Paul Vergès nous invite à nous interroger sur les villes que nous aurons à bâtir demain (Du rêve à l’action, page 143).

Les villes du développement durable et solidaire

11 octobre 2008

Compte tenu de l’évolution démographique de La Réunion, il est plus que temps d’anticiper sur une étude d’envergure pour donner une réponse à la population réunionnaise qui, au terme de sa transition démographique, atteindra le million d‘habitants vers 2025. Mettre en phase les divers PLU (Plans Locaux d’Urbanisme) avec le SAR (Schéma d’Aménagement Régional) est certainement la condition sine qua non pour créer les nouvelles villes réunionnaises à dimension humaine. Celles-ci pourront être, dans leur grande majorité, en moyenne altitude ou dans les hauts de l’île puisqu’il s’agit d’urbaniser de manière cohérente les espaces encore disponibles de notre île. L’ouvrage hors du commun que constitue La Route des Tamarins sera alors un élément structurant circulaire tout autour duquel seront construites les villes du développement durable et solidaire. En effet, en amont et en aval de cette elliptique routière, il sera possible de bâtir des espaces de vie bénéficiant de toute la technologie moderne en liaison avec les énergies renouvelables.
L’exiguïté de notre territoire sera un des paramètres qui va peser sur les décisions relevant de l’urbanisme. Nous devrons davantage « nous inspirer de l’exemple de Singapour ou de Hong-Kong que du modèle européen » insiste le Président de Région. Face à l’insuffisance de surfaces foncières et à la croissance exponentielle de la population, il est alors indispensable de procéder à l’aménagement territorial du littoral, des zones de mi-pentes et des hauts tout en respectant le cadre environnemental. Il semble alors nécessaire de changer une certaine façon - individualiste et à court terme- de penser pour adopter une méthodologie de travail concertée qui associe tous les acteurs de l’urbanisme ( citoyens, architectes, élus, entrepreneurs, ...). Nous devrons tenir compte des problématiques liées au développement durable, à l’essor économique, aux différents moyens de locomotion, à la gestion solidaire de la ville (l’eau, les énergies renouvelables, l’enlèvement des ordures ménagères et le traitement de ceux-ci, les transports à énergie propre, etc).

Un label de "ville durable réunionnaise" ?

Chaque zone à aménager pourra présenter une superficie offrant la possibilité d’accueillir un large éventail d’infrastructures telles qu’espaces sportifs, culturels, éducatifs, sanitaires, commerciaux et de loisirs. Par exemple, un parcours de santé autour de la ville nouvelle qui serait également dotée de sentiers et aires de pique-nique très appréciées par la population réunionnaise ; sans omettre le respect des petits bois naturels en périphérie de la ville mais aussi des squares intra muros qui constituent de véritables "poumons verts" écologiques urbains. Le littoral pourra aisément intégrer la voie du tram-train dont la livraison est prévue pour 2013. Ainsi, celui-ci desservira les villes côtières qui elles-mêmes seront reliées par un réseau routier connecté à la grande voie circulaire de moyenne altitude dont La Route des Tamarins est l’ouvrage premier. C’est dans cette optique que la SR21 a proposé à la Région Réunion une démarche innovante mettant en relief un modèle de développement urbain qui peut être repris et adapté à de nouveaux projets de villes réunionnaises, avec en tête le souci permanent du développement durable. In fine, Il y aura une standardisation du modèle de la ville réunionnaise de demain. A certifier par un label de "ville durable réunionnaise" ? De quoi montrer le chemin aux générations futures.

Rémy Massain


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