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L’Etat coupe les crédits pour les formations culturelles
6 août 2008, par
C’est une nouvelle fois la jeunesse qui est visée par une mesure de l’Etat. Ce dernier refuse de financer les formations culturelles en mobilité. Dispositif gagnant pour un millier de jeunes Réunionnais depuis 10 ans, il doit permettre cette année à 80 jeunes de partir suivre une formation de trois ans en dehors de La Réunion. Quand l’Etat a tenté de couper les crédits de l’ANT pour le financement des formations au Québec ou dans les écoles d’infirmières, la mobilisation a permis de renverser la situation. C’est un nouvel appel à l’urgence que lance la Région, l’avenir de 80 jeunes est en jeu. Et au-delà, c’est toute la politique de formation en mobilité qui est concernée.
« C’est un appel à l’urgence lancé par le Conseil régional à la population, aux partenaires et aux pouvoirs publics pour venir en aide à la mobilité pour les formations culturelles » : Radjah Véloupoulé, président de la Commission de l’Épanouissement humain de la Région, souligne qu’à moins d’un mois de la rentrée, 80 jeunes voient leur avenir compromis. En effet, l’Etat refuse de financer sa part dans leur projet de formation. C’est un courrier daté du 27 juin qui a officialisé cette information. L’ANT a informé que « les demandes de formation dans le domaine de la culture ne seront plus traitées par décision gouvernementale », précise Radjah Véloupoulé.
Wilfrid Bertile, vice-président de la Région délégué à la Mobilité, indique que le motif invoqué par l’Etat est celui d’une absence de débouchés pour les métiers de la culture à La Réunion. « C’est un argument gratuit », s’indigne-t-il, « pourquoi ne pas remettre en cause toutes les formations ? ». Pour sa part, Alain Armand, vice-président de la Région délégué à la Culture, constate que dans le cadre de ses compétences, la Région s’implique dans un programme de constructions d’équipements culturels, afin de créer les conditions pour le développement de l’activité culturelle, ce qui crée des débouchés.
Lancé en 1998, ce dispositif a permis à un millier de jeunes d’aller faire une formation en Inde, en Afrique du Sud, en Amérique du Nord et en Europe. 113 jeunes sont partis l’an dernier pour des formations durant en général trois ans. Le financement de cette action est assuré par un partenariat entre la Région et l’Etat via l’ANT et le Passeport Mobilité.
Cette année, ce sont 80 jeunes qui sont prêts à partir. Et hier, la Région a voté en Commission permanente sa participation au financement de ces 80 formations. La collectivité a donc rempli sa part, ce qui n’est pas le cas de l’Etat.
De plus, les crédits sont là. Wilfrid Bertile rappelle que l’Etat avait tenté de baisser de plus de 70% le budget de l’ANT cette année, remettant en cause toutes les formations en mobilité. Grâce à la mobilisation, l’Etat a dû reculer. Au lieu de 4 millions annoncés, le budget de l’Etat alloué aux formations longues en mobilité est de 9 millions d’euros. C’est ce qui permet aux jeunes Réunionnais d’aller se former au Québec, ou dans les carrières sanitaires. 125 jeunes vont partir au Québec, mais pour les 80 autres qui doivent leur emboîter le pas pour se former aux métiers de la culture, l’Etat ne veut pas débloquer un centime sur les 9 millions d’euros disponibles.
Vers d’autres restrictions ?
Derrière cette décision se cache la volonté de « préparer les esprits à d’autres restrictions », affirme Wilfrid Bertile. L’Etat veut faire du chiffre, or, les formations à la culture, aux carrières sanitaires ou au Québec durent plusieurs années. « L’Etat préfèrerait sans doute financer des formations qui ne durent que quelques semaines, afin de faire partir davantage de monde », ajoute le vice-président délégué à la Mobilité.
Or, les formations longues sont un atout considérable pour obtenir un travail qualifié à la sortie. En témoignent les nombreuses réussites de Réunionnais partis étudier au Québec.
