doit permettre aux jeunes d’acquérir un minimum pendant la scolarité.
Le SNEP-FSU (Syndicat national de l’éducation physique de l’enseignement public) dénonce cette vision réductrice : des activités sportives et artistiques deviendraient des matières facultatives, et vouées à la disparition au nom de l’économie à tout prix.
Le nouveau secrétaire académique du SNEP-FSU à La Réunion, Olivier Serrié, s’insurge : "C’est la première fois qu’un projet d’éducation ne fait aucune référence au corps. Nous ne pouvons accepter que le sport n’ait plus sa place à l’école. Les neurones ne s’arrêtent pas au bas du cou, ils descendent jusqu’à la pointe des pieds".
Le projet de loi Fillon veut réduire le brevet des collèges à trois épreuves, dont deux seulement seraient obligatoires, et relègue toutes les autres matières à un contrôle continu. Les activités sportives et artistiques dépendront du choix de l’élève et perdent leur caractère obligatoire, sur lequel s’appuie la certification de la discipline.
Insidieusement, selon l’organisation syndicale, c’est l’EPS (éducation physique et sportive) qu’on pousse vers la sortie de l’école. Selon les responsables réunionnais, le syndicat national a rencontré le ministre François Fillon, qui a répondu le 22 novembre qu’il ne voyait pas en quoi l’EPS faisait partie du socle fondamental de l’éducation. C’est donc revenir clairement sur la place primordiale du sport dans le développement individuel et la maîtrise corporelle.

Sans E.P.S., pas d’éducation

Le gouvernement se veut subtil, mais il poursuit de manière très gros doigt sur sa lancée : dès 2003, une baisse de moitié des recrutements de professeurs de sport avait déjà causé une vive inquiétude et plusieurs mouvements de protestation.
En réduisant les heures d’enseignement, le gouvernement marginalise l’EPS et se prépare à déclarer l’inutilité des professeurs de cette discipline. Pour la première fois depuis que l’école de la République existe, l’éducation physique n’est plus jugée indispensable. Or, souligne le syndicat, "ce serait un comble alors que l’année 2004 a été déclarée Année européenne de l’éducation et du sport" et que "2005 est annoncée par l’assemblée générale de l’ONU “Année internationale du sport et de l’éducation physique”. Ce serait enfin un énorme paradoxe au moment où notre pays, officiellement, se mobilise et soutient la candidature de Paris pour les Jeux olympiques de 2012".
La future génération de sportifs olympiques n’est-elle pas aujourd’hui sur les bancs de l’école ? Le SNEP-FSU lance une pétition ouverte à tous pour affirmer qu’une éducation sans éducation physique et sportive n’est pas une éducation.

Eiffel


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