Coopération scientifique

’Mieux valoriser la recherche indocéanique...’

8 septembre 2004

A son retour des assises de la recherche dans le Pacifique, Maya Cesari, vice-présidente du Conseil régional a insisté sur la nécessité des échanges dans tous les domaines scientifiques. La publication des actes des assises de la recherche dans l’océan Indien a été évoquée également.

Inscrire la coopération scientifique au service du développement régional. Voilà l’enjeu capital que souhaitent relever les chercheurs réunionnais, aux côtés de leurs homologues de l’océan Indien. Cela "marque une nouvelle étape dans l’application d’une politique d’ouverture au monde, de la transformation de notre île en pôle d’excellence et en terre de rayonnement dans sa région", confiait la président du Conseil régional, Paul Vergès, lors de l’ouverture des Assises de la recherche dans l’océan Indien, qui se déroulait en juin 2003.

Les objectifs de ces Assises étaient d’identifier les problématiques communes de recherche, de contribuer à l’émergence de projets de recherche et de formation, d’optimiser les moyens et les complémentarités dans une finalité de co-développement avec les pays de la zone. La Réunion a bien évidemment son rôle à jouer. Favoriser la recherche est un impératif économique, social et culturel. C’est d’ailleurs ce qui était une fois de plus relevé lors des assises de la recherche dans le Pacifique qui se déroulait récemment à Nouméa, en Nouvelle-Calédonie.
"La Région Réunion joue la carte de la Recherche", rappelle Philippe Berne, vice-président de la Région Réunion délégué à la Recherche, parce qu’elle est un "impératif du développement de La Réunion". Avec plus de 12.000 étudiants inscrits à l’Université de la Réunion, nous disposons de tout - ou presque tout - pour devenir un pôle d’excellence en matière de recherche. Reste qu’il faut continuer à accroître la masse critique, indiquaient les chercheurs. "Pour exister en recherche, notait le président de l’Université de la Réunion, il faut être nombreux".
La Région Réunion, en étroite collaboration avec le groupe C3I (CIRAD, IRD, IFREMER, INRA), l’Université de La Réunion et les services de l’État, notamment la délégation à la recherche et à la technologie, souhaite favoriser la recherche réunionnaise, notamment en veillant à la pérennisation des financements multilatéraux pour des actions de longue durée.
La recherche doit en effet jouer sereinement son rôle dans le développement de l’île, et des pays de la zone. C’est aussi un moyen de partager nos connaissances dans des domaines aussi divers que la volcanologie, la climatologie, l’agronomie tropicale, ou encore l’épidémio-surveillance, etc. notamment dans le cadre de colloques ou de visites de structures.

Créer une force commune de propositions

Il importe dès lors que les chercheurs mettent en réseau leurs savoirs. Par ailleurs, il prime de structurer l’espace indocéanique de la recherche, tout en le reliant aux autres espaces mondiaux, et à l’espace européen en particulier. "On a réussi à impulser un autre regard sur la recherche dans l’océan Indien", déclarait Maya Césari, vice-présidente du Conseil régional.
Au retour de Nouméa, elle rappelait hier l’importance de réunir les scientifiques pour créer une force reconnue en Europe, comme à travers le monde. Les scientifiques de l’océan Indien doivent être reconnus pour leurs travaux, leur contribution à la science dans le monde.
Pour cela, "il faut beaucoup plus nous connaître", admet Patrick Hervé, directeur régional à la recherche et à la technologie. Il faut donc dresser l’état des lieux des activités de recherche et de développement dans l’océan Indien. Cet état des lieux a permis à l’heure d’aujourd’hui de mettre en lumière le travail riche fourni par les chercheurs des autres pays de la zone, qui détiennent - chacun dans des domaines différents - des pôles d’excellence.
Patrick Hervé explique que la constitution d’un réseau favorisera la mobilité des chercheurs, pour qu’ils puissent étudier dans la zone. Il attire particulièrement l’attention sur la recherche technologique. La Réunion dispose d’un avantage non négligeable "C’est ce savoir de haut niveau, qu’il s’agira de mettre à disposition pour le développement", indique Serge Svizzero, président de l’Université de La Réunion.
Sur 19 laboratoires, l’Université de la Réunion compte 4 UMR (unités mixtes de recherche, qui regroupent l’université et des partenaires extérieurs, comme la C3I).
"C’est une stratégie qui pose la question des moyens", poursuit-il, notant que la Région finance pour sa part 5 programmes de recherches. Il souligne toute l’importance pour La Réunion, qui bénéficie du statut de Région ultra périphérique (RUP), de trouver des financements au niveau européen, notamment par le Programme cadre pour la recherche et le développement technologique (PCRDT). Cela nous permettrait "de mieux valoriser notre recherche", ajoute-t-il, indiquant qu’elle peut se vendre.
"C’est quand même l’avenir de La Réunion", déclarait Philippe Berne. Et d’ajouter "c’est une bataille pour avancer", au vu des enjeux démographiques, économiques et socioculturels qui concernent les Réunionnais, comme les populations indocéaniques.

Bbj


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Josiane Irissin-Mangata
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