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Entretien avec une anthropologue sud-africaine
13 octobre 2004
Rehana Ebrahim-Vally est professeur d’anthropologie à l’Université de Wittwatersrand. Elle est l’une des invités de l’Université de La Réunion dans les journées de la Recherche et a évoqué pour “Témoignages” la question des rapports entre Recherche et Politique.
La recherche a parfois été l’outil de politiques contestables. Rehana Ebrahim-Vally vient présenter dans les journées de la recherche organisées par l’Université de La Réunion, un état de la recherche en Afrique du Sud. Son propos ne se cantonne pas à son seul domaine d’activité (littérature et sciences humaines) mais cherche à rendre compte des soubassements théoriques qui fondent la relation entre Recherche et Politique.
Ce propos commence par un état des lieux de la recherche et fait un constat : "La recherche - en sciences sociales, mais pas exclusivement - a été utilisée par les gouvernements d’apartheid pour soutenir une politique de ségrégation et de hiérarchie", rappelle Rehana Ebrahim-Vally.
"Il fallait un discours scientifique soutenant cette politique et c’est ainsi que des universités afrikaaners ont développé des départements de recherche appelés “volkekunder”, dans lesquels le propos déclaré était l’étude des “systèmes de pensée des Noirs”. Ces études ont été utilisées pour figer dans leurs cultures les peuples opprimés d’Afrique du Sud sous l’apartheid".
Ce constat recoupe tout ce que l’épistémologie nous enseigne des rapports entre sciences, pratiques (des) scientifiques et idéologie, et débouche, dans la situation post-apartheid, sur des problématiques que certains chercheurs d’Afrique du Sud veulent voir renouvelées, dans la logique d’un questionnement dont le contenu est renversé, dans l’Afrique du Sud d’aujourd’hui.
Par quels processus les peuples noirs vont-il recouvrer la dignité qui leur a été déniée sous le régime précédent ? Et quel rôle la recherche peut-elle jouer dans ce renversement ?
Selon Rehana Ebrahim-Vally, cette problématique - essentielle aussi bien au milieu de la recherche qu’au monde politique sud-africain - inspire les discours sur “la renaissance africaine” dont le président sud-africain Thabo Mbeki s’est fait l’un des champions.
"Dans la philosophie africaine, l’ubuntu est un concept né en Afrique du Sud qui rend compte, dans toutes les langues parlées dans le pays, du concept de l’humain, d’humanité", ajoute l’anthropologue. Elle donne en exemple ce que cette notion a inspiré aux auteurs de la nouvelle Constitution sud-africaine, lorsqu’ils y ont inscrit la reconnaissance des 11 langues officielles du pays.
"C’est la possibilité donnée à tous les Sud-africains de prendre place dans l’Afrique du Sud post-apartheid, par la reconnaissance d’une égalité politique là où existait avant une stricte hiérarchie, dans un système fondé sur des rapports inférieur/supérieur", poursuit l’anthropologue. Mais comme toujours, dans toute construction politique, il peut y avoir de grands écarts entre le projet, ce qui le fonde en théorie, et la réalité citoyenne vécue au jour le jour par des peuples qui ne sont pas nés ex nihilo (à partir de rien), pas même de la libération de Nelson Mandela.
Le système éducatif, qui est l’une des institutions les plus fondamentales dans la construction d’une démocratie, est toujours celui hérité de l’apartheid, comme le sont aussi les désirs de ceux et celles qui attendent de ce système les moyens d’œuvrer à son renouvellement.
La jeune chercheuse exposera jeudi, à l’amphithéâtre Genevaux, les principaux éléments permettant d’appréhender l’extrême complexité de la problématique sud-africaine - qu’il s’agisse de la question scolaire ou de la question linguistique, pour rester dans le domaine des sciences humaines.
Elle pose également la question de la responsabilité des chercheurs dans une jeune démocratie, où "les moyens alloués à la recherche sont très limités". "Ceux qui font de la recherche ont une responsabilité sociale et une responsabilité critique", sur lesquelles repose la garantie que "toute recherche répondra de l’avenir démocratique de l’Afrique du Sud", expose-t-elle, en évoquant les débats qui traversent les milieux scientifiques sud-africains, tels qu’ils peuvent aujourd’hui s’exprimer dans les médias. Un bon exemple en reste l’appréhension du problème du SIDA.
Le sens critique aujourd’hui reconnu aux chercheurs dans le pays peut-il œuvrer à une plus grande qualité des liens, à plus d’exigence, dans le rapport toujours complexe et difficile entre le monde de la recherche et le cadre politique qui lui permet d’exister ?