Dans le cas de formations de quelques semaines, cette intégration professionnelle à la sortie dans un métier qualifié est bien plus aléatoire. « Pourquoi les Réunionnais n’auraient pas droit à l’excellence ? », affirment les conseillers régionaux.
Face à l’urgence de la situation, la Région appelle à la mobilisation la plus large. La victoire remportée cette année par les jeunes partis au Québec ou dans les écoles d’infirmières en Europe montre qu’il est possible de faire revenir l’Etat sur sa décision. Car, pour le moment, ce sont les trois années de formation de 80 jeunes Réunionnais qui sont en question. Ce dossier sera défendu par la Région vendredi à la Préfecture, lors de la réunion du Comité de pilotage de la mobilité. Seront également présents l’Etat, le Conseil général, l’ANT, le CNARM et les Chambres consulaires.
Manuel Marchal
« Qui pourra aller se former ? »
Les formations culturelles sont financées selon les mêmes modalités que celles qui se déroulent au Québec, ainsi que pour celles destinées à préparer aux carrières sanitaires.
Via l’ANT, l’Etat paie le billet d’avion, une prime d’installation de 700 euros et une allocation de 305 euros pendant 24 mois. Pour sa part, la Région paie les frais de scolarité, jusqu’à un plafond de 4.200 euros, et une allocation complémentaire d’hébergement de 395 euros, afin que le stagiaire puisse avoir un revenu mensuel de 700 euros.
L’Etat ne veut plus financer sa part, et informe de son intention à peine deux mois avant la rentrée, ce qui ne laisse pas le temps aux jeunes de rechercher une autre solution.
Sachant que les bourses de la Région bénéficient avant tout à des jeunes issus de milieux défavorisés, comment pourront-ils combler ce désengagement de l’Etat ? « Qui pourra aller se former ? Ceux qui en ont les moyens », constate amèrement Radjah Véloupoulé.
Comment viser l’excellence ?
« Le gouvernement a intitulé sa loi-programme “loi pour le développement économique et la promotion de l’excellence de l’Outre-mer”, comment donner du crédit à la promotion de l’excellence si on enlève la possibilité à une centaine de jeunes chaque année de viser l’excellence ? ». Alain Armand juge important d’alerter l’opinion et les pouvoirs publics afin que Paris revoie sa copie. « A l’heure où on parle de développement, il est important de ne négliger aucune piste », poursuit-il. Et la culture en est une, « c’est un élément de l’activité économique ».
Depuis 10 ans que le dispositif existe, beaucoup de jeunes ont trouvé du travail, indique la Région.
Quant au critère du manque de débouchés, Wilfrid Bertile déplore qu’au lieu de faciliter l’accès à l’emploi, l’Etat se désengage du problème en supprimant le dispositif.
Le droit au travail est dans la Constitution, la continuité territoriale est une compétence de l’Etat, et force est de constater une volonté de remettre en cause les dispositifs de mobilité, conclut-il.
La culture une nouvelle fois visée
Pour la Région, ce désengagement de l’Etat « est une remise en cause de ce qui fait la qualité du tissu culturel à La Réunion ». Alain Armand déplore qu’à chaque fois que des économies budgétaires sont annoncées, c’est en premier lieu la culture qui est concernée.
Mais au-delà, le vice-président de la Région voit aussi une illustration du désengagement de l’Etat sur le dos des collectivités territoriales. Il rappelle qu’en France, les Conservatoires régionaux étaient financés par l’Etat, ils le sont désormais par les Régions.
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Messages
6 août 2008, 13:11, par sinadjha
En contrepartie de la mobilité territoriale que l’ETAT n’assure pas et n’a jamais assuré en dépit de la mobilité garantie pour chaque citoyen français par la Constitution, l’ensemble des collectivités devraient faire appel en utilisant cet argument pour contraindre l’Etat à participer à la mobilité pour la formation de la jeunesse de la Reunion.
Sinadjha