Dans le cadre de la Fête de la Science qui se déroulera cette semaine, nous commençons aujourd’hui une série d’articles sur ce thème.

Les travaux de savants indiens auraient inspiré Newton et Leibniz

12 novembre 2007

Des chercheurs assurent que des savants indiens du Moyen-Age avaient découverts les bases du calcul infinitésimal 250 ans avant Leibniz et Newton. Ce dernier aurait pu avoir eu vent de ces calculs par l’intermédiaire des jésuites bien implantés dans ces régions.

Dès la seconde moitié du XVIIème siècle, le domaine mathématique de l’analyse numérique connut une avancée prodigieuse grâce aux travaux de Newton et de Leibniz en matière de calcul différentiel et intégral, que l’on regroupe sous le nom de calcul infinitésimal. Des chercheurs de l’université de Manchester auraient désormais la preuve que des mathématiciens indiens avaient développé les bases de ce calcul dès 1350 soit 250 ans avant Newton.
Leur affirmation repose sur la découverte de très anciens documents concernant « l’école du Kerala ». Cet état du sud de l’Inde est peuplé depuis la haute antiquité et faisait déjà commerce avec les romains. Selon le Dr George Gheverghese Joseph*, auteur d’un ouvrage sur les racines non européennes des mathématiques, les indiens auraient identifié la notion de séries infinies, une des bases du calcul différentiel. En utilisant ce concept et le maniement de certaines fonctions trigonométriques, ils seraient parvenus à estimer le nombre Pi à 9 puis 10 et plus tard dix-sept décimales. Ces notions sont à la base du calcul différentiel, que Newton appellera « méthode des fluxions » et de l’analyse.
Toujours selon les auteurs, les jésuites bien implantés à l’époque dans la région aurait pu servir de courroie de transmission de ce savoir vers l’Europe. Ces derniers étaient en effet à l’époque de brillants mathématiciens et maîtrisaient la langue locale, singulièrement difficile. Ils avaient également un intérêt particulier envers l’école du Kerala** car sous l’égide du pape Grégoire XIII ils travaillaient à la réforme du calendrier Julien et le calendrier indien était réputé. Ils auraient bénéficié également d’autres transferts de savoir dans les domaines de l’astronomie et de la navigation.
Joël IGNASSE (Sciences et Avenir)

* George Gheverghese Joseph. « La crête du paon : Racines non-européennes des mathématiques », 22eme édition, Pinguin books - 2000
** L’état du Kerala est situé à l’extrême sud-ouest de l’Inde.
Peuplé de 30 millions d’habitants, sa superficie est de 38 900 km2 et sa capitale est Thiruvananthapuram (anciennement Trivandrum).
La langue majoritairement parlée est le malayalam. Le Kerala fut dès l’Antiquité une plaque tournante du commerce entre l’Asie et l’Europe méditerranéenne.


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