Éducation nationale : appel à la grève ce samedi

Les syndicats rencontreront le nouveau recteur

1er avril 2005

Pour protester contre ’l’attaque sournoise du gouvernement’, et notamment de son ministre de l’Éducation, François Fillon, une Intersyndicale rencontrera ce samedi à 15 heures le nouveau recteur de l’académie de La Réunion.

(page 2)

Composée d’un front syndical commun et unitaire (FSU, UNSA-Éducation, SGEN-CFDT, FO-Éducation, SAIPER, Sud Éducation), ainsi que de la FCPE et de la Ligue lycéenne, l’Intersyndicale qui rencontrera le recteur samedi devra débattre avec le représentant de l’État sur deux mots d’ordre : "Rappeler notre refus de la loi d’orientation du ministre Fillon et poser la question des moyens et des effectifs", insiste Éric Sorret, de la Fédération syndicale unitaire (FSU).
Après le passage en force de la loi d’orientation, les syndicats locaux et nationaux restent sur le qui vive. "Nous serons vigilants sur le terrain, notamment sur la question de l’écriture des décrets", continue-t-il. Les décrets d’application serviront au jeu du ministre Fillon. Les syndicalistes souhaitent "faire bouger l’écriture dans l’autre sens", en leur faveur. Consciencieux du devenir des jeunes générations réunionnaises, l’Intersyndicale souhaite la revue de la copie. "Monsieur Fillon, tout ministre qu’il est, devra fouiller dans sa trousse et choisir son plus beau bic vert pour corriger toutes ses fautes, indignes de sa fonction et de ses responsabilités", note un syndicaliste.
On se rappellera l’unité des syndicats en ce début d’année, et même tout récemment la grogne lycéenne, qui aurait ébranlé presque Christian Merlin dans sa sérénité légendaire. Samedi, il s’agit d’une rencontre "objective" avec le nouveau recteur, Bernard Boëne, une rencontre qui permettra de mettre à plat les obstacles que surmontent les enseignants réunionnais, principalement sur la question des moyens et de l’effectif manquant.

Répondre aux questions, ouvrir le dialogue social

"La rentrée sera désastreuse", note Éric Sorret. Comment l’enseignant pourra-t-il dispenser un cours de qualité, s’il ne dispose pas de moyens "sûrs", s’il n’est entouré d’une équipe "complète" ? La question des personnels Techniciens et ouvriers de service (TOS) reste quant à elle en suspens.
Le nouveau recteur aura du pain sur la planche, tant les dossiers sont épineux et durs à traiter. Entre autres problèmes, il devra contribuer à résoudre - parce qu’il devra rencontrer assez souvent le ministre de l’Éducation lui-même - la question du rééquilibrage des effectifs. On note qu’il a été acté que notre île demande plus de personnels d’éducation. Éric Sorret soulève à juste titre la problématique du dédoublement des matières, de la scolarisation des enfants de deux ans, du manque d’enseignants, flagrant dans le second degré.
Les lycéens, dans leurs précédentes doléances, relevaient quant à eux le manque de cohérence de la loi d’orientation Fillon, ainsi qu’une attaque "fatale" au baccalauréat français, un des diplômes les plus reconnus des Français. Non à la notation annuelle.
Bref, la rencontre, bien qu’elle se veut sereine, permettra de poser les vraies questions. Que fait-on de l’Éducation ? Pourquoi la brader ? Pourquoi nuire à la qualité de l’enseignement, dans une société réunionnaise qui porte tous ses espoirs en lui ? M. Boëne devra apporter tout son éclairage sur ses questions.
Éric Sorret le note "en mémoire de syndicaliste" : jamais un recteur n’avait prétendu recevoir une délégation de syndicaliste un samedi, malgré ses obligations professionnelles. Ce sera fait.
Samedi, à 15 heures, au Rectorat, la rencontre promet d’être au moins instructive. Le dialogue social sera-t-il ouvert ?

Bbj


Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?


Témoignages - 80e année


+ Lus