"La politique décide de l’envergure dans laquelle, nous, chercheurs, allons travailler, sans dicter la façon dont nous devons le faire : c’est cela qui est acquis en Afrique du Sud, depuis les dix dernières années ", conclut l’anthropologue. En soulignant : "dix ans, c’est court, mais nous avons fait des progrès ; on a vu où on s’est trompé".
Propos recueillis par P. David
Le programme des journées de la Recherche
Jeudi 14 octobre 2004
Faculté des Lettres et des Sciences Humaines
Amphithéâtre Genevaux
8h30 - Ouverture de la manifestation : allocutions officielles de MM. Sudel Fuma, Michel Latchoumanin, Serge Svizzerro, Michel Tamaya, Mme Nassimah Dindar et Paul Vergès.
9h30-10h30 - Exposition Zanzibar - film de Bernard Champion - Présentation du Bureau du Troisième Cycle, de la Recherche et des Publications - Diaporama de Sudel Fuma
10h45-12h30 - État de la Recherche dans les Îles et pays du Sud-Ouest de l’océan Indien (bilan et perspectives)
Interventions :
les quatre invités malgaches, Veerapen Parmaseeven (Maurice) et un intervenant de La Réunion.
Débat de 20 minutes
12h30-14h00 - Repas
14h00-15h00 - État de la Recherche dans les Îles et pays du Sud-Ouest de l’océan Indien (bilan et perspectives)
Interventions de :
Gabriel Essack (Seychelles) ; Sidi Ainouddine et Saïd Ahmed Moussa
(Comores) ; Rehana Ebrahim Vally (Afrique du Sud).
Débat de 20 minutes
15h00-16h30 - Interventions des directeurs des centres de Recherche de la Faculté (10 mn par centre).
Débat de 30 minutes
16h30 - Pause
16h45-18h15 - Table ronde des jeunes chercheurs avec les institutionnels : “jeunes chercheurs dans la zone océan Indien : enjeux et perspectives”.
Vendredi 15 octobre 2004
Site du Tampon
Amphithéâtre 180
8h00 - Départ de Saint-Denis (bus)
10h00-10h30 - Accueil
10h30-12h30 - Aspects de la Recherche à l’Université de La Réunion (10 mn par présentation)
ORACLE : Serge Breysse : “La littérature post-Apartheid en Afrique du Sud” - Robert Emeras : “Tribu d’indien dans le Nord-Ouest américain” - Claude Féral : “La Recherche sur l’Afrique du Sud en 2004”.
CRESOI : Martine Balard : “Madagascar mis en collections” - Yvan Combeau : “Entre l’histoire et la mémoire de La Réunion. Les enfants de la Creuse”.
CIRCI : René Squarzoni : “Langue maternelle et l’école maternelle : analyse des enjeux aujourd’hui à La Réunion”.
12h30-14h00 - Repas
14h00-17h00
CREGUR : Gwenhaëlle Pennober : “Géographie et Télédétection” - Virginie Cazes : “Le rôle des tempêtes dans l’évolution des côtes coraliennes (océan Indien)” - Fabrice Folio : “ Villes et structures spatiales élémentaires du Kwazulu-natal : entre héritages d’apartheid et grandes orientations contemporaines”.
Laboratoire de Cartographie : Bernard Remy : “Cartographie appliquée”.
CRLHOI : Bernard Champion : “Anthropologie visuelle à Madagascar”, Jean-Paul Rivière : “Linguistique anglaise”, Audrey Buisson : “Politique d’immigration au Royaume-Uni”.
LCF : William Cally : “Le surnaturel créole”.
17h00-18h30 - Conférence de Madame la Députée Christiane Taubira-Delannon : “En quoi la recherche peut-elle s’inscrire dans une politique de coopération entre les DOM et les COM”.
19h00 - Clôture de la journée du Tampon
Exposition-vente d’ouvrages du Bureau du Troisième Cycle, de la Recherche et des Publications
Les invités (océan Indien)
Madagascar :
M. Solo Raharinjanahary, doyen de la Faculté des Lettres et des Sciences Humaines de l’Université d’Antananarivo.
M. Marc-Joseph Razafimdrakoto, doyen de la Faculté des Lettres et des Sciences Humaines de l’Université de Toliary.
M. Jaoriziki, doyen de la Faculté des Lettres et des Sciences Humaines de l’Université de Toamasina.
M. Jean de Dieu Kalobotra, doyen de la Faculté des Lettres et des Sciences Humaines de L’Université d’Antsiranana.
Mayotte :
Monsieur le Directeur du CEFSEN - Mayotte
Comores :
M. le Directeur du CNDRS
Maurice :
M. le doyen de la Faculté des Lettres et des Sciences Humaines de l’Université de Maurice
Seychelles :
M. le Directeur du National Heritage
Afrique du Sud :
Mme Ebrahim-Vally Rehana, anthropologue.
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