Bâtiment et Travaux Publics

Mieux définir les besoins et l’offre de formation

30 juin 2006

La branche BTP a entrepris depuis un peu plus d’un an de préciser les besoins de la branche en formation, en mettant en place les outils pour ’mener une politique active en matière d’emploi, de formation et de qualification dans l’intérêt des entreprises et des salariés’. C’est ainsi qu’a été créée, depuis février 2005, la Commission Paritaire Régionale Emploi et Formation (CPREF).

La Commission Paritaire Régionale Emploi et Formation a été créée le 10 février 2005 pour répondre aux orientations de la loi de mai 2004 sur "la formation tout au long de la vie" et conformément aux accords nationaux de la branche BTP de juillet 2004. La Direction du Travail, de l’Emploi et de la Formation professionnelle a accompagné cette création en réunissant les partenaires sociaux, patrons et salariés. Sa proposition de participer à la suite des travaux de la CPREF a reçu un avis favorable.
La Commission est composée de 10 représentants patronaux (5 FRBTP et 5 CAPEB) et de 10 représentants des syndicats de salariés (CFTC, UIR-CFDT, CGTR, CGT-FO et CGC). À l’unanimité des membres, le Secrétaire général de l’ARFOBAT, Charles-Henri Gérard, a été désigné secrétaire de la Commission, dont la présidence alterne à chaque réunion entre MM. Éric Bussi (FRBTP) et Patrick Baret (CAPEB). La dernière réunion en date, du 16 juin 2006, était la 5ème depuis la création de la CPREF, à laquelle assiste la quasi-totalité de ses membres.
On peut observer que les patrons du BTP tiennent une position de force dans cette Commission : ils sont les seuls à accéder à la présidence et leur représentation est plus homogène, moins morcelée que celle des syndicats de salariés. Ensemble néanmoins, ils veulent jouer "un rôle incontournable dans les choix concernant l’offre de formation et les formations professionnelles proposées...", expose Véronique Mallet, chargée de la formation à la FRBTP, à qui “Témoignages” a demandé de présenter l’organisme et ses objectifs après la réunion du 16 juin.

... "expertiser les activités de formation professionnelle initiale et continue"

Les missions de la Commission paritaire découlent pour une large part des orientations données par les accords nationaux. Ainsi, elle a reçu la mission de mener à bien la politique régionale de développement de l’apprentissage.
D’une façon générale, la CP-Emploi-Formation veut "expertiser les activités de formation professionnelle initiale et continue", du point de vue "des contenus, des objectifs et de la validation". Elle se propose aussi "d’émettre des recommandations auprès des pouvoirs publics", comme ce fut déjà le cas lors de la préparation du PRDF (Plan Régional de Développement des Formations). "Déterminer les priorités de qualification pour les contrats de professionnalisation, évaluer les évolutions économiques, démographiques... et besoins de qualification en prenant en compte les travaux de l’Observatoire des compétences (...)" ou encore "décider de l’ouverture ou de la fermeture de sections de formation initiale dans les CFA ou les établissements publics d’enseignement professionnel" : telles sont les principales missions assignées à la Commission Paritaire Emploi-Formation.
Pour les mener à bien, la Commission Paritaire s’appuie sur l’Observatoire des compétences, un outil - piloté par la FRBTP, la CAPEB, l’ARFOBAT, l’État et la Région - qui préexistait à la Commission et dont l’opérateur principal est l’ARVISE. Cet organisme a par exemple mené une étude sur l’évolution du marché de la réhabilitation, et mène à ce jour des diagnostics auprès d’entreprises de VRD (Voirie Réseaux Divers) et de Peinture pour connaître les difficultés spécifiques qu’elles rencontrent en termes d’organisation, de stratégie et donc de compétences.
"Ces observations permettent et permettront à la CPREF de mettre en adéquation les besoins en compétences des entreprises avec l’offre de formation, que ce soit pour les salariés, les demandeurs d’emploi ou les jeunes en formation initiale professionnelle", poursuit Véronique Mallet.

Pour "un véritable dialogue social" au sein de la profession

Il reste à la Commission Paritaire à se faire connaître des instances institutionnelles et à préciser les missions de l’Observatoire. Ainsi, lors des précédentes réunions, la Commission Paritaire a-t-elle décidé de faire étudier et évaluer par l’Observatoire les nouveaux marchés (la réhabilitation, par exemple), les évolutions des normes, des nouvelles technologies et de l’environnement. Il lui faudra aussi à court terme recenser les besoins des entreprises, évaluer l’offre de formation et fournir des "indicateurs sociaux" (évolution des âges), mettre en place des formations répondant aux dispositions réglementaires sur les échafaudages et sur la prévention des risques liés à l’amiante.
Un autre projet est la mise en place des titres de Maîtres d’apprentissage confirmés (MAC) qui accompagnent les apprentis en peinture-étanchéité, gros-œuvre, électricité-bâtiment, plomberie, menuiserie, soudure métallerie et dans les métiers des Travaux publics.

Pour résumer le tout, un projet d’"accord-cadre" pour le BTP a été validé. Mis en place pour 3 ans, il serait prochainement proposé à la signature de l’État, de la Région, du Rectorat, de l’AGEFIPH et de tous les membres de la CPREF, et vise à afficher l’implication des membres de la CPREF en matière d’emploi et de formation, initiale et continue, et sa volonté d’aboutir "à un véritable dialogue social" au sein de la profession.

P. David


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