Réglementation de l’enseignement scolaire de natation

Les profs de natation ont la tête sous l’eau

15 septembre 2004

La nouvelle circulaire, malgré des perspectives qualitatives intéressantes, impose des contraintes très rigoureuses. Par défaut de moyens adaptés et en cas de préjudice aux élèves, les enseignants encourent des sanctions pénales.

Publiée au journal officiel le 9 septembre, la nouvelle circulaire relative à la réglementation de l’enseignement de la natation en milieu scolaire doit désormais être appliquée, trois semaines après la rentrée scolaire. Bien que ce nouveau texte offre des perspectives qualitatives intéressantes, le SNEP-FSU estime qu’il est matériellement et physiquement impossible de mettre en pratique ses exigences.

Conscient que la précédente réglementation datant du 15 octobre 1965 méritait d’être actualisée, le SNEP-FSU déplore néanmoins que cette nouvelle circulaire intervienne "comme un cheveu sur la soupe", trois semaines après la rentrée scolaire.
Ce texte, qui "vise à définir les conditions pratiques de mise en œuvre de l’enseignement de la natation pour les élèves des écoles maternelles et élémentaires, des collèges et lycées", remet ainsi en cause toute la préparation du programme 2004 de l’éducation physique au sein des établissements, et particulièrement de la natation.
En plus d’un manque d’infrastructures (une vingtaine de piscines publiques) qui pénalise déjà la mise en place des plannings et des roulements par classes et établissements, les contraintes d’encadrement et de surface imposées par ce nouveau texte semblent "inapplicables", pour Olivier Serrié, secrétaire académique SNEP-FSU.

Les élèves inaptes devront participer

En effet, pour les collèges et lycées, le texte différencie trois groupes d’élèves selon leurs acquis en matière de "savoir nager", et pour lesquels s’appliquent des normes sécuritaires précises.
Pour les élèves n’ayant pas acquis, à leur entrée en 6ème, le niveau d’autonomie défini par les programmes de l’école primaire, un groupe spécifique ne dépassant pas 12 élèves devra être créé. Un professeur sera responsable de la sécurité de ce groupe et devra mettre en place "une différenciation pédagogique".
Pour ceux ayant acquis les bases d’enseignements du primaire (15 mètres de nage sans appui ni brassière), le professeur aura la responsabilité de 15 élèves.
Pour les élèves répondant aux exigences du test du "savoir nager", c’est le chef d’établissement qui définira l’effectif à confier au professeur (30 au maximum), prenant en compte un espace aquatique d’au moins 7 mètres carrés par élève.
Enfin, le texte précise que les élèves déclarés inaptes feront l’objet d’une attention particulière, sous la responsabilité pédagogique de l’enseignant qui aura à les faire participer malgré tout au déroulement de la séance. Ces contraintes d’encadrement et de surface obligent à organisation rigoureuse issue d’une concertation interne à chaque établissement, mais aussi entre les établissements d’une même commune pour élaborer des plannings de rotation des classes et des effectifs adaptés.

Besoin de plus de temps

"Les équipes pédagogiques doivent réfléchir, avoir le temps d’intégrer et de préparer ce changement", souligne Jean-Jacques Boitier, secrétaire académique SNEP-FSU, qui estime que si ce texte était intervenu en juin, les professeurs auraient pu anticiper son application.
Prenant en compte le cas de classes hétérogènes, constituées d’élèves appartenant aux différents groupes, ces nouvelles contraintes apparaissent impraticables immédiatement. En moyenne, les non-nageurs composent 50% de l’effectif d’une classe, et le SNEP-FSU craint que par manque d’encadrement et de piscines, certains de ces élèves soient pénalisés, isolés.
Pour l’heure et bien que le "savoir nager" soit une priorité académique dès la fin de la 6ème, Étienne Chopot, professeur de natation au Port, déclare "gérer la pénurie". Le syndicat interpelle ainsi les établissements, les professeurs d’EPS, les parents d’élèves, ainsi que les autorités hiérarchiques et de tutelle de l’Éducation nationale, afin de savoir "comment fonctionner dans le respect de cette circulaire". Les professeurs sont aujourd’hui dans l’obligation de respecter ce texte, mais par défaut de moyens adaptés et en cas de préjudice aux élèves, ils encourent des sanctions pénales.

Estéfany


Soutiens à “Témoignages”


- J. M. M. (Les Avirons) : 67,06 euros

- J. Q. (La Plaine des Palmistes) : 91,47 euros

- R. L. (Sainte-Rose) : 8,53 euros

- L. B. (Sainte-Suzanne) : 7,63 euros

- F. N. (La Petite-Île) : 67,06 euros

- M. T. (Saint-André) : 7,63 euros

- R. P. (Saint-Pierre) : 67,06 euros

- M. A. (Saint-Joseph) : 7,63 euros

- M. G. (Sainte-Suzanne) : 7,63 euros

- G. H. (Saint-Pierre) : 1,53 euros

- R. D. L. (La Possession) : 7,63 euros

- G. G. (Sainte-Clotilde) : 12,20 euros

- L. B. (Sainte-Suzanne) : 7,63 euros

- C. A. E. C. (Saint-Denis) : 3 euros

- M. T. (Saint-André) : 7,63 euros

- T. L. (Le Port) : 17,06 euros

- M. A. (Saint-Joseph) : 7,63 euros


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