
C’était un 30 juin
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26 octobre 2007
On est loin des erreurs commises lors de l’expérience du BUMIDOM. La mobilité, les jeunes en parlent, l’appréhendent, l’expérimentent. Comment faire sinon avec un chômage structurel ? Les perspectives sont, pour le moment, ailleurs, et c’est une chance que de pouvoir profiter de ce dispositif. Là, tout le monde s’entend.
Mercredi après-midi, la salle Mahé à la Préfecture de Saint-Denis accueillait acteurs économiques et acteurs de la mobilité. Il faut discuter de la mobilité, rendre la politique de la mobilité plus fluide, plus fonctionnelle, plus transparente. « Il faut passer commande », rappelle le préfet Pierre-Henry Maccioni. Tout le monde en convient, la mobilité est un outil indéniable au service du développement économique et social à La Réunion. Elle fait ses preuves, mais comment faire mieux ? Quelles sont les conditions d’une mobilité réussie ? Le marché de l’emploi réunionnais est restreint. Et ce serait une banalité de répéter que chaque année, plus de 5.000 jeunes rejoignent le marché encombré de l’emploi. Une solution immédiate pour pallier au chômage, c’est de partir.
Avec l’ANT, notamment. Alors, l’Etat et les partenaires institutionnels réunionnais s’accordent autour de la dynamisation de cette nouvelle stratégie de l’emploi. Comment ? Plusieurs pays européens, l’Australie aussi, le Québec, mais aussi l’Inde, la Chine sont demandeurs d’une main d’œuvre qualifiée. Cette main d’œuvre, nous pourrions l’avoir. Reste que notre système de formation est inadapté aux besoins des entreprises, parfois même désuet. On dirait que le système éducatif français, et donc réunionnais, n’a plus écho des secteurs porteurs, alors qu’il importe d’affirmer cette volonté de faire correspondre les cursus scolaires avec les attentes des entreprises. Formation et emploi doivent être au diapason. L’Ecole et les entreprises doivent se rapprocher. C’est même le fer de lance de Pierre-Henry Maccioni, qui récuse notre système éducatif déphasé avec la réalité économique.
10.000 jeunes sur le départ ?
La mobilité, tout le monde connaît ? A entendre certains professionnels, dont le dirigeant de Veolia Réunion, tout laisse à croire que ce n’est pas aussi évident. Selon lui, la mobilité est contrainte par le coût du billet d’avion, nos jeunes ont peur de quitter l’île, aliénés par la barrière des langues. « Non, le billet est payé », rouspète Pierre-Henry Maccioni. Et il a bien raison. Puisque l’intérêt de la mobilité, c’est que les jeunes peuvent profiter d’un billet d’avion gratuit pour se former, faire des études supérieures, travailler. Bref, le dispositif est réglé. Il manque juste un peu de cohérence avec la réalité de l’emploi. L’objectif est à la hausse. Envoyer 10.000 jeunes chaque année, vers l’ailleurs, c’est ce qu’on appelle de l’ambition, une démarche volontariste. Mais l’expérience du BUMIDOM nous rappelle à la réalité. Il faut que cette mobilité soit choisie, préparée, assumée, et surtout réussie. Les jeunes Réunionnais ne peuvent être envoyés face au mur. « Nous devons avoir des positions éthiques », déclarait le Président de l’ANT, Michel Boyer. L’ANT est une société d’Etat qui a pour vocation de favoriser l’emploi. « Partir avec l’ANT, ce n’est pas pour le plaisir. C’est choisir une formation qui débouche sur un emploi », déclarera Michel Boyer, qui a lui-même connu un parcours réussi de mobilité.
Question de suivi
Non, pas comme cela. Cette mobilité n’est peut-être pas aussi favorable à l’insertion professionnelle de nos jeunes. Les envoyer en France, au Québec, ou je ne sais où encore, c’est bien. Les voyages forment le caractère. Pourtant, c’est à la base que le dispositif est critiquable. Ancien formateur à la Session adaptation à la mobilité (SAM), pour l’Association réunionnaise d’éducation populaire (AREP), j’en ai vu passer des jeunes pressés de découvrir l’ailleurs. Le problème était dans le choix du métier. J’en ai revu des jeunes, qui, après un parcours de mobilité, ne supportaient pas l’échec, et souffraient doublement du chômage. L’orientation professionnelle est à questionner. Avons-nous ce souci de la bonne orientation, pas dans un secteur porteur sur 1 mois, ou durant des grands travaux ? La mobilité a tout va n’est pas la solution. Lors du débat organisé par le préfet, maintes fois, Michel Boyer rappellera l’importance du soutien financier des partenaires. La mobilité ne peut être réussie sans cet engagement. Cela a un coût. Au lieu de gaspiller des fonds publics, essaie-t-on vraiment de préparer ce parcours de mobilité avec les jeunes demandeurs ?
L’AREP avait sûrement flairé le coup, et dispensait à Frédeline Saint-Pierre, dans des conditions certes archaïques, les bases pour réussir un parcours de mobilité. Le problème, en effet, c’est que ces jeunes ne vont pas directement vers l’emploi. Souvent, il est question de contrat de qualification, de formation en alternance. Ils doivent rechercher leur entreprise, ce qui a découragé plus d’un. C’est mieux que l’ANT fasse le lien entre jeunes de la mobilité et entreprises en manque de main d’œuvre. Les jeunes n’ont ainsi pas à relever le défi des nombreux entretiens infructueux, et décourageants. Par ailleurs, combien de jeunes que j’avais formés m’ont signifié la dureté des conditions de vie dans les foyers de jeunes travailleurs ? Sortir du cadre familial pour atterrir dans une chambre, qui fait office de chambre, de salon, de cuisine aussi, de salle à manger, c’est peut-être ce qui décourage certains jeunes, et les fait revenir aussi. Il faut dire qu’avec la maigre pension qu’ils touchent, ils ne peuvent pas se trouver un vrai logement, à la hauteur de leur espérance. Et puis, bien que l’ANT fasse en quelque sorte un suivi de ces jeunes, on s’étonne qu’il n’y ait pas un éducateur relais derrière eux. Combien de jeunes délinquants réunionnais, déjà aux prises avec la justice, se retrouvaient par le biais de la mobilité dans des quartiers métropolitains encore plus malfamés ? Bref, cette mobilité, si plébiscitée, doit être réfléchie, avec les jeunes. On pouvait s’étonner en effet que le préfet invite acteurs de la mobilité et du tissu économique sans prendre le temps d’écouter des jeunes qui ont connu la mobilité. Ils n’étaient pas invités !
Bbj
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